2. Les yeux clos.

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Pardonnez la lenteur des chapitres, je rame pas mal en ce moment..  D'ailleurs le début rame un peu aussi. L'action prend son temps avant de réellement se mettre en place parce que j'ai besoin de bien poser le cadre, rholala. ♥

        Je ne comprends pas comment les week-end font pour filer aussi vite. C’est incroyable, à peine a-t-on posé un pied dans la douce liberté d’un vendredi soir qu’il est déjà venu le temps de reprendre son sac pour la torture d’un lundi matin.

Je soupire bruyamment et continue de me brosser les dents. Je sens déjà que le journée va être d’une longueur extrême et que mon cruel manque de sommeil ne va pas arranger ce pénible ressenti. C’est la maladie du lundi matin où la motivation de trois quarts des individus terrestres est de zéro sur une échelle de cent. Ce matin, je ne prends pas la peine de manger, mon estomac ne me réclame pas de nourriture mais plutôt une légère envie de dégobiller. J’aime bien utiliser des termes assez soutenue pour dire que j’ai tout simplement la gerbe et que le moindre aliment avalé ouvrira les portes de la sortie au repas de la veille. Oui, je suis un garçon plutôt nature sur les bords et pas vraiment raffiné, j’assume pleinement cet aspect de moi-même qui me permet de cacher pas mal de choses. J’enfile rapidement une paire de chaussure noire très simples et confortable avant de prendre mon sac à la volée. J’aime bien cette expression « à la volée », je me sens l’âme d’un aviateur conquérant prêt à bombarder la prison qui lui sert de lycée. Je passe devant le miroir du salon et observe mon reflet. Nul doute que mon teint blafard et mes cernes naissantes ne cachent pas vraiment mon état de cadavre ambulant, au contraire. Je porte un simple t-shirt gris et un pantalon assez serré de couleur noir. Mon habillement se doit d’être simple et sans marques. Ici, nous n’avons pas le droit de porter des vêtements de marques, c’est la loi. Les gens « de l'extérieur » eux peuvent porter ce qu’ils veulent mais pas nous. D’un côté je trouve ça un peu injuste mais si Dieu en a décidé ainsi alors je me dois de me plier à sa volonté. Nous avons plein de règles du même type que je trouve complètement stupides.. Mais il est vraiment dangereux d’oser les braver car ici les châtiment, ça ne rigole pas. On est pas chez Joe’ la déconne ici. Je donne l’impression de prendre ça à la légère mais en réalité pas du tout. Depuis que j’ai vu de mes propres yeux l‘exercice d’un châtiment.. J’ai pas super envie d’y passer. Même si les émissaires nous répètent que Dieu veut nous protéger et qu’il est normal d’être sanctionné si nous rejettons sa protection divine, moi je reste mitigé personnelement.

Enfin bref, tout ça pour en revenir au moment où j’ai quitté ma demeurre pour me rendre au lycée mon sac sur le dos. Je passe par le petit jardin de mon père, la voiture n’est pas dans l’allée donc il est déjà parti travailler à la boucherie. Il en a du mérite parce que se lever tous les jours à 5 heires pour aller découper de la viande.. Non merci. Mes parents ont vraiment des horaires impossibles. Je continue ma route en quittant le quartier dans lequel nous vivons. Le lycée est à moins de dix minutes à pied de chez moi. En quittant le quartier, je dois passer par un petit chemin longeant un grillage, derrière ce grillage il y a le monde « extérieur », les hérétiques, les gens à l’âme souillé. Parfois, le soir en rentrant chez moi, je m’arrête un instant et je les observe. Le grillage se trouve à quelques mètres de l’entrée de leur lycée, alors je les regarde sortir des cours, soulagé. Ils n’ont pas l’air plus faibles que nous, ni plus malheureux. Au contraire ils ont presque l’air plus joyeux et insouciants. Je ne comprends pas vraiment pourquoi les émissaires refusent que nous soyons mélanger à eux.. J’aimerais bien essayer de les connaître, découvrir leur mode de vie, leurs façons de penser, d’être tout simplement. Je sais bien que si je les fréquente je risque de me perdre et que les gens de la communauté nous éloigne d’eux uniquement pour nous protéger.. Mais ma curiosité est tellement forte qu’elle vire à l’obsession. C’est mal et je sais que si j’ose assouvir ma curiosité on me reservera un châtiment exemplaire des plus odieux.

Jimmy Blake. [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant