Le Conteur

Papillon

Quelque part dans Paris.

Un volet métallique s'ouvrait sur un vitrail rond. Il faisait très sombre dans la pièce et la lumière blanche, qui peinait à s'engouffrer, éveillait des milliers de papillons blancs qui s'envolaient pour se regrouper autour d'un grand homme en costume violet nuit.

"Je sens deux énergies négatives très puissantes.
Les désirs de l'un brisant le cœur de l'autre
Et les éclats de ce cœur brisé enrayant les désirs du premier.

Conteur, je vous donne le pouvoir de réécrire l'histoire.
De votre main gauche, vous remodèlerez le monde à votre convenance,
Et de votre main droite vous déciderez du sort des uns et des autres.
En échange, Vous me remettrez les miraculous de la coccinelle et du chat noir."

Le Papillon semblait satisfait de sa trouvaille. Le potentiel de ce nouveau super-vilain était énorme et le chaos qui s'en suivrait serait sans limite. Seulement, il n'avait pas prévu que ce sbire assez particulier serait un esprit libre. Quelque chose ne s'était pas bien passé pendant le processus de métamorphose et si l'une des parties écoutait docilement ce que l'homme en costume violet disait, l'autre était plus rebelle et ne souhaitait recevoir d'ordre de personne.

C'est ainsi que le Conteur commença par réécrire l'histoire, sans prendre en considération les ordres de son créateur.

"Le costume de Ladybug n'est plus,
Son miraculous est perdu.
Remettre la main dessus,
Elle ne le peut plus!
Impossible pour elle
De retrouver ses alliés."

Tandis que le Conteur avait écrit dans l'air et lu ces mots, le Papillon s'emporta :

_ Qu'avez-vous fait Conteur, si Ladybug n'est plus, comment comptez-vous vous y prendre pour récupérer son Miraculous ?

_ Désolé Papillon, mais j'ai d'autres projets. Si je ne peux pas l'avoir, alors personne ne l'aura. Avait conclu le Conteur.

Et il continua de réécrire l'histoire, ne se souciant guère des réprimandes du Papillon.

"Chat Noir endormi
Ne pourra être réveillé
Que d'un baiser de sa Lady."

Le Papillon menaça alors de lui retirer ses pouvoirs, mais le Conteur fut plus malin et plus rapide. En effet, il savait bien comment fonctionnaient les pouvoirs de Ladybug et Chat Noir pour avoir observé les super-héros parisiens à maintes reprises. Il suivait assidûment leurs aventures régulièrement et donc, il savait qu'il aurait besoin de l'homme en costume sombre s'il voulait continuer à profiter de son nouveau talent qu'il comptait bien exploiter. Lui retirer son miraculous était alors impossible.

_ Je te remercie pour ces nouveaux pouvoirs Papillon, mais malheureusement pour toi, je n'ai que faire de ta requête !

L'homme en costume violet vit apparaître devant lui quelques lignes écrites flottant dans l'air qu'il lut à haute voix.

"Le Papillon enfermé
Dans son anti-chambre et
Dans son costume
À tout jamais,
De ses pouvoirs privés."

C'était la première fois qu'un akumatisé lui échappait aussi tôt dans l'histoire. Il n'en revenait pas ! Il n'avait aucune emprise sur celui qui lui paraissait être un démon. Et alors qu'il allait lui retirer ses pouvoirs, le grand homme en costume violet vit sa connexion avec son sbire se couper radicalement. Tous ses papillons blancs s'affolèrent autour de lui, comprenant qu'une menace planait autour d'eux. Le Papillon tenta de repérer sa création, mais rien n'y fit. Il lui était maintenant impossible d'entrer en contact avec le Conteur. Puis, il vit le grand rideau de fer de son vitrail se refermer avec les derniers rais de lumière qui s'échappaient inexorablement, dévorés par le noir absolu de la grande pièce. Le Papillon se retrouva pris au piège par son propre désir d'absolu, dans l'impossibilité de se sortir de cette impasse.

Il tenta de se détransformer, en vain. Nooroo ne semblait plus répondre. Pourtant son miraculous n'avait aucun problème. C'était très certainement du fait des pouvoirs de sa création. Malgré l'obscurité totale, il sentait ses petits papillons blancs voler autour de lui, et le frôler, effrayés eux-mêmes par la situation.

Il essayait désespérément de trouver une issue, mais rien ne fonctionnait. Comme si la porte qui menait à cette chambre secrète avait disparu. Le Papillon n'était plus et l'on pouvait entendre au loin les cris d'un homme prisonnier de sa chambre secrète, prisonnier de son costume, incapable d'utiliser ses pouvoirs pour s'en sortir.

_ NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !