Chapitre 1

44 1 0
                                    

Point de vue d'Aliénor.

Alors voici ce qu'il se passe : premièrement ; tu sors avec un garçon. Deuxièmement ; tu perds ta virginité avec celui-ci. Troisièmement ; le lendemain t'es la plus grosse des salopes de tout le bahut. C'est sûr que ça peut être drôle de raconter une telle connerie. Même moi j'en riais tellement que s'en était stupide, mais à la longue ça en devenait ennuyant, barbant je dirais même. Surtout quand tu es la personne concernée. Mais bon, ce ne devait être qu'un jeu pour amuser la galerie à l'origine.

Chaque jour qui se passe dans cette école s'est transformée en une sacrée mascarade. J'entre dans l'établissement, et trace mon chemin dans le couloir principal pour atteindre mon casier. Une fois que certaines personnes ont reconnu mon apparition, ça commence à parler à voix basse entre petits groupes. Je reste là, style de rien parce qu'après tout j'étais censée en avoir pris l'habitude. Sauf que voici l'idée : plus les jours passent et plus j'en ai ras le bol. Même si le garçon qui a lancé cette rumeur a déserté les environs, sachez que cela n'a pas réellement étouffé l'affaire. Moi aussi je pensais que tout cela allait s'estomper au fur et à mesure du temps, mais pas du tout. C'est comme si j'étais piégée dans un gouffre interminable. Pourtant, une lueur d'espoir reste incrustée au plus profond de moi-même. Je sais qu'un jour tout cela cessera. Et ce jour arrivera d'ici quelques mois. Quand j'aurai définitivement quitté ce lycée.

- Aujourd'hui sera un cours différent de ce que nous pouvons étudier. Je vous prie de faire six groupes de cinq avant de vous expliquer le sujet.

Notre professeure de littérature avait pour habitude de prévoir des projets de dernières minutes lorsqu'elle avait une montagne de copies à corriger derrière. Sauf que ses idées me dérangeaient beaucoup car devoir côtoyer les élèves de cette classe ne me plaisait pas particulièrement. Alors, à chaque fois je reste plantée là à les regarder se grouper. Il ne me restait plus qu'à attendre la seule place de libre. Hormis ce cours-ci.

- Hé, toi ! Joins-toi à nous au lieu de rester planter-là. Tu vas avoir des racines qui vont te sortir par les pieds.

Je levai les yeux au ciel, exaspérée. Je ne me sentais pas humiliée, mais manipulée devais-je dire. Je m'assis autour de la table du meilleur ami de mon ex petit copain accompagné de sa bande. Je me sentais gênée et anxieuse parce que je savais que si j'avais atterrie là ce n'était pas pur hasard. Cela sentait le coup monté. J'avais deux options : prendre mes jambes à mon cou ou bien rester planter là. Sauf que ce choix ne pu être abouti lorsque l'enseignante pris la parole.

- Merci d'avoir respectée la première consigne. Alors que je vienne à l'exercice. A votre âge vous ne savez pas forcément ce que signifie le consentement. Qu'il soit commercial, sexuel et j'en passe. Alors je voudrais que vous me donniez votre définition du consentement, mais surtout expliquez-le.

Et puis elle vaqua à ses occupations. Alors j'attrapai une feuille et un stylo avant d'énumérer une petite liste personnelle tandis que les autres ricanaient en silence. Pourquoi ? Ca, je n'en savais absolument rien.

- Oh, ne fait pas celle qui sait ce qu'est le consentement alors que tu t'es tapée le bahut. A ta place je me...

- Cacherais six pieds sous terre, je la connais déjà cette réplique donc les prochaines fois j'évoluerais mes arguments avant de l'ouvrir.

La grande brune me lança un regard surpris, voire mécontent. Je savais très bien que ça n'allait pas plaire, mais je n'étais pas du genre à me faire marcher sur les pieds éternellement. Le jeune homme a ses côtés esquissa un sourire malicieux, quasiment satisfait. C'était celui qui m'avait interpellée il y a peu de temps. Mais ce qui m'étonnait tout particulièrement c'était qu'il ne daignait même pas défendre sa petite-amie. L'adolescente lança un autre regard au mec à mes côtés en lui faisant signe de la tête. Et avant même que je ne réagisse, il avait posé sa main sur mon entre-jambe avant de s'approcher de mon oreille.

La symphonie des originesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant