○ Prologue.

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Tic.. Tac.. Tic.. Tac. Les secondes s'écoulaient avec lenteur faisant trotter la grande aiguille de l'horloge. Chaque nouvelle seconde était un tiraillement. Il allait bientôt être quatre heure du matin et il ne dormait toujours pas. Le regard rivé sur le ciel sombre se dessinant au travers des carreaux froids, il observait sans un mot. Sa vue se concentrait sur un quelconque détail du paysage, tout ce qu'il voulait, c'était oublier. Enfouir au plus profond de lui les images qui sans cesse le hantaient. Il ne parvenait plus à les ignorer car elles se dégagaient de ses entrailles telles des furies assaillants son esprit, le troublant énormement.

Une de ses méches châtains glissa près de son œil, le gênant. D'un geste faible et légerement tremblant, il la repoussa en lachant un soupire. Que lui arrive t-il ces derniers temps ? Depuis combien de temps n'a t-il pas fermé l'œil au juste ? Autrefois, il était un garçon si joyeux, respirant la joie de vivre à plein poumon, un farçeur amusant et un bon élève montrant curiosité et intérêt à chaque matière, mais également un farouche coureur de jupons. Aujourd'hui, on aurait pu dire qu'il paraissait n'être qu'une ombre perdue au royaume du soleil. De joyeux luron, il était devenu un garçon désinteressé de tout. On le sentait peu à peu s'éloigner, se renfermer. Cependant, le changement ne s'était pas fait d'un seul coup, il avait été progressif. Si bien que ses parents ne le remarquèrent pas tout de suite, ils ne s'en rendirent compte qu'à la lecture de son dernier bulletin de note. Ils n'avaient pas voulu y croire, alors ils avaient hurler sur lui. Mais il s'en fichait, ses parents avaient toujours été des personnes bruyantes qui pour un oui ou pour un non, poussaient la voix.

Son père était un boucher reconnu et apprécié de tout le quartier où ils vivaient. Cette montagne de muscle de près d'un mètre quatre-vingt arborait fierement une barbe et une moustache aussi rousse que sa chevelure. Son visage était épais et légerement pourpre au niveau des pommettes et du nez. Cet homme avait pour réputation d'être un rustre bien en chaire, un homme de parole solidement attaché à ses idéaux personnels. Sa tolérance envers autrui n'avait d'égale que sa capacité à prendre du recul, en clair elle se rapprochait sensiblement de zéro.

Sa mère, à l'inverse était une femme à la morphologie longiligne et à la chevelure châtain lui rerombant en cascade sur les épaules. C'était une jolie femme, élégante et droite dont le physique laissait penser qu'elle était plus jeune qu'en réalité. Libraire dotait d'un goût immense de la lecture elle ne pouvait s'empêcher d'être maniaque envers la manière de parler des autres. Son mari le lui reprochait d'ailleurs assez souvent, ce qui donnait naissance à d'interminables disputes. Maniaque, stricte et impulssive par dessus le marché, elle ne ratait pas une occasion de hurler sur la première personne qui osait croiser son chemin lorsqu'un objet semblait avoir bougé de sa place habituelle. Ses parents formaient un couple réellement atypique mais cela n'entachait en rien leur passion amoureuse. Il faut savoir que leur résistance aux conflits amoureux était surtout dû au fait que d'un commun accord, ils avaient décidé de désigner leur fils comme déclencheur de toutes leur disputes.

L'ambiance à la maison était souvent tendue, cependant, comme il passait le plus clair de son temps dans sa petite chambre, il pouvait se sauver de ces tensions multiples.

Cela pouvait en partie expliquer sa tendance à s'isoler et son bonheur du silence. Le silence étant la seule chose qu'il pouvait actuellement tolérer. Le monde lui était devenu insupportable, irespirable. Putride. Tout lui semblait fade et dénué de tous sens. Il se sentait comme une âme errante avançant au milieux d'une foule en décomposition. Cette affreuse sensation ne le lachait que rarement et le privait de son sommeil. Si bien que sous ses yeux azurs se dessinait de grosse tâches sombres, elle devenaient plus sombres à chaque nouvelle nuit blanche laissant deviner sans mal un profond manque de sommeil. Cela contrastait d'ailleurs avec son teint de peau très pale, lui donnant des allures de vampire. Son physique changait peu à peu, il grandissait mais ne cessait de s'affiner car l'apetit avait disparu en même temps que le sommeil. Son corps semblait si fragile qu'un coup de vent aurait pu lui briser les os. Il était devenu maigre, les gens avaient presque du mal à le reconnaître alors qu'ils étaient dans sa classe. Au lycée, il était d'ailleurs passé de garçon populaire et très apprécié de la gente féminine à simple anonyme. La plupart de ses amis l'avaient délaissé en voyant que son comportement changeait. Il avait besoin d'aide, c'était certain, mais personne n'avait eu envie de lui tendre la main. Pas envie de se mouiller dans une affaire qui ne concernait que lui. Il se rendit alors compte qu'il avait toujours été entouré de faux amis ce qui n'arrangea pas son moral. D'ailleurs parlons en de son moral.. Un filet de souvenirs en lambeaux.

Tout ça à cause d'une personne. D'un seul misérable être humain. Il lui suffit d'un instant pour sentir son cœur chavirer, pour sentir son corps se remplir de sensations encore inconnues. Tout ça bousculant sa morale, ses règles, sa paix interieure. Un être avait semé le chaos en lui, brisant toutes les choses dont il semblait certain et repeignant tout d'un épais doute, de honte et de culpabilité. Tout ce qu'on lui avait appris, ce qu'il était persuader de savoir s'étaient en un instant recouvert d'un épais voile de question sans réponse. Il ne parvenait plus à rétablir sa balance entre bien et mal. L'espace d'un instant, il s'était laissé aller et depuis sa vie semblait avoir complètement changée. Désormais chaque nuit, d'odieuses images affreusement excitantes se glissaient dans son esprit, accentuant le doute déjà en train de le dévorer. Il ne pouvait pas accepter cela. Jamais. Cela ne pouvait pas lui arriver à lui. On lui avait jeté un mauvais sort. Il était simplement en proie à la démence mais cela allait finir par passer. C'était même certain. Il devenait fou, mais tout redeviendrait comme avant, de gré ou de force. Il ne pouvait pas être devenu une erreure de la nature, non. Pas lui, pas Jimmy Blake. C'était la plus grande blague de l'univers. Il ne pouvait pas être un.. Les mots ne pouvaient pas sortir. Il semblerait qu'inconsciemment son esprit était en pleine censure, retirant les mots parasites de son vocabulaire.. En pleine lutte contre lui-même, Jimmy fut frappé par un violent mal de crane lui provoquant des vertiges. Il devait dormir, son corps ne pouvait plus continuer ainsi. Il se sentit tomber et perdit connaissance dans l'instant.

Jimmy Black était désormais un homme perdu dans les méandres de son esprit d'adolescent en pleine remise en question. C'est ici que démarre l'histoire d'un anonyme parmi tant d'autres.

Voici le prologue de ma première fiction. Je le trouve plutôt mauvais et je tenterai de vous écrire un premier chapitre de meilleure qualité.. Du moins j'espère !

Sur ce, kiss sur vos fesses. ♡

Jimmy Blake. [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant