La légende du Roi Arthur (Merlin)

Chapitre 3: L'autre pays

Zita s'était finalement levée de son lit pour rejoindre Merlin en boudant. Elle le suivait chez les personnes du peuple quand il devait les soigner. Dans un sens, ça ne la dérangeait pas car elle découvrait un tas de choses. Elle adorait comprendre le fonctionnement de certaines plantes sur l'organisme. 

"Dis Merlin, c'est quoi qui te passionne le plus dans la médecine ? 

- C'est que vous soyez tellement passionnée que je n'ai pas besoin de garder un oeil sur vous... Rétorqua-t-il en bandant la cheville d'une paysanne. 

- Je ne te parlais pas de ça ! A-t-elle répondu, vexée.

- Je vous taquinais. Ce que je préfère le plus c'est de voir les personnes sourire quand elles se sentent mieux. Cela vaut tout l'or du monde. 

- Et bien... Moi qui te croyait bouffon... Tu es plus intelligent qu'il n'y parait !

- Cessez de prendre exemple sur votre père et de me prendre pour un imbécile ! Sinon je vais me fâcher ! 

- Allons Merlin, calma la paysanne, ne t'énerve pas contre la fille du Roi... Tu pourrais avoir des problèmes...Elle est jeune et innocente !"

Il regarda Zita qui lui faisait un grand sourire. Innocente ? Peut-être pas. Elle en sait déjà plus sur le monde de la magie que lui au même âge. Par ailleurs, lui, il n'en savait absolument rien. Il soupira et ferma son petit sac où il transportait ses outils. 

"Comment vous sentez vous ? Demanda-t-il en ne laissant pas paraître son désarroi.

- Bien mieux merci ! 

- Un jour, je serai médecin, comme Merlin ! Déclara-t-elle en sortant de la petite maison.

- C'est absolument hors de question ! Rétorqua le magicien en la suivant. 

- Et pourquoi donc ? Demanda Zita en mettant les mains sur ses hanches

- Parce que votre altesse est héritière du trône de Kaamelott et qu'elle doit répondre à ses obligations de princesse ! 

- Mais... Je n'en n'ai pas envie. 

- Parce que tu crois que j'ai eu envie de m'occuper d'un roi prétentieux ? 

- Non... 

- Bon ! Donc, tu deviendras reine. Fin de la discussion. Ordonna Merlin en retournant dans ses appartements"

La princesse le suivit sans rien dire. Elle était bouleversée à l'idée de ne pas pouvoir faire ce qu'elle veut de sa vie. Elle resta avec Merlin toute la journée à le regarder faire ses lotions et à l'aider à cueillir les arômes et herbes dont il aurait besoin. 

Elle se rappela que c'était mercredi et qu'elle devait aller voir Emrys. Alors qu'elle traversait la forêt pour rejoindre le sorcier, elle entendit pleurer. 

Intriguée, elle suivit les sanglots et arriva plus profondément dans la forêt. Cela débouchait sur une petite clairière baignée par le soleil. 

Un chevalier de son père était à genoux devant un grand arbre. Une pierre était disposée devant celui-ci. Elle observa la scène:

"Chérie, c'est trop dur pour moi. Elle te ressemble tellement... J'ai envie de la prendre dans mes bras, de lui dire combien je l'aime mais... C'est impossible. Si je le fais, je risque de ne plus jamais la revoir et de ne pas pouvoir la protéger. Aide moi à surmonter ma douleur... Je t'en supplie Mina...

-Chevalier Aukland !"

C'était plus fort qu'elle. Zita ne pouvait contenir toute l'empathie qu'elle ressentait. Elle alla s'asseoir à genoux à ses côtés et joint ses mains pour prier. Aukland la regarda, complètement abasourdi par cette soudaine apparition.

"Altesse ! Que faites vous ici, si loin du château ? Votre père... 

- Au diable mon père. Il me répétait constamment que en tant que souverraine, je me dois de prendre soin de mon peuple. J'ai peut être enfreint un ordre mais votre santé reste ma priorité ! Coupa-t-elle en haussant la voix.

- Vous êtes trop bonne, altesse. Je ne mérite pas autant de compassion. Répondit Aukland l'air ému.

- Pour moi si. Vous avez toute mon attention ! Alors ? Est-ce quelqu'un de votre famille ?

- Pour tout vous dire... C'est ma femme. Elle est morte en donnant naissance à notre enfant. Expliqua-t-il en baissant la tête.

- Oh... je suis navrée. Vivez-vous avec votre enfant ?

- Malheureusement, il a succombé lui aussi. Je venais d'un autre pays et j'étais seul. Le Roi votre père m'a offert l'asile en me trouvant une place parmi ses chevaliers. Je ne le remercierais jamais assez.

- De quel pays venez-vous ? Pourquoi êtes-vous parti ? A-t-elle demandée, curieuse.

- Vous allez être surprise ! Un pays loin d'ici où la magie règne en maitre. Contrairement à Kaamelott, ceux qui sont sans pouvoirs magiques sont craints. Ils ont donc soit le choix de partir, soit tués. Raconta Aukland l'air très sérieux.

- Je suppose que vous êtes partis parce que vous ne maitrisez pas la magie...

- Exactement !"

Le silence s'installa entre eux. La jeune princesse était tiraillée. Elle se sentirait à la place dans le pays natal du chevalier mais un problème persiste: les personnes sans pouvoirs magiques.

Elle en venait à se demander, pourquoi les gens ne s'acceptaient-ils pas tels qu'ils étaient et qu'ils avaient besoin de faire rentrer des personnes dans une case. Est-ce par sécurité ?

Puis, après voir longuement réfléchi, elle se rendit compte qu'elle était en retard à son premier cours de magie. Elle se leva brusquement sous le regard surprit de Aukland.

"Je suis navrée. Je suis attendue à un cours particulier. Si vous avez besoin de discuter, n'hésitez pas à venir me chercher !

- Un cours particulier ? Dans les bois ? Demanda le chevalier, moyennement convaincu.

- Euh, oui en effet ! Gaïus va m'apprendre les capacités médicinales de chaque plantes ! Vous savez, je suis une passionnée ! Prenez soin de vous !"

Elle fit une révérence et parti en courant, le sourire aux lèvres.

Aukland ne put s'empêcher de penser que cela cachait quelque chose. Peut-être qu'il est temps de commencer à s'en mêler. Si cela concerne la magie, lui seul pourra l'aiguiller sur son origine. Il décida de suivre la jeune fille discrètement jusqu'à son cours particulier. Il la vit s'engouffrer dans une vieille petite cabane qui semblait presque s'effondrer. Discrètement, il regarda par la fenêtre et fut abasourdi de voir Zita avec un vieux monsieur. Il essayait de percevoir la conversation qu'ils avaient bien entamé:

"Tu es en retard gamine ! Ce n'est pas digne d'une princesse ! 

- Un chevalier avait besoin de moi. Je ne pouvais pas l'ignorer ! Veuillez tout de même me pardonner pour mon retard ! Répondit-elle en s'inclinant. 

- Allons, redresse toi. Tes sujets passent avant ma petite personne. Aujourd'hui, je vais t'apprendre la base de la maîtrise de tes pouvoirs, mais sois prudente ! Tu dois les utiliser pour faire le bien et ne rien dévoiler à ton père. Cela pourrait causer ta perte !"

Le cours commença. Elle fit doucement voler et bouger des objets par une simple pensée. Emryr revoyait en elle l'enfant qu'il était autrefois avant de commencer sa vie ici et cela le touchait beaucoup. 

Du côté d'Aukland, il comprit qu'il ne pouvait rien y faire et, il savait pertinemment que l'empêcher d'utiliser ses pouvoirs pouvaient être dangereux. Alors, il prit la décision de protéger ce secret et de repartir au château, retournant à son poste habituel. 

Le temps passa très très vite. Zita apprit rapidement à contrôler la magie. Elle était même très douée. Il était temps pour elle de prendre fin à ses cours particuliers et, du haut de ses dix huit ans, commencer à penser à son avenir.