Une mission étourdissante - Shikatema

Chapitre 11 - Shikamaru

On rentrait en traînant les pieds dans la petite rue pavée qui menait à l'hôtel. Les mains dans les poches, je repasserais en boucle les images et sensations que Temari m'avait fait vivre. Ces pensées s'accompagnaient d'une envie bien présente malheureusement impossible à satisfaire. J'avais bien aperçu un parc en périphérie de la ville à l'abri des regards, mais je doutais que l'idée plaise à Temari.

Elle me botterait le cul, ouais.

Alors j'essayais d'enfouir ma libido. Plus facile à dire qu'à faire. J'avais des palpitations de haut en bas.

- On dit quoi aux autres ?

Dire un truc aux autres ? Elle s'emballe un peu, là. On ne faisait que flirter, non ?

- Comment ca ?

- Faudra bien une explication si on veut pas qu'ils se doutent de quelque chose.

Oh... Elle parlait d'un alibi.

Mon léger moment de panique s'envola et je me mis à réfléchir à la question.

- On aura qu'à dire que tu t'es précipitée sur un étal de bijoux ou autres conneries de nanas et que tu m'as violemment forcé à t'accompagner.

J'attendais de voir comment elle allait réagir à ma pique. Au lieu de ca, elle arborait un air pensif.

- Moi je pense qu'on pourrait leur raconter que tu t'es fait attaquer par un bandit et que je t'ai une fois de plus sauvé la vie. C'est crédible et ils seront même pas surpris.

Je la fusillai du mieux que je pouvais du regard.

- Prends pas la grosse tête.

- Bon ok, si tu insistes, la prochaine fois que tu risquera de perdre un organe je ne t'aiderais pas.

- Je n'ai jamais risqué de perdre un organe.

Elle leva les yeux aux ciels et pris sa voix de madame-j'ai-toujours-raison,
- Avant-hier, le kunai que t'avait lancé le ninja allait à une vitesse telle que-

- C'est bon, c'est bon j'ai compris.

Impossible d'avoir le dernier mot avec elle. Je n'avais pas l'énergie d'argumenter avec une fille galère comme Temari.

- Mais c'est non pour l'alibi de l'attaque nocturne.

- Rhoo aller... Si tu veux on leur dira que ton agresseur faisait 2 mètres de haut et que c'était une montagne de muscles.

- J'ai dis non.

- T'es pas marrant.

On était arrivés aux dernières enjambées qui menaient à notre destination quand on croisa Lee qui faisait le chemin en sens inverse.

Dites-moi qu'il ne va pas s'entraîner avec cette concentration d'alcool dans les veines.

Il n'attendit pas qu'on se mette d'accord pour poser sa question :
- Vous étiez-où ?

- Un marchand âgé nous a demandé de l'aide pour remballer son étal. Vu qu'on est des âmes charitables, on a évidemment accepté.

J'avais répondu du tac au tac. Temari ne pût s'empêcher de rajouter :
- Enfin... C'est quand même moi qui ai fait tout le boulot, fainéant.
Et elle me fit une petite tape sur l'épaule pour ajouter de la crédibilité à son propos.

J'en ai marre de cette fille...

- Et toi, tu vas où ? , je lui demandai pour changer de sujet. Il avait les yeux dans le vague et je doutais qu'il remette en question notre explication. On aurait pût lui dire qu'on avait croisé une baleine volante qu'il aurait eu la même réaction.

- Je sens que je ne vais pas arriver à dormir, je vais me promener un peu...

Traduction : il va s'entraîner.

- Oublie pas de te reposer, demain risque d'être fatigant et on ne sait toujours pas à quoi s'attendre.

Il acquiesa et s'éloigna. Je ne comprenais pas pourquoi il était aussi lunatique. J'aurai dû profiter du voyage pour l'interroger mais j'étais trop concentré à ne pas parler à Neji.

De notre côté, on entra dans le bâtiment et je suivis Temari dans les escaliers en bois qui menaient à ce qui nous servait de chambres.

- Âme charitable, mes fesses, oui, bougonna Temari.

En parlant de ca...
J'ai plutôt une belle vue.

Elle se retourna. J'espérais très fort qu'elle ne puisse pas lire dans mes pensées.

- J'allais oublier ! T'as des choses à me raconter !

- Tu vas devoir être plus précise, Temari.

- Qu'est qu'il s'est passé avec Neji ?

Galère...

C'était décidément trop tard dans la nuit pour cette discussion.

- ... Rien.

- Arrête. Ca crève les yeux.

J'essayai de la contourner mais le passage était trop fin. Elle continua,

- Je sais que vous vous êtes disputés, à Konoha. À propos de quoi ?

Je n'avais aucune intention de répondre sincèrement. Et la flemme de lui construire une réponse satisfaisante.

- Je n'ai pas envie d'en parler.

- Je ne le dirai à personne.

- Je n'ai pas envie d'en parler avec toi, Temari.

Elle serra les lèvres. Ca lui avait fait mal d'entendre mon ton froid. Elle brûlait d'envie d'apprendre la vérité, de me la faire cracher. Cette fois je la dépassai en lui donnant un coup d'épaule dans les escaliers.

Quelle fouineuse.

Les mots amers de Neji me revinrent en mémoire et je secouai la tête, comme si je pouvais m'en débarrasser. J'entrai dans ma chambre sans bonne nuit à Temari, fermai la porte et me rappelai que j'étais seul avec lui.

Nos trois matelas au sol étaient alignés et nous nous étions évidemment placés aux deux extrémités. Il ne me demanda pas où est ce que j'étais passé, et je me coucha sans un mot.

Quelle journée galère.

J'avais hâte que cette mission se termine, et pour plus d'une raison.