A lovely reward

366 28 3
                                    


L'équipage encore sonné par les derniers événements s'était mis d'accord pour jeter l'encre avant d'atteindre les bords boueux de « l'île forêt ». Ils ne voulaient pas briser la coque ou se retrouver coincé ici en cas de fuite. Surtout Jack. Il était allé jusqu'à proposer de surveiller le bateau en attendant que le commodore termine ses petites affaires mais James l'avait traîné à sa suite sans vergogne.

Cela faisait déjà environ cinq heures qu'ils sillonnaient l'endroit. Un groupe de six en éclaireur ouvraient la marche et un autre du même nombre était prêt à alerter leur supérieur au moindre problème. En voyant cette dévotion à toute épreuve, le Capitaine Sparrow s'était approché furtivement de James pour le questionner:

—Comment se fait-il que votre équipage soit prête à mourrir pour vous protéger, même à un Miles de votre roi ?

Le blond ne posa pas son regard sur le pirate à quelques millimètres de lui, déjà habitué à ce genre d'apparitions de sa part:

—Vous ne pourriez pas comprendre. Les pirates n'ont pas ce sens de la loyauté.

—Détrompez-vous Commodore, L'avait reprit Jack en apercevant un mouvement entre les feuilles, je sais ce qu'est la loyauté et cela ressemble plus à un suicide collectif.

Il eut à peine le temps de terminer sa phrase que le Commodore l'abandonnait déjà pour rejoindre un de ses hommes qui venait tout juste de l'interpeller à l'avant. Il avait apparemment trouvé quelque chose d'intéressant.
Le pirate voulu les suivre mais resta paralyser de frayeur en rencontrant une paire d'yeux entre les feuillages. Il tenta vainement d'effrayer la chose en grimaçant tout en agitant les bras dans sa direction mais pour toute réponse, elle lui tendit une main couverte de ce qu'il supposa être du sang avec toutefois une odeur étrangement exquise.

—Vous n'auriez pas du rhum à la place ? Fit-il avant de se faire agripper la jambe par la dite main.

Jack s'écria, les yeux fermés comme si cela lui permettrait de se téléporter plus loin alors qu'il se sentait tiré vers les broussailles par une main à la force surhumaine. Sa tête culbuta des pierres, des racines et probablement un nombre incalculable de choses durs non identifiées avant que son voyage ne s'arrête brusquement. Une voix doucereuse caressa l'air dans un langage inconnu alors qu'il sentait des regards posés sur lui. La même effluve que dégageait le sang proposé plus tôt flottait tout autour de lui. Il ne voulait pas ouvrir les yeux mais il le fit tout de même en sentant d'autre mains tâter ton torse. Que ne fut pas sa surprise lorsqu'il se rendit compte qu'il se trouvait au centre d'une meute d'individus en tenue d'Adam le fixant comme des bêtes sauvages affamées. La prairie pullulaient de personnes s'embrassant, s'enlaçant où le reniflant. Les caresses de ces créatures qu'il supposait ne pas être entièrement humaines auraient pu être très agréable si il n'avait pas remarqué les morceaux de chairs disséminées un peu partout dans l'endroit.

—À l'aide...? Souffla-t-il sans trop de conviction avant qu'une vieille femme incroyablement belle se démarque de la foule.

Elle fit signe aux autres de s'en aller et ceux-ci abdiquèrent en retournant à leur sorte d'orgie macabre. Jack voulut se relever mais la femme le chevaucha brusquement:

—Asahh... Souffla-t-elle en lui vidant un liquide collant sur la tête.

—Halte là! S'exclama Norrington en tirant dans le tas.

La meute se dispersa à l'entente du coup de feu alors que le blond les visait avec son arme.

—Nous devons sortir d'ici au plus vite. Déclara James en guettant les moindres faits et gestes des aborigènes.

Le pirate s'était relevé aussitôt et essayait de se débarrasser du liquide qui semblait se cristalliser au contact de sa peau.

—Ce sont des cannnibals...ou des sorciers... je ne sais pas exactement.

Ce fut au tour de Jack de l'abandonner pour fuir loin du groupe qui l'assaisonnait il y avait quelques minutes. James pesta en le voyant détaler mais ne tarda pas à le rejoindre.

—Je ne voudrais pas paraître trop « envahissant » mais puis-je savoir où sont les armes et les vivres ? Ou plutôt ceux qui les portaient ? Le questionna Jack dès qu'ils se trouvèrent assez loin de ses kidnappeurs.

James s'assit lourdement contre un arbre en soupirant:

—Certains ont réussi à s'enfuir plus loin mais la plupart se sont fait tirer dans le sous-bois à une vitesse ahurissante. Ceux qui restaient ont commencé à se comporter étrangement lorsqu'une odeur nous a entouré et...

Le blond s'était tut et fixait désormais le pirate enlevé son manteau bleu souillé. La même envie qu'il avait ressenti à bort du navire s'empara soudainement de lui. Il s'étonnait de désirer à ce point de mordre le Capitaine.

—Et ? Fit Jack en jetant le vêtement plus loin.

—Dans quel genre de nectar démoniaque êtes vous tombé ?

—Pour une fois, je ne suis pas tombé, voyez vous ?Ma nouvelle amie a décidé de me baptiser avec un fluide avant que vous ne lui tiriez dessus. Déclara-t-il lorsqu'il se rendit compte du regard de James posé sur le manteau jonché sur le sol.

Son sens spécialisé en survie lui ordonna de fuir et il voulut l'écouter en reculant lentement dans la plus grande discrétion quand une brindille mal placée rendit l'âme sous son talon. Le brun frissonna presqu'automatiquement en rencontrant le regard bleuté qui le dévorait à distance. Cette fois, il se décida à s'enfuir mais, le destin s'acharnant contre lui, il entendit la meute se déplacer tout autour d'eux comme des hyènes répétant sans arrêt: « Assahh ! » de plus en plus fort. Tout cela lui avait déjà ôter le commodore de la tête jusqu'à ce qu'il sente un souffle chaud sur sa nuque. Il sursauta d'autant plus lorsque les mains du blond empoignèrent ses hanches pour le coller à lui tandis qu'il déplaçaient avec ses dents le tissus qui le séparaient de la peau du pirate:

—Nous devrions peut être retourner au bateau... Proposa Jack en sentant les lèvres du commodore se rapprocher de son cou.

—Il ne faudrait pas que les autres vous goûte avant moi.

Pendant un temps, le pirate imagina Loyce le piéger dans un coin armée d'une fourchette et d'un couteau et ne put retenir une grimace. Le blond profita de cet instant pour laper le liquide qui s'était changer en nappe de cristaux sucrés contre la peau du pirate. Celui-ci s'était alors retourner pour le gifler.

Le pirate regrettait son action. Non pas parce qu'ils ne voulaient pas frapper son futur violeur mais parce qu'il avait toujours vu ce genre de geste être associé à une demoiselle offusquée. Offusqué il l'était diablement mais il n'était sûrement pas une demoiselle malgré la situation qui, extérieurement, prouvait le contraire. Heureusement pour lui, le public de sa « féminisation » s'enfuie en déblatérant des mots incompréhensibles tandis que le blond se décollait brusquement de lui:

—Que s'est il passé ? Demanda-t-il en massant sa joue.

Le pirate ne l'écoutait pas. Il cherchait une solution qui lui permettrait de sortir de cette situation en vie et aussi Masculin qu'il y était entré. Durant son calcul cependant, il dut se faire au fait qu'ils étaient déjà loin du bateau et que le temps qu'ils n'aient fais ne serait-ce que quelques mètres , il avait bien peur de finir dans une position de nouveau inadéquate avec le commodore ou dévoré.

—Un point d'eau ! Lança Jack tout à coup en sentant l'odeur reprendre le dessus sur l'air environnant, nous devons trouver un point d'eau.

Une vie de pirate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant