Chapitre 3: Perdue

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Les jours et les semaines suivantes passèrent comme dans un rêve. Ou plutôt comme dans un cauchemar.

Hélène avait l'impression de ne pas être dans sa tête et de contempler sa vie de loin. Comme quelqu'un devant un tableau.

Chaque jour, elle voyait ses anciens amis s'amuser, loin d'elle. Elle voyait aussi ses notes qui continuaient de descendre et elle voyait ses parents se morfondre de son sort.

- Hélène, c'est quoi ça? hurla un jour la voix de son père à l'autre bout de la maison.

En soupirant, Hélène se rendit dans le salon en trainant des pieds.

- Quoi papa, qu'est-ce....

Elle s'interrompit en voyant le regard furieux de son père et la feuille qu'il tenait entre ses mains, son bulletin.

- Tu peux m'expliquer, aboya t-il en désignant d'un geste brusque le papier.

- Bah c'est mon bulletin, tu sais, le truc où les parents peuvent voir les notes de leur progéniture. T'en avais jamais vu? soupira Hélène.

Son père lui lança un regard noir.

- Si j'étais toi jeune fille, je ne rigolerais pas. Sache qu'aucun de tes frères et sœurs n'a jamais eu d'aussi mauvaises notes.

Hélène serra les poings. Elle détestait quand ses parents la comparaient à Maxime ou Élise.

- Bah c'est dommage parce que je ne suis pas eux, cracha t-elle.

Son père la regarda en secouant la tête puis se passa la main sur le visage, comme épuisé.

Hélène retourna dans sa chambre énervée.

Lorsqu'elle y entra, elle vit Maxime occupé à feuilleter un de ses livres. Quand il l'aperçut, il le reposa et vint s'asseoir au bord du lit.

Il lui déposa un bras affectueux autour des épaules et Hélène devina qu'il avait entendu toute la conversation qu'elle avait eu avec son père. Elle appuya à son tour sa tête sur lui.

- Je voulais te demander si tu voulais venir en balade avec nous demain, commença Maxime en changeant de sujet.

- Qui ça nous?

- Élise, Charlotte, Anna et moi.

- C'est qui Anna?

- Ma copine.

Hélène redressa la tête, surprise.

- T'as une copine toi?!

Maxime grimaça.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu te fous de ma gueule?

- Je te jure que je me moque pas, dit-elle en se retenant de rire.

Maxime lui donna une tape sur le front.

- Alors c'est oui ou non?

- C'est oui.

Devant le grand sourire qu'affichait son frère, elle se sentit obligée d'ajouter.

- Je fais pas ça pour te faire plaisir, je le fais seulement pour savoir si cette Anna existe vraiment.

Maxime leva les yeux au ciel.

- Comme tu veux.

La porte s'ouvrit à la volée et Charlotte pénétra dans la chambre en courant.

- On t'a jamais appris à toquer? s'exclama Hélène.

- Moi aussi je t'aime grande sœur, dit Charlotte en serrant sa sœur dans ses bras.

Un vélo dans la villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant