Little angel

Chapitre 3

- Juliette, réveille-toi s'il te plaît !! Arrête-toi de crier !

- Papa ? Tu es là ? Tu n'es pas mort ? Papa arrête de mourir....

-Juliette... calme toi, tu as fait un cauchemar, c'est fini.

Je me rend compte de plusieurs choses : premièrement, je suis en pleurs dans la chambre de mes parents. Ensuite, j'ai la voix cassée, j'ai horriblement mal au ventre et bien sûr, toujours en sueur. Ma mère me regarde comme si elle voyait un fantôme, elle était blanche, je devais être terrifiante.

Mon père me ramène dans mon lit et m'explique que je suis arrivée dans leur chambre en respirant très fort, ils ont pensé que je m'étouffais donc ils m'ont mise près d'eux et en voyant que je dormais, ils n'ont pas osé me réveiller. Et je me suis mise à hurler "Papa" et à pleurer sans raison.

Je ne veux plus dormir, c'est vraiment fini !

- Alors ma nénette, qu'est ce qu'il s'est passé ?

- J'ai fait un cauchemar terrible papa j'ai peur, j'ai beaucoup trop peur de dormir. C'est tout le temps comme ça maintenant...

- Tu veux qu'on t'emmène chez un psychologue ? ça t'aidera peut-être.

- Je ne sais pas, je ne comprend pas. C'est tellement absurde mes rêves que je pourrais en écrire un livre !

-Bon écoute, il est 4h, ta mère se lève dans une heure. Tu veux aller en bas regarder un film ? ça te changerait les idées et puis si tu ne mets pas le son trop fort, ça devrait aller. Je ne t'oblige pas à rester au lit, vu ton état, tu ne voudrais pas de toutes façons. Mais c'est peut-être l'approche du bac qui te stresse.

-Oui sûrement, je peux prendre mon violon avec moi en cours ? J'aimerai en jouer avec Ralph cette après midi.

-Tu veux que je t'emmène carrément ? ça sera peut-être plus simple pour toi de ne pas le balader partout.

-Merci papa, t'es le meilleur. Ne meure pas s'il te plaît, d'accord ?

- Ne t'en fais pas, je suis solide. Aller, ne fais pas trop de bruits, à toute à l'heure ma nénette.

Solide hein les balles et les ogres géants sont plus solides je crois.

Je prend mon plaid et je descend les marches pour me mettre un DVD. Je regarde par la petite fenêtre par mesure de précaution mais c'est la nuit noire. Je regarde le chat installé sur le fauteuil qui, j'en suis sûre, a déjà compris ce qu'il se passe. Je choisi un film comique pour me changer les idées, mais attention ! Surtout pas de Disney, à chaque fois les parents meurent ou vont mourir !

Pendant le film, j'entends ma mère parler avec mon père puis se lever pour prendre sa douche, je compte bien lui raconter ma nuit éprouvante. Elle descend et s'assoit à côté de moi, elle ne me regarde pas mais elle me prend dans ses bras.

- Maman ? Je vais mieux ne t'en fais pas.

- J'ai peur pour toi ma chérie, qu'est ce que tu as toutes ces nuits ? Pourquoi tu cries tout le temps ? Laisse moi t'emmener chez un spécialiste s'il te plaît. Je ne dors plus, tu me rappelles moi quand j'étais jeune. Mamie t'expliquera si tu veux, ce soir on l'appellera d'accord ?

- Oui maman, ne pleure pas, je ne comprend pas moi-même. Mais je ne veux plus dormir, moi. J'ai trop peur de ces cauchemars. Je ferai ce qu'il faut pour aller encore mieux.

Je prépare son café, ses oeufs brouillés et sa tranche de fromage de chèvre sur un plateau. Nous regardons un peu le film ensemble pendant qu'elle déjeune. Lorsque le film se termine, elle se rend compte qu'elle a un peu de retard.

- Je te laisse, à ce soir ! Bisous !

-Bisous maman, tu feras attention, la porte est fermée.

Je retire mon film et en choisi un autre pendant que mon père descend habillé, je ne l'ai même pas entendu se préparer. Nous regardons le second film lorsqu'il décide d'aller faire le petit déjeuner à base de pancakes et d'oranges pressées. Je l'aide à cuire les bébés crêpes et j'en profite pour réveiller ma soeur grâce à la bonne odeur de cuisson. Elle ne se fait pas attendre ! Quelle chipie cette petite, elle se rue dans la cuisine et vole le tout premier pancake.

- Vu !! Bien dormi petite voleuse ?

- Bah tu as crié cette nuit mais tu n'es pas en retard toi ?

- Désolée ma puce, je n'ai pas fait exprès, je pense peut être dormir dans le bureau ce soir. Ne t'en fais pas, c'est papa qui m'amène aujourd'hui. Bon vous me laissez des pancakes ? Je vais prendre ma douche. Et gardez-en un peu pour maman aussi.

Je vais enfin pouvoir prendre une douche, mais aujourd'hui, je ne prend pas mon temps. Je veux mes pancakes !! Je m'habille en quatrième vitesse et quand je découvre le plateau vide, ma bouche s'ouvre si grand qu'une colonie de mouche aurait pu aller à l'intérieur. Mon père rigole de sa blague et me présente une petite assiette avec trois pancakes dessus. Ouf.

Je me souviens que je ne prend pas le bus et que je n'ai prévenu ni Déborah ni Ralph. Je vais chercher mon téléphone et en le déverrouillant, je tombe sur un mot sur mon bloc note : Alice. Je ne comprend pas trop mais je ne m'y attarde pas dessus, j'avertis mon copain et propose à Debby de venir avec nous pour que je puisse lui m'expliquer. Elle accepte aussitôt.

Je prend mon violon et mon sac avant de m'installer en voiture, mon père s'inquiète en voyant ma sale tête.

-Tu es sûre de vouloir aller en cours aujourd'hui ? Tu n'as pas du tout l'air en forme.

-Je ne veux louper aucun autre cours. D'ailleurs, cette après-midi je rattrape les cours chez Ralph puis on fait des maths et après je ferai du violon avec lui.

- Lourd programme dis-moi ! Et les cours ?

- Deux heures de philo et deux autres d'histoire. Ça va aller papa ne t'en fais pas.

Il me regarde avec un petit sourire alors qu'il me conduit devant la maison de Déborah qui nous attend, déjà prête. Elle grimpe et me demande ce qu'il se passe. Je lui explique tout dans les moindres détails et mon père prend la peine de donner son avis tout en conduisant.

Je fais un gros bisou à mon papa en sortant de la voiture et je coure avec Debby le plus vite possible, nous ne validons pas notre carte pour ce midi puisqu'on mangera dehors et nous arrivons devant la porte fermée. Elle prend son courage à deux mains et toque. Nous entrons avant qu'il nous exclue de cours, il ne va quand même pas renvoyer ses deux meilleures élèves.

Nous parlons du bonheur et de la question du désir lorsque la nuit me rattrape.

Je m'endors... En pleins cours de philo...