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4h vendredi soir. Ou alors samedi matin. J'ai dansé toute la nuit, je me sens bien. Un peu stone. Mes oreilles bourdonnent encore au rythme des basses. Dehors, je sens enfin la fraîcheur de la nuit sur mes bras, sur mes joues et dans mes cheveux.
Mon casque sur les oreilles, je rentre chez moi. Je ferme les yeux et respire, j'aime tellement la nuit.
Summertimes, Janis Joplin
Plus loin je croise un groupe de mecs, je ne sais pas si ils m'ont remarqué... ah si, y'en a un qui me regarde...
Enfile ta capuche, regarde droit devant toi et accélère. Tu crois qu'il va me suivre ?
T'es paranoïaque, pourquoi ils s'intéresseraient à toi ? Tourne à droite à la prochaine, oui c'est pas le chemin, c'est pas grave.
Personne.
(un temps, respire, lève la tête)
Tiens, c'est rare que le ciel soit dégagé... Je peu voir la Lune d'ici. Sa lumière est apaisante. Je me calme et continue.
La foule, Edith Piaf
La nuit les rues de la ville sont vides, comme abandonnées. Je suis seul.e, libre, je pourrai même danser !
J'ai souvent envie d'écrire la nuit, c'est inspirant.
Il m'est difficile d'expliquer pourquoi elle me fascine autant, pourquoi je m'y sens bien.
La nuit, la rue m'appartient.
Mais depuis quelque temps, la nuit, j'ai peur...
Ce soir, je suis en colère, je remets ma capuche, augmente le son dans mes oreilles, regarde droit devant moi et avance.
la musique accélère
Pourquoi a-t-il fallu qu'ils viennent bousculer les rêves de l'enfant qui aimait marcher seul.e dans le noir ? Ils n'avaient pas le droit de me prendre ce bonheur, ces moments de poésie !
Peu importe ma tenue, peu importe si j'ai bu, peu importe l'heure en fait. Mais la nuit, c'était mon moment à moi, ils n'avaient pas le droit de le salir comme ça. N'allez pas me faire croire que c'est de la drague, ou pleurer que vous allez louper l'amour de votre vie.
La tête haute, le regard noir, je ne danse plus, mais j'avance.
La nuit, la rue m'appartient toujours, et j'y aurai ma place jusqu'au lever du jour.
