Je serai votre Dieu [Karmagisa]

Chapitre 1

pdv Nagisa

BIP ! BIP ! BIP !

Le réveil sonne et me déchire les tympans. Comme tous les matin depuis que ma mère m'a offert cet objet digne de Satan lui-même.

Je me lève et… Merde. Mon pied gauche est le premier à toucher le sol. La poisse !

Cette journée s'annonce mal !

"Alors ma puce, prête pour l'école ?"

Oui, j'ai beau répéter à ma mère que j'ai un pénis, elle ne peut pas s'empêcher de m'appeler "ma puce".

"Bof, je me suis levé du pied gauche. Au sens littéral du terme.
-Et c'est reparti avec tes superstitions ! On en avait déjà parlé, mon cœur ! Tu veux retourner voir le psy ?
-Non, c'est bon."

*Tu en aurais plus besoin que moi* ajoute une petite voix dans ma tête.

Je prends mon petit déjeuner et part vers mon arrêt de bus qui est à deux rues de chez moi.

Je marche tranquille, et devinez qui je croise ? Je vais vous aider: ce n'est pas ma grand-mère, ce n'est pas Mickey et ce n'est pas le président de la République Française.
Mais qui cela peut-il bien être ?
Bien sûr ! Vous avez trouvé ! C'est bel et bien un chat noir ! Bravo, vous remportez… Rien du tout !

Quand je disais que cette journée s'annonçait mal, c'était pas une blague ! Je viens de croiser un chat noir et maintenant je croise Terasaka !

"Alors Nagitruc, t'as encore oublié tes couilles à la maison ? Ha ha ha !"

Merci beaucoup Terasaka de me rappeler que je n'aurai jamais l'air d'un garçon avec mes longs cheveux bleus et mon corps chétif. Comme si ça ne suffisait pas, Muramatsu, Yoshida, Hazama et Horibe sont à sa suite.

" Dis donc Shiota, t'aurais pas pris un peu de poitrine ?" lance Muramatsu.
"-Kirara, je crois que Nagisa a plus de seins que toi."
Merci Horibe pour cette réflexion fort intéressante !
"-Et alors ? Moi c'est normal puisque je suis RÉELLEMENT une fille !" répond Hazama avec UNE POINTE d'ironie dans la voix.

Ils ont préparé leur texte à l'avance ou quoi ?! On dirait un sketch !

"Terasaka… Est-ce que… Tu pourrais me laisser passer ?...
-Et pourquoi je ferai ça ?!
-Je… JeJe dois aller en cours…
-Pff… Casse-toi le travelo !"

Je reprends ma marche jusqu'à mon arrêt de bus et arrive sans encombres. Je monte dans l'engin motorisé et m'assoie près de la fenêtre. Personne ne s'assoit à côté de moi. Normal, je n'ai aucun ami à part la solitude

Le bus arrive au collège. Je descends et entre dans la cour. Je marche pour rejoindre l'autre côté sous les regards mauvais des élèves.
C'est bon ! Je suis arrivé !
J'ouvre mon sac et sors mon cahier. Mon cahier, c'est toute ma vie. J'écris des histoires dedans. Bon, j'en ai eu plusieurs des cahiers, mais j'en parle au singulier. Pourquoi ? J'en sais rien.
Ces histoire, j'y met toute mon âme. Elles parlent de choses diverses et variées: magie, mondes parallèles, dragons et princesses… En ce moment je préfère parler des sujets dits "tabous", de l'amour. Je parle de ma vie sans parler de moi. J'écris ce que je voudrais être.
Alors forcément, ce sujet m'est apparu comme une évidence: l'homosexualité
Parce que, au cas où vous ne l'auriez pas compris, je suis gay.

Je pense que c'est le thème sur lequel j'ai le plus écrit ces derniers temps.
… Mais n'allez pas croire que je fais lire ce que j'écris à des gens ! Non ! J'écris pour le plaisir d'écrire. À vrai dire, je ne pense pas avoir assez de talent pour être publié.
J'ai fini ma dernière histoire il y a quelques temps, mais je n'ai pas d'idées pour la prochaine.

La sonnerie retentit. Cours d'anglais avec Madame Pouffe. Et merde !

Je rentre dans la salle et m'assois à ma place habituelle : au fond, près de la fenêtre. Je suis la seule personne de ma classe à ne pas avoir de voisin. Nombre impair, ça explique.

Madame Pouffe (de son vrai nom Irina Poufanovic) entre suivi de… Monsieur Koro ?! Qui est lui-même accompagné d'un garçon aux cheveux rouges rubis.

"Hello ! Aujourd'hui nous allons accueillir un nouvel élève. Mais je vais laisser la parole à votre professeur principal.
-Mes chers élèves, je vous demande d'accueillir chaleureusement un nouvel élève dans votre classe de 3eE dans je suis l'heureux professeur principal. Mon garçon, tu veux bien te présenter ?"

Le gars s'avance, s'arrête, nous dévisage tous puis dit d'une voix qui me fait tressaillir:

" Salut, je suis Karma Akabane".