Je prends souvent le bus scolaire. Enfin, depuis deux ans et avec le même chauffeur, je prends le bus tout les soirs et cette année toutes les deux semaines, je le prends le vendredi à dix-huit heures, l'heure où il n'y a personne et du coup je suis seule avec le chauffeur ces jours-ci.
Depuis longtemps j'ai une phobie des accidents de la route et je m'affole rapidement, mon chauffeur - que j'apprécie et qui semble aussi m'apprécier - sait que je ne supporte pas le fait de ne pas être assise derrière lui sur le siège côté passage et du coup - lorsqu'il sait qu'il va y avoir du monde et que je monte - il place son sac et ses affaires sur mon siège pour que personne ne me le prenne.Ce soir, nous sommes un vendredi et il n'y a que nous deux dans le bus. Pendant que nous écoutons la radio, nous nous rendons à la gare, s'arrêtant quelques instant puis repartant.
Personne n'est monté et il n'y a que nous durant les vingt minutes silencieuses de trajet. Mais au détour d'un virage, j'aperçois un corps supposément humain dans la vitre en face de moi. Au début, n'étant qu'une supposition, je me décide de ne pas y faire attention mais lorsqu'il réapparait dans le reflet de la vitre, je commence réellement à m'affoler puisque, après tout, il n'y a que moi et le chauffeur dans le bus. Mais, "qu'est-ce que celui-ci qui se reflète dans la fenêtre alors qu'il n'est pas sujet à pouvoir se refléter ?" C'est une question assez étrange mais pourtant avec une certaine logique.Je n'aime pas m'affoler, je ressemble à un petit hamster et je hais les hamsters. Mais je si dois m'affoler, je fais en sorte de rester neutre et forte parce que sinon, celui-ci le verra et s'il le vois, je n'aurais plus lieu d'avoir ne serait-ce qu'une pensé. Alors je m'efforce de calculer : nous sommes partis il y a vingt-huit minutes et le trajet dure trente-six minutes si nous passons au niveau de la maison des deux dames aux oiseaux à environ vingt-deux minutes de trajet, seulement nous sommes passé à ce niveau il y a sept minutes, nous y sommes donc passé à vingt-et-une minutes ceci insinue que nous allons plus vite qu'en temps normal et que nous serons à l'arrêt avec au moins une minutes d'avance si nous ne ralentissons pas et donc que je serais à l'arrêt dans au moins sept minutes. En fait, je déteste les calculs. J'arrive encore moins à me concentrer lorsque je fais des calculs alors je le fixe, celui-ci. J'ai rapidement détourné le regard quand je m'en suis rendu compte. Du coup, j'observe le paysage alentour, je me suis perdue dedans et lorsque je suis revenu à moi quelques minutes étaient passées. J'arrive bientôt à mon arrêt mais je n'arrive pas à le quitter des yeux et, lorsque soudainement celui-ci se mit à sourire, je frissonna si intensément que je ne remarqua pas qu'on était à mon arrêt. Je suis vite descendu avec un bref « merci, au revoir, bon week-end » puis j'ai observé le bus partir avec un grain de soulagement et suis enfin rentrée chez moi.
Celui-ci, cet être sans logique avec une forme propre n'était peut-être que mon imagination, une personne que je n'avais pas vu ou autre mais ça, je ne le saurai jamais puisque je ne prends plus de bus. C'est sa faute à celui-ci si j'ai ma phobie car je me souviens bien de ce jour où il y avait du monde et qu'au fond du bus il n'y avait que celui-ci au milieu des cinq sièges et celui-ci avait sourit avant qu'il n'y ai l'accident et qu'il ne disparaisse en se désintégrant. Je m'en souvient oui puisque je l'avais fixé tout du long jusqu'à la fin où je me suis évanouie, frappée par un objet lourd et dur.
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Mes Nouvelles
Short StoryToutes sortes de nouvelles qui me passent par la tête. P.S : "L'orage n'est pas fini" est une des mes nouvelles qui fait partit du recueil de 4°4 de @lxa950