Savvy ?

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     C'était une bien belle journée à Londre, les carrioles et les charrettes circulaient à vitesse normale, le soleil laissait timidement ses rayons voguer entre les bâtiments et les voix des marchands s'élevaient dans les airs accompagnées d'éclats de rires ou de cris d'enfants s'amusants à se courir après.
Contrastant avec cette atmosphère saine, nous nous approchons d'une taverne à la devanture crasseuse d'où une damoiselle se faisait grossièrement courtiser par un homme grassouillet à l'odeur forte. Si à cette vue vous vous sentez repousser, il ne vaux donc mieux pas vous aventurer au sein de cette endroit parfumer à toutes sorte de Rhum. Les voix étaient sûrement plus forte que celle de l'extérieur et ici, pas d'enfants, les verres s'entrechoquaient, les buveurs se battaient ou chantaient et des femmes de joies gloussaient sous les regards lubriques des marins.

Il s'agissait d'un des rares endroits, ici bas, où les pirates pouvaient se reposer après leur long périple sur les mers. Et justement, l'un d'eux était celui auquel nous nous intéresseront. Attablé entre deux femmes, une bouteille d'eau de vie presque vide à la main, le visage éclairé d'un sourire paré de quelques dents en or, il riait doucement en détaillant de ses yeux fardés de noirs, ses accompagnatrices:

—N'ayez crainte et serrez vous contre moi belles amies, s'exclama-t-il en posant une de ses mains parées d'énormes bagues sur l'épaule de celle à sa droite.

—Hé Jack! L'interpella un homme aux cheveux grisonnants, il paraît que t'as encore mit l'armée anglaise en rogne, ajouta-t-il en s'asseyant devant lui.

Le concerné grimaça avant de terminer sa bouteille cu sec sous les applaudissements des deux femmes:

—Plus de Rhum Gibsi, ensuite...Au Black Pearl !

La porte s'ouvrît soudainement à la volée comme pour le contredire et le silence se fit tout aussi rapidement. Des hommes vêtus de costumes aux couleurs de l'Angleterre firent leur entrée d'un pas militaire et se mirent de chaque côtés du commandant James Norrington. Celui-ci dégaina son fusil et le pointa sur la population en déclarant:

—Votre présence en ces lieux est un outrage à la couronne mais je passerais l'éponge si vous me livrez Jack Sparrow.

Ils le pointèrent tous du doigt tandis qu'ils tentait de s'échapper par la porte arrière.

—Plus un geste. Ordonna James en enclenchant l'arme.

Quand le « clic » retentit, Jack leva doucement les bras avant de faire une pirouette et de lui occulter son plus beau et faux sourire:

—Amirale ! S'exclama-t-il, si
je puis me permettre, vous avez une nouvelle fois oublié le "Capitaine"...

James sourit en coin avant de faire signe à ses gardes de l'arrêter. Quand le pirate fut à sa hauteur,  il lui attrapa la gorge et souffla doucement:

—On te fera pendre pour de bon.

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—Pendre ? Il n'a jamais été question de pendre qui que ce soit voyons!

James resta bouche bée devant la nouvelle. Pourquoi l'avoir fait amener un satané pirate dans la suite royale si ce n'était pas pour personnellement le faire passer à trépas ?
Le Roi eut quelques difficultés à sortir de sa chaise, son embonpoint le gênant plus qu'autre chose. Lorsqu'il y parvint, après avoir tapoter sa grande veste blanche et dorée, il attrapa une feuille qu'il remit au pirate. Celui-ci la tint au bouts des doigts comme si elle détenait le plus foudroyant des poisons.

—Une carte ? Fit-il en haussant un sourcil.

—C'est une banale carte que le moindre enfant d'Angleterre ou d'autres pays connaissent sur le bout des doigts, commença-t-il avec sérieux, Ce que je souhaite monsieur Sparrow... C'est une carte de toutes les îles dont on ignore l'existence et dont vous connaissez l'emplacement.

Après quelques minutes lourdes de silences, Jack se retourna pour s'enfuir vers la porte de sortie quand James le tira si fort par la chaîne qu'il se retrouva au sol.

—Voyons Norrington, nous ne brutalisons pas nos invités, souffla sa Royauté en avançant vers Jack.

Le dos endoloris, Jack gémît en se renversant sur le ventre:

—Écoute dont ce gentilhomme...

Ce même gentilhomme s'accroupit en face de lui et déclara aussi froidement qu'un métal laissé sous la neige durant 3 nuits:

—Vous avez évidemment le droit de choisir entre une mort douloureuse et accepter ce marché. J'espère que vous ferez le bon choix, Capitaine.

Malgré tout le plaisir que l'Amiral avait à voir ce satané pirate au sol sous la joute de l'Angleterre, il ne pouvait accepter de devoir naviguer avec lui. Son bateau n'était pas fait pour ce genre de souillure de la mer:

— Sir, je vous demande de reconsidérer votre décision. Il serait abominable de forcer vos marins, à qui vous demandez d'arrêter des pirates, de bien vouloir en accepter un à bord d'un de nos navires.

Jack se remit sur ses pieds, non sans tanguer quelques peu comme à son habitude et posa ses mains sur les épaules de son nouveau "défenseur":

—Je vous ai toujours soutenu Compagnon, s'exclama-t-il en le massant.

Le Roi frappa du talon, sous le sursaut de Jack, et ordonna:

— Je suis inéluctable ! Vous rendrez cet homme présentable et travaillerez avec lui!

—Qu'il en soit ainsi, abdiqua James en agrémentant sa réponse d'une courbette.

Il dû ravaler sa rage en tirant Jack hors de la pièce. Celui-ci se mit en face de lui et souffla en lui tendant la main:

—Vous me laissez partir et vous n'entendez plus parlez de moi, dac ?

L'Amirale avança son visage emplit de haine face à celui de Jack, ne laissant que quelque millimètres entre eux pour que le message passe:

— Je sert le Roi d'Angleterre, pas un piètre marin d'eau douce, trancha-t-il.

Une vie de pirate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant