Chapitre 5

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- Juliette... C'est fini.

Je n'en peux plus, mes parents sont terrifiés. Je sais que je parle dans mon sommeil. Je sais qu'ils m'ont entendu le supplier de ne pas me toucher.

- Je suis désolée, j'ai recommencé.

- Juliette... Explique nous, qu'est ce qu'il s'est passé.

- J'ai peur d'en parler, je ne veux pas que ça se sache mais vous avez entendu ?

- Tu dois nous parler maintenant et nous expliquer.

- C'est juste avant les vacances de Noël, j'ai discuté avec le prof de physique-chimie comme quoi je ne pense pas avoir d'assez bon résultats pour réussir le bac. Et en me montrant différentes notions, il s'est rapproché de moi...

Je me met à pleurer C'est la première fois que j'en parle. J'ai peur. Peur des conséquences, peur de lui... Mes parents me serrent dans leurs bras et me rassurent.

- Où est ce type ?

- Ne t'énerves pas papa s'il te plaît, il est parti pour congés maladie, je ne l'ai pas revu depuis.

- Tu aurai dû nous le dire ça, c'est ça tes cauchemars ? Ça vient de là ?

- Je pense mais je ne peux pas en être sûre.

- Écoute Juliette, garde ça pour toi, évite de propager ce genre d'informations d'accord ? Il n'est que 5h, tu vas prendre une bonne douche et on en parle en bas avec un bon petit dej, ça te va ?

- ça marche, merci.

Ça y est, je l'ai dis. Je ne veux pas le revoir ni dans la réalité ni dans ma tête. Je m'empresse d'effacer mon cauchemar par la chaleur de l'eau et je rejoins mes parents. Nous discutons pendant plus d'une heure, je vide complètement mon sac, je leur annonce même que j'aimerai partir pendant les vacances dans un autre pays. Ils sont très enthousiaste que je garde mes ambitions et mes rêves.

Je préviens Ralph et Deborah de venir à la maison pour que mon père nous emmène tous les trois. Ils ne me posent pas de questions, ils acceptent, ils savent que je dois leur parler.

Ralph arrive le premier avec mon violon, j'en saute de joie et je réveille ma soeur avec le morceau river flow in you. Elle râle un peu mais je sais qu'elle aime m'entendre jouer. Et mon amie arrive juste avant la fin du morceau, et elle hurle : Bravoooo !!

C'est avec le sourire que nous entrons dans la voiture, je m'installe à l'arrière entre mon copain et mon amie, ils me regardent donc impatients de savoir pourquoi je leur ai demandé de venir.

- J'ai fait un nouveau cauchemar, mais cette fois, cela implique la réalité, avez-vous des nouvelles de notre prof de physique ?

- Non aucunes, il est parti en décembre, mais il n'est pas revenu.

- Je n'en ai pas non plus mais il vivait dans mon village, je peux regarder si il y vit toujours.

- Merci Ralph.

Ils ne posent aucune autre question, ils me demanderont une fois que mon père s'en ira. Mais il ne partira pas tout de suite, il m'accompagne jusqu'au bureau du directeur pour discuter un peu d'un certain enseignant.

- Monsieur, mademoiselle, bonjour. Que me vaut l'honneur de cette visite ?

- Bonjour Monsieur.

- Bonjour, je souhaite m'entretenir avec vous à propos de ma fille au sein de votre établissement. Voyez-vous, elle n'a pas passé de nuit complète depuis plusieurs mois, elle devient sujette à des cauchemars tous effrayants les uns des autres. Cela devient difficile pour elle de suivre correctement les cours tant elle est fatiguée.

- C'est tout à fait regrettable, mais je ne peux rien faire pour ça.

- Monsieur, je ne désire pas exploser de colère devant elle donc je vous prierai d'être réceptif à mon problème. Ma fille a été victime de violences sexuelles et c'est l'un de vos enseignants qui en est le responsable.

Je garde la tête baissée, je ne dois pas pleurer, je ne fais qu'acquiescer de la tête pour monter la véracité des propos de mon père. Je lève les yeux pour regarder le visage du proviseur qui est subitement passé au blanc.

- Quel est le professeur qui a pu faire une chose pareil ?

- Le professeur de physique chimie, monsieur...

- Mon dieu mademoiselle... Je suis terriblement désolé mais cet enseignant a disparu il y a plusieurs mois, personne ne sait où il est. Je suis navrée je ne pourrais rien faire pour vous.

Mon père hausse la voix et mes larmes coulent librement sur mes joues, il a disparu... Il peut être n'importe où, je sais qu'il ne quitte pas ma tête mais ce n'est pas suffisant. Il faut le retrouver, je n'aurai pas la conscience tranquille sinon. J'ai besoin d'air, je me précipite vers la porte je croise certains professeurs qui me regardent avec étonnement et me voient courir loin du bâtiment en direction de la cours.

C'est la sonnerie qui me fait prendre conscience que j'ai laissé mon père seul avec le directeur. Et aussi que j'ai manqué le cours... Je demanderai à Ralph quand je le verrai. Je rejoins mon père qui est étonnamment encore dans le bureau à discuter de la disparition du prof.

- Je suis désolée, je ne me sentais pas bien.

- Je comprend bien mademoiselle, je cherche une solution.

- Avec sa mère nous ferons tout ce qu'il faut pour elle, elle tient à passer le bac dans les meilleures conditions.

- Merci à vous, j'aimerai aller en cours pour ne manquer le moins de cours possibles s'il vous plaît.

- Je serai à la maison ce soir, ça va s'arranger. Bonne journée ma puce.

- Bisous papa, en revoir monsieur.

Je prend mon sac et je file en cours avec un mot du directeur signé à la va-vite. Je me présente devant la porte, je serre le poing où se trouve mon mot et celui qui tient mon sac sur mon épaule droite. Je souffle, prend mon courage à deux mains, toque et... C'est fermé... Ils sont en salle info, j'avais oublié...

Je coure dans les couloirs (à ne pas reproduire) vers la salle et sans toquer cette fois, j'ouvre la porte en haletant. Toutes les têtes des élèves se tournent comme une seule, me dévisagent et la prof ouvre la bouche pour me dire de sortir, mais je suis plus rapide qu'elle, je m'excuse en montrant le mot du directeur. C'est avec un regard dégouté qu'elle m'autorise à rester dans la salle.

Le cours passe très rapidement étant donné que je suis arrivée plus qu'en retard. J'invite Ralph et Debby à venir dans un couloir à l'abri des regards, je choisi de tout leur dire. Mon amie me prend dans ses bras presque immédiatement après que je lui ai tout raconté. Mais mon copain a une réaction tout à fait différente, il prend son sac en bandoulière et il s'en va.

Je ne le revois pas de la journée.

Little angelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant