Chapitre 2

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Point de vue de Morgan.

Etre près du bureau du proviseur avec des visages inconnus pour une connerie qu'on n'a même pas commise soi-même est contrariant. Je doute que mon père digère la blague. Et puis merde, quelle idée d'être atterri au mauvais endroit et moment. Cependant, je ne savais même pas si je devais être satisfait d'être arrivé à ce moment. Je me rappellerais chaque instant de ma vie ce qu'il y avait de tagué sur ce mur. Emma. Cette histoire est un mensonge inventé de toute pièce et puis, il n'y a pas qu'une seule fille répondant au prénom d'Emma dans ce bahut, si ?

La porte s'ouvrit soudainement. Un homme approchant de la cinquantaine déboula dans la pièce avec une expression sur le visage indécryptable. Et puis dire qu'il s'agissait du même gars qui m'avait accueilli ici. En attendant qu'il ne prenne la parole, on se regarda à tour de rôle. Je ne savais ce qu'ils faisaient dans les parages ces deux-là, mais il me semble qu'ils n'avaient rien à faire là eux non plus. La petite blonde semble choquée et lui étonnamment serein pour un mec hyper énervé lorsqu'il a vu les inscriptions sur le mur tantôt. On décida finalement de se lever pour faire face au directeur.

- Je ne sais pas ce qu'il vous a poussé à commettre une telle chose, mais sachez qu'il aurait été préférable de venir approfondir le sujet avec un membre de la direction au lieu de dégrader les murs de cet établissement. Cependant, je vous laisse la liberté avec un avertissement.

J'étais soulagé d'en connaître la conclusion sur les faits. On se contenta d'hocher la tête pour éviter les problèmes. Seulement au moment de rebrousser chemin, le vieux interpella l'un d'entre nous.

- Aliénor, il faudrait que tu passes dans le bureau de madame Legrand, autant que j'y pense. Et tout de suite.

J'entendis l'adolescente marmonner à mes côtés. C'est sûr que ce n'était pas évident. Elle venait de sortir d'une galère et la voilà en entrer dans une autre. Cependant, l'autre et moi on avança jusqu'à la sortie l'air de rien. Une fois dehors, je jetai un coup d'œil au niveau de mon téléphone mobile. Rien de bien fascinant à part mon père qui réclamait des nouvelles. Je lui répondis brièvement et je restai un long moment scotché sur ce que mon écran d'accueil affichait. J'avais oublié cette photo... Ou plutôt, devais-je dire la personne photographiée. Une fille aux longs cheveux bouclés couleur miel ne lui arrivant pas plus bas que les côtes avait ce petit minois rempli d'innocence, de beauté et de joie de vivre. Les nerfs commençaient à monter sans que je ne m'en rende compte.

- Est-ce que je pourrais savoir d'où tu sors ? Il me semble que ton visage ne me revient pas.

Je détournai mon regard pour le poser sur lui avant de verrouiller mon smartphone et de l'enfouir dans mes poches. S'il savait... Je n'aurais jamais voulu le rencontrer dans de telles circonstances. En plus, il me semble trop bien classé dans cette école pour que l'on s'entende. C'était le mec typique à problèmes. C'est comme ça chez nous, les mecs : on fout la merde partout où l'on passe.

- Ce n'est pas grave, tu as tout à fait le droit d'avoir des doutes sur ma personne. Seulement, je pense que je suis arrivé là, au mauvais moment. Tout comme toi.

Il ne répondis pas. Il me semblait avoir touché juste. On fit un petit bout de chemin ensemble avant de se séparer dans une autre intersection de couloirs. A vrai dire, il n'y avait rien à dire. Je ne me voyais pas lui confier mes craintes face aux noms que j'avais vu d'afficher sur cette paroi.

- Dis, mec ? Je me tournai vite fait en sa direction, lui lançant un bref regard derrière mon épaule, si cela pouvait rester entre nous, ça m'arrangerait.

La symphonie des originesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant