Let's end this war

407 34 2
                                    


    Jack eut l'impression d'avoir rampé pendant une année entière avant d'entrevoir le bâtiment dont parlait l'homme au chapeau. Le château semblait suinter d'une huile noire, il n'y avait pas de fenêtres, juste une gigantesque porte en bois. Le pirate ne s'attarda pas sur l'architecture et utilisa toute la force qu'il possédait pour se diriger vers la porte. Il parvint à l'atteindre malgré la lourdeur de son corps et vit l'autre moitié de l'orbe incrustée dans cette dernière. Jack reprit son souffle comme il le put, en espérant avoir assez de force pour lever son bras droit. Il était aussi léger qu'un boulet de canon et le simple fait d'essayer de le bouger lui donnait l'impression qu'il se déboîterait à tout moment.

—La syphilis ne t'as pas tué alors tu peux survivre à ça... S'encouragea-t-il pour se préparer mentalement.

D'un coup sec, sans réfléchir plus, il leva son bras et tendit sa main encore fermée vers le trou. Un hurlement de douleur lui échappa tant le martyre était intense. Cependant, il enfouit son poing dans le trou et la voix du responsable de ses souffrances résonna dans tout l'endroit:

—Ne tentez pas de revenir, vous êtes déjà chanceux d'être encore en vie.

Puis, il se sentit comme tirer en arrière à une vitesse ahurissante. Le paysage défilait sous ses yeux alors qu'il se voyait refaire le chemin exact qu'il avait entrepris avec Norrington et les autres matelots. Ses paupières se fermèrent pendant une micro seconde et dans l'instant qui suivit, il se retrouva sur une surface moelleuse, une nausée effroyable au ventre. La puissance de son étrange chute le força à rouvrir les yeux et il constata qu'il se trouvait dans une chambre.
Il balaya la salle du regard en espérant ne pas se retrouver face à une créature immonde prête à le torturer et fut heureux de constater qu'il était à bord du bateau, dans la cabine du Commodore. À sa grande surprise, ses vêtements étaient secs et d'après le hublot, le navire voguait en pleine mer. Pas de terres à l'horizon.
Soudain, la porte s'ouvrît sur James Norrington, vêtu de son uniforme si peu confortable, la mine las. Son expression d'exaspération laissa très rapidement place à un immense sourire en voyant Jack réveillé. Sa joie fut partagée car le pirate se précipita vers le commodore et le prit entre ses bras sans y réfléchir à ceux fois. Au diable, les courbatures et son bras qui le suppliait de retourner s'allonger.

—Que s'est-il passé exactement ? Demanda Jack sans se dégager de l'emprise anglaise.

—Nous nous sommes tous réveillé à des milliers de bornes au delà de l'île maudite. Ceux qui étaient restés à bord ne se souviennent pas avoir accosté mais tous les autres se rappellent de ce que tu as fait pour nous. Lui expliqua James sans se débarrasser du sourire qui illuminait son visage.

Jack s'étonna d'être étreint encore un peu plus fermement. Il n'avait pas réellement l'habitude d'être ainsi récompensé, voir récompensé tout court. Ça faisait du bien d'être chérit.

—J'ai crut que tu étais mort...

—Quelques heures de marche ne me tuerons pas ! S'enthousiasma Jack en se décollant, gêné par le plaisir qu'il ressentait à chaque caresse du blond.

Ce dernier sembla confus par sa réponse et ajouta:

—Tu as dormis pendant 2 jours sans montrer le moindre signe de vie...

—J'ai quoi ? Balbutia-t-il.

Pour lui, cela ne faisait que quelques secondes qu'il s'en était allé de l'Île. Cela expliquait néanmoins le fait que ses vêtements soient sec. James lui conseilla de boire de l'eau mais il préféra s'attaquer à une bouteille de rhum posé sur le bureau:

—Je ne pense pas que cela désaltère, l'informa James pour la forme.

—Où allons-nous ? L'interrogea-t-il en ignorant sa remarque.

—Je t'amènes à Tortuga et nous partons pour Londres. Déclara James déterminé.

Le regard de Jack en disait bien assez long sur son avis sur le sujet. De quel droit avait-il pris cette décision sans lui ? Peut-être cela l'empêcherait-il de subir la peine de mort mais James encourrait quelque chose de probablement similaire en retournant les mains vides. Il n'avait aucune envie de l'envoyer à l'échafaud après avoir fait tout ce qu'il pouvait pour le ramener.

—Non ! S'offusqua-t-il avec véhémence, pour quel raison devrions nous nous séparer ?! Vous pouvez abandonner ce Goerges et devenir pirate !

James pris délicatement la main blessée par l'orbe de Jack entre les siennes et y déposa ses lèvres, bouclant le bec du pirate. Il était heureux de voir son marin d'eau douce remonté à bloc à l'idée qu'il s'en aille. Le temps passé sans entendre ses répliques aussi folles qu'agaçantes, le Commodore ne craignait plus ce qu'il ressentait à l'égard du pirate. Il le trouvait magnifique et avait appris à quel point il était un homme bon contrairement à lui:

—Je ne suis pas fait pour être pirate, déclara-t-il doucement. Et il me faut annoncer au Roi la mort du Capitaine Jack Sparrow en personne.

—Jamais l'équipage ne... Commença Jack avant de remarquer l'amusement dans le regard de James. Ils ont acceptés de me faire passer pour mort ?

—Tu leurs a permis de vivre la plus belle fête de leurs vies quand ils pensaient aller vers une mort certaine et tu as sauvé la vie d'autres sur cette Île. Lui expliqua joyeusement James.

Jack n'avait aucune envie d'accepter. Il avait été compris par quelqu'un et s'imaginer de nouveau seul ne le ragoutait pas le moins du monde.

—...Dans combien de temps arriverons-nous à Tortuga ? Finit-il par demander en prenant une seconde gorgée du liquide ambrée.

—Dans quelques heures heures...

Jack laissa la boisson lui enflammer les entrailles. Ça avait le mérite de l'aider à réfléchir et à prendre une décision. James fut surpris par les mains de Jack qui se posèrent contre sa nuque et le tirèrent vers lui. Il le fut d'autant plus lorsque son interlocuteur souffla contre ses lèvres:

—S'il faut que ce soit la dernière fois, faites en sorte que je m'en souvienne à jamais.

Cette fois, James se laissa emporter par son désire et combla la distance qui les séparait pour embrasser son pirate. Il y avait encore une semaine, l'idée d'être en compagnie de Jack le dégoûtait plus que tout. Aujourd'hui, il se débattait avec les innombrables pans de tissus de sa tenue avec une excitation sans pareille pour pouvoir toucher ce corps si aguicheur. Jack n'en avait que faire de tout ce que James avait put lui faire subir dans le passé ou du fait qu'il soit un homme, tant qu'il pouvait se sentir enlacer, c'est tout ce qui l'importait. Ses lèvres contre sa peau frissonnante, ses mains qui le maintenait contre son corps bouillant et ses yeux obnubilés par le visage voluptueux de Jack. Tout ça faisait perdre la tête au Capitaine qui se tordait de luxure.

—J'espère que ce sont bien des avances cette fois, Se moqua-t-il en embrassant à nouveau le Commodore.

Une vie de pirate Où les histoires vivent. Découvrez maintenant