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- Comment avez vous su ?

Cela doit bien faire dix minutes que le vampire m'a demandé pour utiliser ma baignoire pour se rincer le visage et nettoyer le sang de ses vêtements. Et ce doit aussi faire dix minutes que je l'accable avec mes questions au travers de la porte.

J'allais encore une fois lui poser une question mais la porte qui nous sépare s'ouvre rapidement pour laisser place à un torse plein de muscles.

- Elizabeth, avec tout le respect que je vous dois, je vous demanderais de cesser vos questions sinon je vais m'énerver et je ne vais plus me contenir.

- Vous me demandez cela alors que vous venez, vous le vampire, de sauver une jeune fille sans rien demander en retour et de plus, vous vous montrez agréable avec moi. Excusez moi Raphaël mais vous ne ressemblez pas aux types de vampires que l'on m'a décrit.

Son regard se fait plus sombre. Aurais-je dit quelque chose qui ne fallait pas ?

- Depuis mon arrivé et depuis que vous savez ma nature, vous faites comme si j'étais un monstre. Excusez moi princesse mais j'ai vécu assez longtemps et j'ai participé à assez de guerre entre nos peuples pour voir les horribles choses dont les humains sont capables.

Comment ça pendant les guerres ? Il n'est pas si vieux ! Si ?

- Je vous demande pardon ? Qui dans cette pièce boit du sang pour se nourrir ?

- Vous tuez des animaux ou vous forcez votre peuple à cultiver et à travailler dure pour vous nourrir sans qu'il n'ait de récompense. Dans mon royaume, tout le peuple est nourri de la même façon, tout le monde respecte les mêmes règles et ils ont tous les mêmes droits. Serte il y a toujours quelques exceptions mais j'ai vu des humain faire des expériences sur des vampires pendants les guerres pour mieux les détruire. Alors qui sont les monstres princesse ? Vous ou nous ?

Je le fixe avec mon regard le plus noir. Il insulte librement mon peuple, comme si ce n'était rien.

- Si mon peuple en est venu à d'aussi horribles techniques pour vous vaincre c'est qu'ils ne voulaient pas retrouver leurs familles la carotide ouverte par votre espèce Raphaël. Je suis contre la guerre et je me suis toujours dit que ses choses là étaient inutiles, mais j'ai déjà assisté à une tuerie organisée par des vampires et laissez moi vous dire qu'ils étaient beaucoup trop monstrueux pour être réel.

- Vous êtes donc déjà sortie de ce grand château ? mais ça va ? le changement n'a pas été trop dure pour vous ? C'est sure qu'une princesse n'est pas faite pour la campagne. Vous avez d...

La gifle par d'elle même. Je n'arrive plus à contrôler la colère qui ne fait que s'amplifier au cours de ses paroles. Comment peut il me parler de la sorte alors que j'ai déjà vécu des choses terribles durant ma jeunesse ? Comment peut il juste se présenter devant moi et me dire toutes ses paroles désobligeantes et insultantes.

Le regard qu'il pose sur moi est aussi noir que la nuit, ou bien alors aussi noir que son monde ? Tout dépend du point de vue.

Ses yeux me fusillent mais je n'ai pas peur. Je sais que je pourrais facilement me défendre contre lui ou encore appeler des gardes royaux.

Je me calme un peu mais ma colère est toujours présente, tellement d'émotions se bousculent en moi que je sens mes yeux se remplirent d'eau.

- Vous ne savez pas ce que la petite princesse innocente que vous avez devant vous a vécu. Serte je n'ai pas vécu les guerres d'an-temps mais je peux vous dire que ce que j'ai vécu personnellement est aussi grave qu'un massacre de guerre, et que j'en garde de grandes séquelles.

Le silence revient et seul nos respirations fortes se font entendre.

Ses yeux redeviennent comme avant, mais gardent quand même quelque chose de mystérieux.

- Je suis désolé pour m'être énervé sur vous et pour mes propos princesse. Il se fait tard, je vais me retirer et rejoindre mes appartements. Bonne fin de nuit votre majesté.

Je ne savais pas quoi répondre. Raphaël se dirige alors vers le balcons. Je le suis du regard et l'interpelle.

- Raphaël... Je m'excuse aussi pour mes propos déplacés et aussi pour... votre joue. Je suis vraiment navrée de vous avoir giflé. Je n'ai pas su me contrôler et j'en suis désolée.

Il reste sans bouger quelques secondes, toujours dos à moi puis à une vitesse hallucinante, il vient devant moi. Il prend délicatement ma main droite et y dépose un léger baisé. Il allait partir quand mon bras bouge de lui même pour le retenir par le poignet. Il n'effectue aucun mouvement, me regardant juste en attendant un geste de ma part.

Je m'approche doucement de lui et me met sur la pointe de mes orteils pour atteindre son visage. Nos souffles se mêlent ensemble, frappant nos visages et nos yeux sont ancrés les uns dans les autres. Le vent souffle à l'extérieur et entre dans ma chambre, faisant voler les rideaux, mes draps ainsi que mes cheveux.

Son regard me fait sentir bizarrement bien. Je réfléchie à pourquoi je l'ai retenue de la sorte. Ne sachant pas quoi faire et le faisant patienter, je redescend un peu sur mes orteils, faisant toucher ma plante de pied par terre et pose délicatement mes lèvres sur sa joue gauche pendant un temps indéfiniment long et agréable. Lorsque mes lèvres se décollent doucement de sa peau, la pression de mes doigts sur son poignet est moins forte et il disparaît d'un coup. Me laissant seule, dans ma chambre, les cheveux en désordre, et aucune envie de sombrer dans les bras de Morphée.

- Mais qu'est ce que tu es entrain de faire Elizabeth ?

Je me retourne vers la porte de ma chambre, où ma mère est positionnée dans l'encadrement en bois.

- Je... je crois que je suis souffrante mère, je n'arrive pas à trouver le sommeil.

Bonne excuse ? Peut être pas.

Je n'aurais peut être pas dû utiliser ses mots et j'aurais du réfléchir avant de parler encore une fois. Je ne me serais pas retrouvé avec une armada de servante dans ma chambre tout le reste de la nuit, qui ont essayer de "trouver mon mal".

Amanda m'a veillée avec d'autres femmes toute la nuit sous l'ordre de ma mère qui elle est allée se coucher après avoir donné les directives.

Je vois bien qu'Amanda veut me parler mais les personnes qui nous entourent ne sont peut être pas de confiance. En tout cas, je n'ai confiance en eux.

J'ai essayé plusieurs fois au cours de la nuit et de la matinée de les renvoyer mais rien a faire, ses femmes veulent toutes se faire bien voir par la reine alors elles ne me lâcheront pas d'un pouce.

Je regrette soudainement mes paroles dites à ma mère hier soir et je suis sûre d'en garder un arrière goût amère pendant quelques temps encore.

DifférencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant