Écrits Enchainés - Recueil de one-shots et nouvelles

💧Quelques gouttes de pluie💧

Je ferme les yeux assis, mes bras entourant mes genoux sous la pluie. J'étais placé dans un espace d'herbe, dans un parc où personne ne passait à cause du temps qui se préparait.

Quelques petites gouttes frappaient mon crâne tandis que mes pensées étaient bien vides.

J'écoute apaisé les bruits de la nature. Sans rien pour me cacher, juste moi et elle en parfaite synchronie.

Je tremblais de froid mais je ne voulais pas partir. J'étais retenu. J'aimais beaucoup cette sensation qui tranchait avec la chaleur étouffante de l'été. Au loin l'orage grondait.

Je pouvais sentir l'eau, la terre mouillée et l'odeur de l'herbe à la rosée.

J'étais calme et serain savourant lentement ces odeurs exostives.

Au loin, les autres passant courraient se réfugier chez eux, le visage couvert et en lâchant quelques jurons. Ils étaient pressés, fatigués. Un monde totalement opposé.

Finalement, la pluie s'accentue et l'eau se déverse un peu plus sur ma peau moite.

Des cordes d'eau me tombèrent dessus. Le vent soufflait énormément plus fort et balançait mes cheveux dans un mouvement rapide.

L'orage éclatait comme à l'époque de la guerre. Je m'imaginais le bruit des armes lourdes, des canons, des pistolets se battant dans un rythme effréné, énervé, guerrier.

J'avais ouvert un peu mes yeux. Dans le ciel aux nuages gris. Les éclairs blancs se battent, s'écrasent, une vision de chaos. Un spectacle encore plus beau qu'un feux d'artifice. J'inspire fortement. J'avais l'impression de mieux respirer dans ce vent violent.

La pluie voulait me repousser. Mais je n'avais pas peur. Je restais là. Stoic devant ce déferlement. Juste à écouter, observer, sentir et à sourire.

La vieille poussière des immeubles glissèrent sur le sol. Les chemins étaient inondés d'eau. Mais je ne bouge pas.

Je passe ma main dans les fines gouttes froides et je referme les yeux.

Dans cette violence de la nature et cette anormalité. J'étais bien.

Loin du bruit de la ville, loin de la pollution, du stress et de la vie.

J'étais enfermé dans une bulle où le temps s'arrête.

Et je m'amusais à affronter la pluie comme une épreuve particulière.

J'étais trempé, j'avais froid, mais j'étais bien.

Petit à petit l'orage se calme, les gouttes d'eau s'estompèrent et un rayon de soleil s'échappe des nuages pour réchauffer ma peau tiède.

J'ouvre les yeux et je me lève lentement. Observant l'eau couler comme une rivière le long des feuilles, ainsi que les éclairs de l'orage envoyer de vives couleurs blanches alors que l'eau formait des petites mares sur mon chemin.

Je n'avais plus peur.

Combien de temps avais-je passé ici? Plusieurs heures? Je sentais mes sens être décuplés.

Je me relève amèrement, je marche le long du chemin de terre en posant mon pied sur chaque flaque et admire le soleil remplaçant la tempête.

Tu n'as pas à avoir peur. Lorsqu'on affronte ce qui nous effraie. Tu peux te relever bien mieux juste après.