Saint-Barthélémy

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Cette vidéo montre parfaitement ce qu'était l'île avant IRMA (j'y reviendrai aussi). Une île où tout le monde se connaît et où l'ambiance est chaleureuse. Par exemple dans cette vidéo interviennent mon école de danse, mon beau frère, mon professeur de physique-chimie, une ancienne amie à moi et sa mère, le seul garçon autiste de l'île, le moniteur de l'école de voile, le coiffeur-photographe, la plage où j'allais tous les dimanches, un des aéroports les plus dangereux du monde, la collectivité territoriale, l'église où j'ai fait tous mes concerts avec ma chorale, la bibliothèque où je passais mes mercredis après-midi à lire et bien d'autres lieux et personnes que les habitants pourraient reconnaître.
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J'ai vécu à Saint-Barthélemy durant toute ma primaire, ma sixième, ma cinquième et les deux derniers trimestres de ma 4e. J'habitais dans le quartier de Saint-Jean (pour les connaisseurs). Je vais rapidement répondre à une question et à un préjugé: NON JE NE SUIS PAS RICHE. Je suis dans la classe moyenne. Alors oui à Saint Barthélémy, les résidents ne paient pas d'impôts mais on est considéré comme résident au bout de 5 ans. J'y ai vécu 8 ans. Alors oui j'ai passé trois ans sans que ma famille ne paie d'impôts sauf que les prix y sont très élevés. Je me rappelle des barquettes de framboises à 10€, des legos plus chers qu'en métropole et grand dieu des bananes. "Mais Valérie les bananes voyagent moins vu que tu habites non-loin de la Guadeloupe et de la Martinique (producteurs de bananes)". Et bien non! Parce que les bananes arrivent dans les entrepôts en métropole puis sont envoyées sur l'île, je vous laisse deviner qu'avec le coût du transport ça revient plus cher. J'aime bien dire que j'étais riche mais j'étais juste dans la classe moyenne haute.

Durant ma primaire, j'ai rencontré des merveilleuses personnes qui passaient leur temps à me faire pleurer pour se moquer de moi pour que je pleure encore plus. Vous avez compris, iels déclenchaient un cercle vicieux. Ce qu'iels me disaient peut vous sembler ridicule mais je suis extrêmement sensible donc ça me faisait très mal. Pour ce qui est de ma scolarité, je me débrouillais bien. J'écrivais toujours des rédactions sur les princesses alors que les autres évoluaient (c'était donc une occasion de plus pour rigoler) mais les maîtresses aimaient bien mes histoires. Je ne courrais pas vite, une occasion de plus pour se moquer et même le professeur de sport était d'accord avec mes camarades. Plein de petites choses en soi, mais ça devenait beaucoup, beaucoup trop.
C'est donc en CM1 que je fais ma toute première tentative de suicide. Un échec cuisant. Je voulais avaler de l'eau de javel (admirez mon intelligence) mais une fille de ma classe m'a vue. Elle a tout raconté à sa mère, qui a tout raconté à la mienne qui a organisé une réunion avec la maîtresse et la directrice. Je me suis fait engueuler comme jamais. Personne de ma classe mis à part cette fille n'a été mis au courant et heureusement. Je terminai donc ma scolarité à l'école primaire de gustavia dans les moqueries.
Je peux dire que j'ai tout de même fait des belles rencontres là-bas: Angelina, Enzo et Jérôme. Je regrette absolument tout le reste.

J'ai naïvement pensé que toutes ces histoires allaient s'arrêter au collège. Grave erreur. C'est une petite île, il n'y a qu'un collège. J'ai passé ma sixième sans ami. C'est durant cette année que j'ai fait ma troisième tentative de suicide (j'ai préféré ne pas m'attarder sur celle que j'ai faite en CM2, elle ne m'a rien apporté) et que j'ai commencé les mutilations. Bien sûr, la même fille de ma classe qui m'avait dénoncée en CM1 (oui oui on part sur une balance de première) est partie tout raconté au CPE qui a convoqué ma mère. J'ai été privée de télé, de tablette, d'ordinateur et de téléphone pendant une semaine et ma mère ne m'a pas parlé pendant un mois. J'ai été voir une psychologue avec mon père qui a décrété que je ne me sentais pas aimée par ma mère. Ce n'était pas faux mais j'ai nié les faits au près de ma mère qui était furieuse. J'ai dit ne pas avoir su pourquoi j'ai fait ça. Je savais. J'étais en manque d'affection, je ne voulais plus vivre dans la solitude et dans les moqueries. Mon seul refuge était la chorale, une fille de ma classe avec qui je me m'entendais pas en cours était très gentille à la chorale. Niveau scolaire, je n'étais pas la meilleure mais j'étais une bonne élève de ma classe.

La cinquième était une belle année à mon goût. J'étais à côté d'une gentille fille nommée Claudia dans presque tous les cours. J'avais un professeur d'histoire-géographie passionné par son métier qui nous transmettait sa passion. Je suis rentrée dans un groupe d'amis: Jeanne, Cátia, Manel (alias la balance) et Maëlis. Je m'étais renfermée sur moi-même et laissait rarement la sensibilité prendre le dessus.

Comme vous l'avez sûrement remarqué, ma quatrième est divisée en deux à cause d'IRMA (je ferai un chapitre là-dessus). Donc je vais uniquement parler de mes deux derniers trimestres. Je suis revenue sur l'île et ai retrouvé mon groupe d'amies. Elles avaient changé. En mal. Donc je mangeais avec elle sans pour autant me sentir à ma place. Peut-être est-ce moi qui avais changé? Je ne sais pas.  Un jour, je suis montée à la salle de musique après manger pour y rester un peu seule et j'y ai trouvé trois personnes: Enzo, Jérôme et Leana. Ils m'ont dit "tu sais Valerie, si tu veux tu peux rester avec nous, tu as changé c'est bien". Je les retrouvais donc à chaque récréation. C'était des moments de joie. J'ai même été pour la première fois au cinéma de l'île avec eux, j'étais très heureuse et je me sentais enfin à ma place. A la fin de l'année scolaire, mes parents m'ont annoncé que nous allions quitter l'île. C'était le moment des révélations. Mes anciennes "amies" m'avouèrent ne jamais avoir été mes amies. Je restai donc encore plus avec Leana, Enzo et Jérôme. Mis à part cela, j'ai commencé à faire des recherches sur l'hypersensibilité et le haut potentiel. Ma passion pour l'espace s'est accentuée et j'ai commencé à rêver d'astrophysique et de théorie du tout.
C'est sur cela que s'est achevé mon année de quatrième et ma vie à Saint Barthélémy.

Ma vie de caca Où les histoires vivent. Découvrez maintenant