2. La suie

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Un éclair déchira le ciel, projetant de froides ombres sur les murs et le sol et le tonnerre suivit très rapidement. Mon sang s'était glacé. Il fallait que je traverse route la maison pour aller jusqu'à la porte d'entrée. Seule. Dans la nuit noire. Avec l'orage qui frappait. J'avais hésité mais la peur que quelqu'un entre dans la maison était plus forte. J'avais alors saisi mon portable et était sortie de ma chambre si rassurante. A chaque coup de tonnerre, je sursautais bêtement et mon cœur manquait de sortir de ma poitrine.
-Tout va bien. C'est juste un orage. Ca va passer.
J'essayais souvent de me rassurer comme ça mais honnêtement ça ne marchait jamais. Je savais déjà que mes peurs étaient infondées et le répéter tout haut était inutile. J'étais arrivé en face de ma porte d'entrée en claquant des dents. De peur mais aussi de froid. Pour un jour chaud d'été c'était insensé mais je n'avais pas réellement pris le temps du réfléchir. D'habitude, seules les pièces occupées étaient chauffées la journée et les radiateurs se coupaient quand on quittait la pièce. La nuit, seule ma chambre était chauffée. J'avais vérifié si la grande porte d'entrée était bien verrouillée et, rassurée j'avais vu qu'elle l'était. J'avais poussé un soupire qui fit se former un léger nuage de buée devant ma bouche. Le tonnerre gronda plus fort que les autres fois, faisant trembler le sol. Mon cœur avait failli exploser et j'avais porté ma main dessus comme si ça allait le calmer. Le bruit de l'orage m'avait évidemment fait peur mais ce qui m'avait glacé le sang était l'autre bruit. Un bruit venant de l'intérieur de la maison. J'étais pétrifiée. Tiraillée entre l'envie de courir m'enfermer dans ma chambre et celle d'aller voir d'où venait le bruit. S'il y avait eu un bruit. Mon imagination me jouait peut-être encore un tour. J'étais paranoïaque. Je voulais en avoir le cœur net. Un chandelier sur la commode a ma gauche ferrait une arme parfaite au cas ou. On est jamais trop prudent. J'avais alors avancé prudemment de pièces en pièces, guettant le moindre mouvement ou le moindre bruit, sursautant au moindre craquement de parquet ou rafale de vent dehors. J'étais en train de me dire que j'avais rêvé et étais prête à remonter en vitesse dans ma chambre mais quelque chose, au coin de mon œil attira mon regard. Une énorme trace noire barrait le sol du salon. Je m'étais abaissée et avais constaté qu'il s'agissait d'une sorte d'épaisse poussière, comme de la suie.
-D'où est-ce que ça sort ca? Oh non le tapis...
Celui-ci avait été acheté par ma mère dans une boutique chic a New-York et était blanc. Enfin maintenant, il ne l'était plus. Il ressemblait à l'une de ces toiles valant des milliers que son artiste avait juste pris la peine de peindre d'un seul et unique coup de pinceau. Je n'avais jamais compris le concept mais je n'étais pas du tout portée sur l'art. A part les plus connus comme Van Gogh, Dali ou Magritte, je ne m'y connaissais pas vraiment et m'ennuyais les rares fois où mes parents m'emmenaient dans une exposition. J'avais néanmoins un artiste préféré, plus pour pouvoir répondre aux gens dans les soirées mondaines que par réel favoritisme mais il fallait avouer que les tableaux de Jerome Bosh étaient plus intéressants que beaucoup d'autres que j'avais vu. Tous ces détails, ces scènes horrifiques et personnages difformes. Ils me faisaient presque peur. Presque. Tout comme cette trainée sur le sol de mon salon. J'avais jeté un œil sur la cheminée mais nous ne l'allumions jamais, encore moins quand j'étais seule. J'avais peur de me brûler ou de mettre le feu à la maison. Est-ce que c'était déjà la quand j'étais rentrée de ma promenade? Non, impossible. J'étais légèrement tête en l'air mais pas complètement aveugle. Cette trace faisait un moins cinq mètres de long pour un de large. Le jardinier n'était pas venu ce jour la, j'en étais persuadée et dans tous les cas, méticuleux comme il l'était, il n'aurait jamais sali la maison. J'avais réfléchi quelques secondes mais la peur ne me quittait pas, je ne voulais pas y penser mais dans un coin de ma tête, javais bien envisagé la possibilité que ça soit quelqu'un qui ait fait cette trace. Et ce quelqu'un, si ça n'était pas moi, étais forcément un intrus. Un éclair avait illuminé la pièce pendant une fraction de secondes. Suffisamment longtemps pour pouvoir discerner une ombre à mon opposé de la pièce. Ma main s'était crispée sur le chandelier et une sueur froide coula le long de ma colonne vertébrale. J'avais voulu sortir mon téléphone, n'ayant en-tête que l'idée d'appeler la police, les pompiers, l'armée ou quiconque pourrait m'aider mais je n'en eu pas le temps.

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⏰ Dernière mise à jour : May 26, 2019 ⏰

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Fantômes d'Écosse [Premier Jet]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant