Une mission étourdissante - Shikatema

Chapitre 8 - Temari

On s'était rejoint en ville pour profiter des derniers rayons. Bizarrement, il faisait moins chaud ici que durant notre voyage. L'hôtelier m'expliqua que Torence - le nom de la ville- s'était construite en raison du courant d'air frais qui passait sur le flanc est de la Montagne Éteinte.

Pourquoi s'obstinent-ils à l'appeler "montagne" ?

Bien que Torence soit reculée de tout, les rues étaient animées et les étals se multipliaient. J'apercu un écriteau au sol "marché de nuit". Les commerçants devaient attendre que la chaleur diminue pour s'installer dans les rue. Les premières lanternes s'allumaient déjà.

Tenten m'attrapa la manche et me tira vers elle.
- Regarde ca !

Diverses armes blanches étaient étalées sur la table, allant du couteau de cuisine au sabre samouraï. Tenten les soupesa avec admiration. Elle était dans son élément. Le vendeur paru s'alarmer lorsqu'elle commenca à jongler avec trois lames.

- Je vais vous prendre ses trois là, s'il vous plaît, elle rayonnait.

Ce fut à mon tour d'emmener Tenten dans une boutique de kimonos traditionnels. Après une courte inspection de ce qu'il y avait sur les étagères, je lui tendis un beau tissu orange.

- Va enfiler ca.

Je chercha du regard les garcons qui s'étaient un peu dispersés. Shikamaru s'était assis sur le rebord d'une fontaine, il devait déjà s'être lassé de l'agitation de la ruelle. Les deux autres étaient penchés sur des plats de la région.

- Lee, Neji, Shika, venez tous, je criai.

Je ne leur laissa pas le temps de m'interroger et leur tendis des kimonos à chacun puis les poussa dans les cabines. Il y eu quelques contestations des trois ninjas que je n'écoutai pas.

- Je ne vous laisserai pas ressortir à moins que vous ne portiez ces tenues.

Une fois sûre qu'il feraient bien ce que je leur avais demandé, je choisis pour moi-même un habit bleu marine aux coutures dorées que je trouvais particulièrement beau. Je l'enfila et j'étais surprise du résultat. Le tissu était uni, n'avait pas de motifs hormis le fil d'or au col et aux manches. Je serrai la ceinture et pour compléter le tout, je défis mes quatre couettes et releva mes cheveux en un chignon. J'ouvris le rideau et trouva une Tenten qui s'observait dans un miroir avec perplexité.

- On dirait qu'il a été fait pour toi ! Je m'exclamai.

- Le kimono est splendide, c'est juste que je ne suis pas vraiment à l'aise dans ce genre de tenues... Elle grimaça.

- Moi je trouve que ça te va très bien, fis une voix masculine derrière moi.

Je me retourna. On aurait dit que Neji avait porté des kimonos toute sa vie. C'était sûrement le cas d'ailleurs. Il portait le tissu gris avec dignité et ça ne semblait pas le bouleverser plus que ça. En revanche, il détaillait Tenten avec un air stupéfait.

Oooh, je vois...

Les rideaux des deux autres garçons s'ouvrirent au même moment.

Je souris franchement de ma petite victoire, Tenten pouffa elle aussi et même la bouche de Neji remonta. Les deux ninjas nous regardèrent d'un air dépité.

Au premier abord, leur kimonos étaient simplement noirs et de médiocre qualité, mais il y avait sur leur torse un demi coeur en couture rose qui se complétait lorsqu'ils étaient l'un à côté de l'autre.

- Très subtil... fit Shikamaru.

- Je trouve que ca te va bien, je répondis avec un grand sourire.

- Et dire que c'était mon premier kimono... dit Lee.

Tenten se mit alors en tête de trouver un bel habit pour son ami. Elle emmena ses deux compagnons dans l'avant-boutique, bien que je doutais que Neji soit de grand conseil. Pendant ce temps, Shikamaru m'observait, les bras croisés. Il prit la parole,

- T'es du genre rancunière toi.

- Je ne vois pas de quoi tu parles...

- La noyade, la tornade, le kimono, ca commence à faire beaucoup... T'as donc si mal pris ma "vengeance" que ca ?

Oui.

- T'es juste une cible facile, c'est tout, je répondis à la place.

Il leva les yeux au ciel et s'adossa au mur de la cabine. Il prit délicatement mon poignet et commença à analyser les détails de ma manche.

- Je ne te crois pas... souffla-t-il. Je crois que je t'ai vexée et que tu me le fais payer.

Je savais au fond de moi qu'il avait raison mais je ne l'avouerais pas. Je gardai alors le silence. Il retourna ma main, qui était désormais paume au ciel et passa son pouce sur la peau fine (si sensible !) de mon avant-bras, toujours en s'intéressant aux motifs que faisait le fil doré.

- Je me demande comment je vais pouvoir me faire pardonner...

Je frémis à cette phrase. Il faisait maintenant de petits ronds du bout de son pouce et j'essayai de ne pas penser à ce que ses doigts seraient capables de faire sur d'autres parties de mon corps.

- Ce kimono doit coûter une petite fortune, commenta-t-il.

Ses yeux de prédateur remontèrent alors ma manche jusqu'à mon visage.

- Ça te plairait que je te l'achète ?

- Hein ?!

- Ça sera ma manière de m'excuser, fit il avec un faible sourire.