Chapitre 37 Arthur

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Arthur

Je viens de laisser Jeff qui semblait aller un peu mieux . Je voulais rester chez lui ce soir mais Emie m'inquiète trop en ce moment .
Depuis que nous avons emménagé ensemble , je lui trouve une certaine proportion à vouloir que tout soit parfait , comme dans les pages de ses magazines de décoration dont elle raffole. Elle ne laisse rien au hasard : le désordre que je sème la met hors d'elle et bon sang qu'est ce qu'elle est énervée ! En bref , j'en prends plein la tronche pour un oui ou pour un non .
Nous ne nous disputons pas mais franchement c'est parce que j'y mets du mien . Moi qui suit un gars assez simple malgré mon job à responsabilité dans un gros cabinet comptable lyonnais , je me moque comme d'une guigne d'avoir une table dressée au millimètre. Et ce n'est qu' un exemple parmis tant d'autres . J'ai parfois l'impression que nous vivons dans un décor de cinéma où tout est savamment mis en valeur .
Franchement , que je prenne une serviette éponge beige alors que leurs consoeurs blanches ornent déjà le rebord de la baignoire , ou est le drame ? Que je n'accorde pas le drap housse aux draps que j'installe , qu'est ce que cela change à la qualité de notre sommeil ?
Inévitablement je subis cette phrase qui me tappe sur les nerfs :

- " Arthur , les parures sont faites pour être accorder , tu replis et tu mets bien les couleurs assorties !

Bref , j'ai un adjudant-chef de la décoration à la maison ! Mais bon , si ce n'était que cela . Depuis que Marie a pété les plombs , je ne capte plus rien . Mon meilleur ami est complètement à l'ouest . Il s'imagine qu' elle est sous l'emprise de son médecin. J'ai mis des heures à le rassurer mais la cause de la chutte de Marie nous pertube énormément.
Emie quant à elle , vit très mal la descente aux enfers de sa "soeur de coeur " comme elle l'appelle .
Son stresse est a son paroxysme et je la trouve franchement brutale et vindicative dans ses réflexions .
Où est passé ma si chaleureuse petite amie ?
Est-ce que je me suis planté ?
Sommes nous si differents l'un de l'autre ?
Mes reflexions me portent à me poser des questions et je ne suis pas du genre à être déstabilisé. Mais lorsque je rentre dans mon appartement et que je le trouve vide à vingt heure dix , un dimanche soir , je le suis complètement. Totalement.

- Emie ?

Je parcours notre deux pièces aux pas de charges , déboussolé par son absence . Je percute que mon téléphone va pouvoir me donner une éventuelle réponse . Fébrile je le consulte et mon coeur se calme une micro seconde lorsque je me rends compte qu'elle m'a laissé un message vocale .

" Arthur , je vais à la pharmacie de garde . J'ai des saignements . Si ton intérêt se reconcentre sur moi , ce qui me paraît couler de source , rappelle moi . "

Mon sang se fige dans mes veines aux vues du ton de ce message légèrement ironique et de son contenu : des saignements ? C'est quoi ce bordel !

- Putain mais elle croit quoi ! ne puis-je m'empêcher de brailler , je suis juste aller voir mon meilleur ami ! Merde à la fin !

Ni d'une ni deux , je rappelle ma chieuse afin de lui prouver , quand même, que je ne suis pas le dernier des connards et que je suis rentré pour la retrouver . Mais je tombe directement sur sa messagerie sur laquelle je ne m'exprime pas , de crainte d'être trop sévère.
Emie est partie depuis trois quart d'heure . Je ne sais pas où elle a trouvé une pharmacie de garde mais nous vivons en plein centre ville . J' imagine que la distance ne doit pas être énorme et que dans dix , voir quinze minutes elle sera de retour .
En l'attendant , je consulte le site de son restaurant chinois préfèré afin de commander notre repas . Je sélectionne nems et rouleaux de printemps ainsi que du boeuf saté et l'incontournable riz cantonnais . Je passe commande et régle notre dîner en donnant mon numéro de carte bancaire.
Voulant apaiser les tensions , je mets un soin tout particulier à dresser la table , faisant très attention au choix de la vaisselle , accordant les assiettes ainsi que les verres . Les serviettes en papiers imprimées de feuilles stylisées devraient satisfaire l'oeil acéré de ma chérie .
Content de moi , je file sous la douche mais ne m'y attarde pas . Je me change , range mes affaires juste au moment où le livreur s'annonce à l'interphone . Il est vingt une heure .
Emie devrait être rentrée.
Je réceptionne les plats , règle le jeune homme et rappelle ma copine .

Rien . Encore sa messagerie . Je balise . Je flippe . La cela devient vraiment inquietant .

Au moment où je tergiverse afin de savoir où la chercher , mon portable sonne enfin . Mais ce n'est pas Emie ...
Je décroche .

- Arthur ? Il faut que tu viennes tout de suite . Emie est devant ma porte . Et ..

- Et bien quoi ! Marie ouvre lui ! Putain ! hurlè-je dans le combiné ne captant rien .

- Je ne suis pas chez moi Einstein ! Autrement j'aurai ouvert , pour qui me prends-tu ? gronde Marie . Elle m'a appelé croyant que je me terrais , trop "saoule" comme elle me l'a si gentillement envoyé dans la gueule . Elle est en train de péter les plombs Arthur . Va chercher ta copine .

Abasourdi , j'essaie de réaliser. Mais Marie aboit encore ne me laissant pas m'enfoncer dans la tonne de points d'interrogations qui grouillent dans mon cerveau .

- Arthur , putain percute Nom de Dieu ! Je lui ai dis que je t'appelai ! File sur le champs !

- Euh oui oui , j'y vais ! Garde la en ligne jusqu'à ce que j'arrive. Elle est vraiment trop bizarre en ce moment . Tu peux faire ça pour moi ?

- Ça va pas être facile , vu son agressivité mais je vais faire de mon mieux , ok ? Allez dépêche toi !

Je raccroche illico et fonce récupérer ma voiture . De mon habitation au logement de Marie , il me faut en général une vingtaine de minutes mais le Dieu circulation allume tous les feus tricolores sur le vert me permettant de rejoindre Emie en un temps record . Le trottoir accueille mon véhicule et sitôt ma portière claquée mon regard se focalise sur la silhouette avachie d'Emie .
Je fonce vers elle et m'acroupie à sa hauteur .

- Bébé , vient on rentre à la maison.

Emie se redresse brusquement manquant de me faire trébucher. Je ne l'ai jamais vu si perdue . Elle pleure . Mais une rage sourde saccage ses traits lorsqu'elle s'adresse à moi .

- Ta " super copine alcolo " t'a appelé à la rescousse ?

Et la , je n'en supporte pas plus . Je l'attrape par la manche et en la tirant vers la voiture , je lui hurle de monter à l'interieur .

- On va aller s'expliquer Emie . Tu vas arrêter immédiatement de te comporter comme une abrutie . MONTE DANS LA VOITURE : MAINTENANT !

Les nerfs en pelote , je démarre le véhicule qui malmené par ma conduite nous mène aux travers des rues de Lyon . Emie , pleure , marmonnant des mots que je n'écoute pas. Que je ne veux pas écouter.

Là , elle est allé très loin dans la connerie et elle va m'entendre .

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OH vilaine fille ! Ce n'est pas encore le point de vue de Marie mais un regard sur Arthur qui semble bien mal accompagné...

A très vite 😘😍

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