Est-ce qu'aimer peut-être une raison valable pour enfermer une personne, est-ce un prétexte suffisant pour l'isoler du monde comme si elle n'était que dangereuse folie, que maladie incurable et contagieuse ? Est-ce qu'être amoureux peut-être considéré comme un crime ?
Si vous deviez répondre en toute objectivité, en restant neutre, comme totalement inconscients de faits parfois graves qui auraient pu se produire sous l'influence de l'amour ; Si vous restiez vierges de toute influences ou expériences personnelles, qu'auriez vous répondu ?
Lui, il n'y avait jamais cru. Après tout, comment pourrait-on condamner un sentiment incontrôlable si plaisant, si puissant et difficile à enfouir, le vrai amour, la folie amoureuse idolâtrée ? Et pourtant, enfermé, cloisonné entre ces quatre murs trop semblables, sa gorge se resserrant toujours un peu plus à chaque inspiration, lui brûlant la trachée tant l'air semblait nocif, Jimin en était devenu la victime. On l'avait attaché comme on l'aurait fait pour un dangereux criminel parce qu'il aimait de tout son cœur, de toute son âme, parce qu'ils étaient conscients que le jeune homme aurait pu mourir, se sacrifier par amour.
Le fait est qu'ils s'étaient aimés avec une passion enviable, semblant ne pouvoir faiblir. Ils avaient une relation fusionnelle, le genre qu'on ne retrouve que très peu de nos jours, le genre qui peut être malmenée, réduite en poussière, semblant vivre son dernier souffle et pourtant, restée intacte, comme aux premiers jours. Un amour qui ne s'était éteint, même après la terrible et tragique chute d'un des piliers. Et pour cette simple raison, parce que Jimin n'avait cessé de l'aimer malgré sa disparition soudaine, on l'avait jugé fou. Fou d'un amour impossible.
Et bien vite, tout ceux en qui il avait confiance lui avaient tourné le dos. Ses amis. Sa famille. Même de simples connaissances. Tous. On l'avait pointé du doigt et on avait chuchoté à son passage. Parce que lui, il avait refusé d'accepter ce destin injuste, parce qu'il refusait de l'oublier. Parce qu'il souriait tristement en se remémorant ses rires, la douceur de ses cheveux et sa voix qu'il pensait encore entendre parfois à travers la foule, quand il croyait la voir lui faire signe au milieu de cet amas de visages inconnus. Mais ce n'était jamais elle, puisqu'elle n'était plus là.
Il en arrivait souvent à se demander comment tous ceux qui l'avait connu avait pu tourner la page si facilement, faire disparaître de leurs pensées une fille si parfaite au yeux du garçon, comment des gens pouvaient penser que de simple "ça va aller" suffisaient pour guérir ses peines et ses pleurs. Ironiquement, ils furent bien vite remplacés par des "c'est pour ton bien" tandis qu'ils évitaient son regard en le conduisant dans cette prison pour fous, ou du moins pour personnes incomprises, parce qu'eux même ne pouvaient plus comprendre. Après trois longues années, comment pouvait-on encore être en bas de la pente, dans un vide que seul l'alcool et les cigarettes paraissaient combler ?
L'alcool, toujours plus fort jusqu'à ne plus tenir debout, ça semblait stupide mais c'était devenu vital. Jimin noyait ses peines en se laissant couler dans cette eau de vie, les larmes glissants sur ses joues rebondies qui se rappelaient de la douceur de ses doigts qui les caressaient doucement, les yeux rougis et cernés, et pourtant si heureux.
Parce que c'est durant ces soirées qu'il pouvait la revoir. Il lui parlait comme si elle pouvait encore l'entendre, la sentant poser sa petite tête brune contre son torse. Et il passait ses doigts dans ses longs cheveux, lui répétant à quel point il l'aimait, pouffant de rire, de nouvelles larmes aux yeux, en lui racontant que tous les autres devenaient fous, qu'ils ne la voyaient plus. Il entendait sa douce voix lui murmurer des mots d'amour à l'oreille et il fondait en larme en lui achetant des cadeaux coûteux. Parce qu'elle lui manquait horriblement et qu'elle semblait presque revenir lorsqu'il était saoul. Eux ne la voyait plus, lui la vivait encore entièrement. Et pourtant, il savait que ce n'était que le simple fruit de son imagination, cependant, à ses yeux, elle était toujours là, à ses côtés, sa petite main glissée dans la sienne, même si ce n'était que dans sa tête, parce qu'elle survivait dans son cœur meurtri.
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Crazy in Love [Park Jimin OS]
Fiksi PenggemarL'âme en peine Il vit mais parle à peine . . Il n'est pas fou Il y croit c'est tout Il la voit partout Il l'attend debout Une rose à la main À part elle il n'attend rien . . Rien autour n'a de sens Et l'air est lourd Le regard absent Il est seul et...