IRMA

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Je trouve cette vidéo aussi ridicule que pathétique.
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Je me préparais à rentrer en 4e lorsque l'annonce de l'arrivée de l'ouragan le plus puissant jamais enregistré est arrivé. La rentrée scolaire était reportée (veuillez rire) d'une semaine.
Il faut savoir qu'à ce moment là, mon beau-père était en France chez sa famille. J'étais donc avec ma mère et cinq chats (seulement cinq à l'époque). Notre maison étant en bois, nous décidâmes d'aller nous réfugier dans la maison de la copine (maintenant ex) d'un ami de mon beau père. Avec cinq chats. Oui c'était chiant.
L'ouragan est passé au dessus de Saint-Barthélemy pendant la nuit donc désolée de vous décevoir mais je dormais. Enfin j'essayais parce qu'avec cinq chats qui sautent partout et le bruit des branches qui tombent sur le toit c'est assez difficile de dormir. Enfin je ne suis pas à plaindre, j'ai survécu. Le lendemain de ce bazar, ma mère et moi voulions partir (je passe les aventures sur les chats perdus et retrouvés sinon je vais passer ma vie à vous raconter un tout petit ouragan) Nous constatâmes que la voiture n'avait pas de dégât et roulâmes environ dix mètres pour constater qu'un poteau électrique barrait la route. Oui oui, rien ne va. Nous étions donc bloquées. Nous sommes sorties de la voiture et avons trouvé un couple qui pouvait nous amener chez nous (sans les chats) pour prendre des provisions et voir les dégâts. Notre deuxième voiture n'avait pas de dégât non-plus. Notre maison avait seulement un arbre sur le toit et la cave était explosée.
Suis-je obligée de préciser qu'il n'y avait ni électricité, ni réseau, ni eau courante? "Mais Valérie, comment as-tu prévenu ton père et ton beau-père que tu allais bien?" Je pouvais charger mon téléphone quelques minutes par jour grâce à la prise d'allume-cigare de la voiture. Pour ce qui est du réseau, il y en avait à un point de la capitale puis une semaine plus tard à l'aéroport près de chez moi (enfin). Les métropolitains ne peuvent que difficilement s'en rendre compte mais à Saint-Barthélémy il fait très chaud. Entre temps, le poteau électrique a été dégagé et j'ai pu rentrer chez moi avec mes chats. Je passais mes journées dans la cuisine, la seule pièce de la maison avec des fenêtres, à lire des magazines de sciences ou des histoires sur Wattpad (ma batterie de téléphone partait vraiment dans ça) que je téléchargeais aux points où il y avait du réseau.
Puis un jour, miracle! Mon beau père arrive à revenir sur l'île. "Mais Valérie, pourquoi tu te barrais pas?". Vous pensez vraiment qu'après un cyclone les avions sont aptes à repartir? Mon beau père est passé par la Guadeloupe puis est arrivé en bateau avec mon beau frère.
Je vais rapidement parler de l'alimentation. C'était un gros problème. Mon frigidaire n'était pas fonctionnel, il n'y avait pas d'eau courante et les magasins n'étaient pas approvisionnés. Nous achetions des gâteaux et des boites de conserve au Super U de l'île. J'ai appris que les raviolis panzani en converse sont horriblement mauvais.
Un jour, ma mère décida de m'envoyer chez mon père voyant que le collège n'était pas en état d'accueillir des élèves. Nous nous rendîmes à la collectivité pour avoir des informations sur les futurs vols. C'est là que nous avons croisé Emanuel Macron dans le plus grand des calmes. Nous prîmes les billets d'avion et rentrâmes à la maison. En rentrant, la lumière était allumée, la télévision fonctionnait, la climatisation tournait. C'était si beau, j'en ai pleuré.
Mon récit d'IMRA s'achève ici, je parlerai maintenant de mon trimestre à Courbevoie.

Ma vie de caca Où les histoires vivent. Découvrez maintenant