Louis

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Il essuya les larmes qui inondaient ses joues pâles puis passa une main dans ses cheveux courts et avala difficilement sa salive. Il en avait l'habitude d'être ignoré, mais peut-être qu'aujourd'hui était la fois de trop. Il salua sa mère puis sortit de la maison, bravant le froid automnal. Sa mère avait toujours été là pour lui mais elle ne pouvait rien faire face à cette situation, elle ne pouvait pas forcer son père à s'occuper de lui et puis maintenant, il serait bientôt majeur, il n'aurait plus besoin de personne. Du moins, c'était l'idée que la société véhiculait. Il pensait beaucoup et tout le temps. Il se posait sans cesse des questions, des questions qui parfois restaient sans réponse. Il marcha lentement le long d'un chemin désert collé à une route où les voitures se succédaient à une vitesse considérable. Les gens sont vraiment trop pressés le matin, à quoi bon ? Au loin, il vit le lycée. J'ai pas envie d'y aller, j'ai pas envie de voir tous ces gens.

Il ralentit alors le pas, pas par volonté, mais parce nécessité, parce que le monde en avait décidé ainsi ce jour-là. Il y avait des pompiers, le samu, la police, un gros bus, celui qui descendait de la montagne et puis le bus de la ville. Au sol, il y avait une silhouette, les secours s'acharnaient sur elle, peut-être tentaient-ils de la ranimer. Il y avait une foule incroyable, de tous les sens, les gens acourraient, les voitures s'arrêtaient. Il leva les yeux vers le ciel, il allait pleuvoir et bientôt ce serait encore plus la pagaille. Il observa la scène, rapidement. Il en oublia la douleur et cette boule qu'il y avait dans sa gorge. Parce que quelqu'un était sûrement en train de mourir. Il venait d'entendre ça, d'une discussion de deux personnes âgées. Le bus qui descendait de la montagne avait percuté la personne. Il regarda autour de lui, pour les autres personnes, le monde aussi avait semblé s'être arrêté. 

Il enfonça les mains dans les poches de son jean puis il se mit à remarcher vers le lycée, parce que de toute manière, il fallait bien qu'il y aille. S'il voulait faire le métier de ses rêves, s'il voulait rendre son père fier, s'il voulait réussir sa vie. Il n'avait pas besoin de rendre sa mère fière, parce qu'elle l'était déjà et qu'elle le lui disait chaque jour, parce qu'elle essayait de compenser. Mais il gardait toujours cette douleur, il avait l'impression d'avoir été abandonné par son modèle, par son géniteur. Il entendit au loin la foule se dissiper et puis le traffic reprendre. Les voitures roulèrent de nouveau et la sirène d'une ambulance se fit également entendre. Si ça se trouve, elle est sauvée... Devant le lycée, les adolescents et jeunes adultes affluaient, fumant une cigarette en se racontant leur week-end. Vous faites vraiment peine... Et puis ses yeux en rencontrèrent d'autres et soudain il et elle ne formaient plus qu'un. 

« - Louis ? »

« - Rose ? »

NDA ♥ C'est ainsi que se clôt 120 minutes, mon petit recueil de minuscules histoires. J'espère qu'il vous a plu et je ferais sûrement un deuxième tome qui raconte autre chose et avec les mêmes personnages ou 4 autres nouveaux... Je verrais ! Merci pour vos lectures, vos votes et vos jolis commentaires ♥ N'hésitez pas à partager l'histoire ! 

120 minutesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant