Chapitre 54 Julien

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Julien

- SORTEZ DE CHEZ MOI IMMÉDIATEMENT !

Le cri de Marie me vrille les oreilles et la tempête s'amplifie lorsqu'elle se saisit du blouson d'Hervé avant de lui balancer. Ce dernier l'attrape au vol et j'ai moi même juste le temps de réagir avant que ma veste ne m'arrive en pleine tronche .

Bon , c'est pas gagné !

J'essaie d'apaiser la situation en me rapprochant de ma poupée mais elle lance ses mains devant elle , barrage plus qu'explicite , contrant ma manoeuvre.
Son regard froid zèbré d'éclairs ne me désarçonne pas . Bien au contraire.

- Hervé , tu devrais rentrer . Je vais gérer.

Mon ami hoche la tête , jette un regard à Marie avant d'enfiler son blouson . Mais avant de sortir de l'appartement il ne peut s'empêcher de préciser qu'il attend Marie dans les locaux du commisssariat , demain à la première heure .

Marie souffle bruyamment et lui tourne le dos , message net et précis , lui signifiant qu'elle ne veut même pas lui répondre verbalement.

Lorsque la porte claque , je soupire de soulagement. Je vais enfin pouvoir m'occuper de mon ange qui fulmine en s'allumant une cigarette nerveusement. Il faudra que je l'encourage à arrêter de fumer mais là j'évite de balancer de l'huile sur le feu .

Au lieu de cela , je m'approche et ceinture ma beauté autant pour attirer doucement son attention mais surtout parce que j'en éprouve un besoin presque viscéral. Elle me manque . Sa chaleur, ses baisers , son sourire sont absents de mon quotidien depuis bien trop longtemps . La tête posé sur son épaule , je respire son odeur . Mais la crispation de son corps ne m'offre pas le plaisir tant attendu . Elle se décale même tout en me faisant face et la foudre s'abat dans la pièce lorsqu'elle aboit ces phrases.

- Est-ce que je t'ai dis que mon médecin est un sacré connard ? Non parce que franchement ses méthodes sont vraiment à chier !

Plantée devant moi , arrogante et colérique , je laisse les vannes de son courroux se vider . J'en prends pour mon grade mais bon " aux grands maux les grands remèdes " comme on dit !

- Tu trouves ça malin j'imagine de me foutre une trouille bleue en me laissant faire une déposition qui finalement ne sert à rien ? Tu le sais depuis quand d'abord ?

Je ne peux m'empêcher de grimacer car mes explications vont sûrement me coûter très cher. Mais Marie doit en finir avec cette histoire et si mes méthodes ne lui plaisent pas , elles ont eu le mérite de nous mener exactement où je le voulais. Marie s'impatiente et me le fait " gentillement " remarquer en me tappant le bras et en écrasant sa cigarette rageusement sans le cendrier .
Je prends mon courage à deux mains en me disant que nous parvenons au bout du tunnel et que dans quelques instant cette histoire sera derriere nous . J'inspire un bon coup et me lance .

- Lorsque tu es monté dans la voiture banalisé tout à l'heure, Hervé m'a appelé. Il m'a informé qu'il venait d'avoir la confirmation que la voiture impliquée dans l'accident de Monsieur Morand était une Clio rouge . Mais il voulait absolument t'entendre car tu aurais pu être concernée en ayant peut être forcé cette Clio à se déporter. Je n'ai pas saisis tous les détails.... Tu les connaîtra demain . Et .. hum .. il m'a demandé quel était le degré de notre intimité et si tes problèmes d'alcool se trouvaient pratiquement résolus.

Je marque une pose car la façon dont Marie me regarde me fait un peu baliser . Mais comme j'ai toujours été honnête avec elle , je souhaite garder cette ligne de conduite quitte à me faire engueuler . Car je sais pertinemment que la gestion de l'information que je vais lui transmettre sera décisive.

- J'ai été très clair quant aux sentiments que je te porte . De toute manière Hervé avait déjà tout capté.

Un sourcil levé accompagne une moue adorable sur le visage de ma poupée lorsque j'évoque ce que je ressents. Mais cette parenthèse toute relative , meurt lorsque j'abats ma dernière carte .

- En revanche , j'ai demandé à Hervé de ne pas te raconter la vérité. Je voulais que tu replonges dans tes souvenirs , que tu prennes la pleine mesure de tes fautes et surtout que tu comprennes que l'alcool a , non sans peu , faillit te tuer mais qu'il a également gommé ton aptitude à voir la réalité en face . Tu devais comprendre que tu t'es noyé dans des peurs absurdes . Que tu as foutu en l'air non seulement ton job mais aussi ton amitié avec Jeff , et avec Emie .
Tout cela a eu des conséquences et Dieu merci tu n'as pas renversé ce jeune homme . La note aurait pu être beaucoup plus salée si je puis dire . . .

Un silence de mort gangrène mes nerfs déjà bien malmenés. Marie , blanche comme un linge me dévisage , en reculant pour s'assoir sur le canapé. Ses yeux verts , plein de larmes sur le point de couler , me fixent alors qu'elle serre les lèvres comme si elle souhaitait dompter des paroles qui menacent de jaillir . Crispé comme jamais , j'attends qu'elle se manifeste . Je crains une nouvelle vague de colère mais c'est d'une toute petite voix qu'elle prend la parole .

- C'est vraiment fini ?

Je comprends qu'elle a du mal à réaliser , qu'elle hésite à se projeter vers un avenir plus lumineux . Alors je fais ce que mon coeur m'ordonne , à savoir lui prodiguer tout l'amour dont elle a besoin . Je m'approche doucement , glisse à ses côtés sur le canapé et la prends dans mes bras . Je serre ce petit bout de femme aussi fort que je le peux alors qu'elle sanglotte , le visage caché contre ma clavicule. Je caresse son dos , embrasse ses cheveux , berce son corps jusqu'à ce que le ras de marée d'émotions se tarissent . La respiration plus calme et les yeux presque secs , Marie me regarde enfin. Je dirais que le timide sourire qui accompagne ce mouvement fait bien crépiter mon coeur d'allégresse !
Je me jette sur sa si jolie bouche comme un affamé. Je butine , mordille , suçotte afin de me nourrir de cette femme que j'aime comme un dingue . Marie gémit sous mes assauts et je crois bien que mon thermostat interne explose sous la pression du désir qui m'envahit. Ce baiser a une toute autre saveur que les précédents.
L'amour y est prédominant mais la liberté, le soulagement, la disparition du stress , lui offre une subtilité absolument renversante .
Notre étreinte se parre des couleurs de la passion en nous échauffant particulièrement. Je déshabille presque sauvagement ma poupée qui ne reste pas inactive. Bien au contraire ; ses mains s'acharnent dur les boutons de ma braguette et nus comme deux nouveaux êtres fraîchement issus du Paradis , nous nous offrons l'un à l'autre. Je pourrais rester des heures à lui faire l'amour mais lorsque je réalise que nous ne sommes plus dans l'urgence et la crainte , je me laisse aller à plus de délicatesse.

Dorénavant nous avons tout notre temps pour nous aimer .

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C EST FINI LES CHOUCHOUX !!

Alors contents 😉
Racontez moi comment vous avez trouvé la chutte ?
Pas trop "fastoche " ?
Qui avait percuté?

On se retrouve pour l'épilogue mes amis .

Je vous embrasse.

Soif de toi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant