I- 3 : Le marché

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Je retourne dans ma chambre. 

En rentrant, des vêtements ont été posés sur le lit, accompagné d'un mot. 

« Rose, Les vêtements posés sur le lit son ceux que tu dois mettre pour le marché. Camille. » 

Cette fille est vraiment adorable. 

Je prends les vêtements et me dirige vers la salle de bain. Cette fois, c'est un pull rose- mauve vintage avec une jupe bleue marine. Il y a aussi des chaussettes basses blanches avec des chaussures marrons vieillis et un manteau-coat rouge, sublime. Je me regarde inlassablement dans le miroir. 

-Rose ? 

-Oui ? 

-Je viens te chercher pour le marché. 

Je regarde vers la porte, je ne vois qu'à moitié le visage de Camille, elle n'ose pas trop, rentrer dans ma chambre. 

-Je suis prête ! 

-Bien, Gabriel doit avoir les clés de la voiture. 

-Gabriel a une voiture ! 

-Bien sûr, d'ailleurs je pense qu'il a voulut venir avec nous juste pour s'en servir. 

Je suis surprise alors comme ça, il a une voiture. Je regarde par la fenêtre, en effet c'est bien lui en- bas, manteau noir et écharpe grise. 

Nous descendons les escaliers jusqu'à arrive devant lui. 

-Vous en avez mis du temps.

Il essaye de se montrer en colère mais il n'est pas du tout crédible

-Excuse- nous, Gab. 

En un tour de clé il nous ouvre sa voiture et Camille prend place à côté de lui. Je mets mes mains dans mes poches et je commence à paniquer, mon bracelet ! C'est un bijoux que mon père m'a offert. Il faut absolument que je le prenne avec moi, c'est un peu comme mon porte- bonheur. 

-Désolé, j'ai oublié mon bracelet, je reviens. 

Je me précipite hors de la voiture, cours à travers couloirs et escaliers, jusqu'à arrivé dans ma chambre. Je me dirige vers ma table de chevet, c'est l'endroit le plus probable où doit se trouver mon bracelet. 

Mais à la place de l'objet que je cherche, je trouve un cahier. Je l'ouvre et tombe sur des pages entières, écrites à la plume. Je regarde de plus et je me rends rapidement compte qu'il appartient à Camille, mais pourquoi est- ce qu'elle l'a laissé ici ? 

Mais bien sûr, que je suis bête, je ne me trouve pas dans ma chambre mais dans celle de Camille, je me disais bien que le papier peint était... bizarre. 

La curiosité prend possession de mon corps m'obligeant presque à lire le contenu de ce journal. J'ouvre la dernière page, celle où il y a une marque. 

« Maman, Si tu savais ce qui m'arrive, tu en serais toi aussi surprise. Le royaume a accueillit ce matin- même la nouvelle princesse de Calais. Elle s'appelle Rose Dûmat et c'est une jeune fille très gentille. Elle a l'air tellement seule et perdue. Mais dans ses yeux miels si parfaits, on voit bien le désespoir et la tristesse de la perte de personnes précieuses. Mais c'est une battante. Bien à toi, Camille » 

J'en ai presque les larmes aux yeux. Elle a réussit en seulement quelques heures, ce que j'ai mis des années à m'apercevoir. 

La tristesse que l'on ressent quand on sait que ses parents ne nous aimerons jamais comme on peut les aimer. Je referme le carnet et me dirige vers ma chambre les mains dans les poches. Tout à coup je sens quelque chose dans cette dernière, mon bracelet. 

Une bonne chose de faite, je l'ai retrouvé. Je descends vers la voiture et nous pouvons enfin partir. 

-C'est bon Rose, cette fois tu es sûre, tu n'oublie rien. 

-Non, c'est bon, merci Gabriel. 

Dix minutes plus tard, nous arrivons enfin au marché, c'est une grande place où les commerçants vendent leurs produits. Ça sens tellement
bon. 

Les passants nous regardent, je leurs fais mon plus beaux sourire mais ils tournent la tête presque instantanément. Ils chuchotent tellement forts, que je peux les entendre d'ici. 

« C'est la nouvelle princesse ! Rose, c'est ça ? » 

« Il me semble. » 

« Elle n'a pas honte de venir jusqu'ici. La royauté devrait périr. » 

Je me surprends moi- même, je n'ai pas fondu en larmes comme j'aurais pu le faire. Ils nous en veulent à ce point ? Soudain une jeune femme s'approche de nous. 

Camille détourne le regard, visiblement, elle connaît cette personne. Gabriel aussi, il me prend par le bras et commence à faire demi- tour, quand la jeune demoiselle pose lourdement sa main sur son épaule. 

Gabriel commence à parler, il a quelque chose à se faire pardonner. 

-Romane... 

-Explique- moi, c'est pour être avec cette princesse que tu m'as laissé tomber ! Tu n'est pas sans savoir que ce sont des traîtres. 

Je n'ai pas à m'en mêler, après tous, Gabriel est assez grand pour s'occuper de ses affaires. Mais quand même, je ne vais pas me laisser insulter sans rien dire. 

-Je ne t'ai pas quitté pour Rose, il n'y a rien entre elle et moi. 

-Bien sûr, dit-elle sur un ton très ironique, comment est-ce que j'ai pu croire un seul instant que j'allais réussir à gagner ton cœur, que l'on allait pourvoir fonder une famille. Mais non, tu es un vrai coureur de jupons, il te les faut toutes, pas vrai ? Camille, fait attention à ton cœur, tu pourrais bien être la prochaine sur sa liste. 

Elle s'en va comme elle est venue, très en colère. 

-On peut m'expliquer ? 

Je suis dans l'incompréhension la plus totale. Gabriel ? Un coureur de jupons ? Laissez- moi rire. Il est tellement distant, comment peut- il plaire à une fille ?

 -Il n'y a rien à ajouter. Dit- il froidement. 

-On ferait mieux de rentrer.

Camille a une main rassurante sur l'épaule de Gabriel, exactement à l'endroit où cette Romane avait la sienne, quelques instants plus tôt. C'est avec une mine triste que nous rejoignons la voiture. 

-Déjà de retour ? 

C'est le père de Gabriel qui vient à notre rencontre. 

-Oui. 

Mr Clément attend la suite, mais personne ne souhaite la lui raconter. 

Je regarde inlassablement mon téléphone guettant la moindre petite réaction de la part de mes parents, mais rien. Et mes amis, eux non plus, ils n'ont pas chercher à m'appeler. 

Je me sens vraiment mal. 

J'ai l'impression d'être seule, pas d'ami, pas de famille. 

Personne.


Pour le meilleur et pour le pire: Princesse RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant