Victoria

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♫ A l'écoute • Ascolta - Ludovico Einaudi 

Elle enfila sa veste, prit ses clés et son sac puis sortit du petit appartement. Elle passa la clé dans la serrure, puis descendit les escaliers, quatre étages. Aujourd'hui était un grand jour, pour la première elle allait dans son nouveau lycée. Elle ne savait pas comment cela allait se passer, elle était stressée. Comme toujours. Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas. Elle évita de justesse une chute dans les escaliers, réajusta sa bottine puis sortit de l'allée. L'air frais la saisit, lui donnant la chair de poule, elle descendit les manches de son pull en dessous de sa veste puis elle se mit à marcher d'un pas vif jusqu'au tramway. Il y avait beaucoup de monde, il était presque huit heures et une foule de travailleurs attendaient de pouvoir partir, eux aussi. Elle fit biper sa carte de transports en commun puis elle attendit le véhicule en faisant les cent pas, parce que ses jambes ne pouvaient pas s'empêcher de bouger... 

Elle jeta un coup d'oeil au loin puis vit le tramway arriver. Il était déjà bondé, mais tant pis, il fallait qu'elle le prenne. Allez, tout va bien se passer. Lorsqu'il fut à l'arrêt, les portes s'ouvrirent dans un bruit désagréable. Des passagers descendirent et d'autres montèrent. Elle se retrouva mélangée à la foule. Une foule de gens dans leur bulle. Elle voulut accéder à ses écouteurs, mais elle se rendit compte qu'elle les avait oubliés. Elle était donc condamnée à observer ceux qui l'entouraient. A sa gauche, il y avait un homme d'une trentaine d'années, habillé d'un costume cravate, il avait une chemise bleue très pâle, une cravate bleue marine, un pantalon noir, une veste noire et une paire de mocassins cirés et noirs. Il avait les cheveux en arrière, bien coiffés. Il doit avoir du succès auprès de la gent féminine. Il était pendu au téléphone et il semblait très occupés. Il sentait bon le parfum hors de prix. 

Elle l'observa pendant un moment puis le tram s'arrêta à son arrêt. Tout va bien se passer. Elle se fraya un chemin parmis la foule puis elle réussit à s'extirper du wagon. L'air frais la saisit une seconde fois lorsqu'elle fut dehors. Maintenant, il fallait qu'elle marche jusqu'au lycée, mais il y avait un bus qui allait arriver, elle le voyait à l'autre bout de la rue, c'était un bus de ville. Il y avait aussi un énorme bus qui attendait au feu, en parallèle, mais celui là, il descendait de la montagne. Le feu allait bientôt passer au vert pour les voitures, mais il fallait qu'elle traverse, à tout prix. Elle se mit alors à courir, elle courut à perdre haleine et puis... Le feu était déjà passé au vert et le gros bus qui descendait de la montagne avait doublé l'autre bus et acceléré. Elle sentit une énorme douleur sur ses côtes puis elle s'effondra sur la route goudronnée, elle vit le ciel et puis, plus rien. 

120 minutesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant