toute seule. solène passait le plus clair de ses journées toute seule, n'ayant comme seule compagnie la douceur de ses écouteurs ; ces si précieux écouteurs qui lui permettaient de s'isoler du monde extérieur, d'éteindre tous les bruits environnants. son esprit était suffisamment chaotique pour que d'autres sons désordonnés ne viennent s'y ajouter.
une fois qu'elle les enfilait, une bulle se créait instantanément autour d'elle. elle ne craignait plus qui que soit parce qu'elle ne les sentait plus autour d'elle. et ses pensées se libéraient alors. elle pouvait enfin se libérer et penser à un tas de sujets ou encore s'imaginer une infinité de vies rêvées. au fond, elle se plaisait bien dans ces mondes parallèles entre lesquels elle jonglait : ces derniers temps, elle vivait dans la peau d'une célèbre réalisatrice invitée à cannes pour présenter son dernier film.
ces rôles avaient, pour la plupart, comme point commun de lui faire incarner une personnalité célèbre, bien que ce ne soit pas vraiment un objectif qu'elle s'était fixé dans la vie. néanmoins, l'aspect de la célébrité lui permettait de s'assurer une vie confortable sans pour autant l'obliger à socialiser avec le monde extérieur. c'est dans ce genre de situation que son esprit se sentait le mieux ; rien ne lui faisait peur et le monde ne pouvait la forcer à rien faire. d'une certaine manière, elle était maître de sa vie et avait tout simplement décidé de restreindre ses efforts avec les autres.
les autres. deux mots sans grande importance mais qui étaient si lourds pour solène. chaque jour, elle se sentait porter le poids des autres, de leurs regards, de leur jugements. elle les voyait parler derrière son dos, juger le moindre de ses mouvements et elle se sentait soudainement mal à l'aise. alors, elle fuyait leur regard et elle avait finalement décidé de les éviter. elle en était venu à faire des détours pour croiser le moins de gens possible et de cette manière, elle avait l'impression d'être une sorte d'aventurière, toujours en vadrouille.
c'est aussi pour les autres qu'elle avait voulu se créer une carapace, pour leur donner l'impression d'être forte et cool. ses vêtements étaient devenus son arme la plus puissante ; elle avait tellement peur de paraître faible. bizarrement, paraître forte s'était traduit par d'avantage de vêtements amples. elle avait horreur de ceux qui laissaient transparaître la courbure de son corps et aurait rendu son corps invisible si ça avait été possible.
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solène, aide-moi
Short Storyun récit court mais douloureux en trois temps. autobiographique, espérons que ça aura des bienfaits thérapeutiques