Chapitre 3

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   J'y suis enfin ! Depuis les barques naviguant sur le lac illuné, je vois le château de Poudlard se dévoiler dans toute sa splendeur, perché au sommet de la montagne noire et escarpée qui se dresse devant nous. Immense... Et majestueux. Je ne le voyais pas aussi grand ! Avant la rentrée, j'essayais de m'imaginer le bâtiment chaque soir. Aussi curieux que cela puisse paraître, je n'ai jamais vu de photos de l'école... En existe-t-il seulement ? Peut-être existe-t-il une mesure de protection qui empêche la prise de photos des endroits qui ne sont pas accessibles aux moldus ?

   Une brusque secousse me sort de mes pensées. Une autre barque vient de heurter celle où je suis assise en compagnie de Hermione, Neville, Ron et Harry. Je fais volte-face, un air courroucé sur le visage. Qui a osé ? Je me fige. Mon regard croise celui, moqueur, du garçon assis dans la barque d'en face. Il me sourit d'un air moqueur, et mon cœur s'emballe. Décidément, ce garçon aux cheveux blancs a un drôle d'effet sur moi... Je me ressaisis, et lui lance en réponse un sourire, le plus sadique dont je suis capable. Ah, il veut jouer à ça avec moi ? Rira bien qui rira le dernier ! Je détourne le regard, un sourire au coin des lèvres.

   Je fais mine de caresser la surface du lac, mais je réfléchis intensément à ma vengeance. Son embarcation est encore proche... Oui, ça peut fonctionner. Les yeux plongés dans l'eau, sans que rien n'ait pu laisser présager mon geste, je l'éclabousse, avant de tourner rapidement la tête et de regarder de l'autre côté. Mais la curiosité l'emporte, et je me tourne de nouveau vers mon adversaire. Un sourire réjoui naît sur mon visage quand je vois sa mine défaite. Et un point pour Manon !

   Il articule sans bruit un « Tu me le paieras ! » avant de se tourner pour discuter avec la fille à ses côtés. J'ai un pincement au cœur. Ça me gêne de le voir discuter avec une fille, sans que je ne puisse m'en expliquer la raison. Je me détourne ; ça ne me regarde pas. Je dois faire une drôle de tête, car Harry – assis à ma droite – me demande :

   — Euh... Ça va, Manon ?

   — Oui, oui... je réponds laconiquement.

Il semble pourtant se satisfaire de ma réponse, car il reprend sa conversation avec Ron. Visiblement, aucun des occupants de ma barque n'a remarqué le petit jeu enfantin auquel je me suis livrée avec mon vis-à-vis... Tant mieux. Je me sens étrangement satisfaite ; comme si je partageais une sorte de... complicité – je ne sais comment l'exprimer autrement – avec ce singulier personnage.

   Notre convoi passe dans une ouverture pratiquée dans la roche, et notre guide nous recommandé de nous baisser. Mais, ainsi assis, nous ne risquons rien ! Le haut delà grotte, si on peut l'appeler comme ça, doit être à environ un mètre cinquante du niveau de l'eau.

   Nous descendons enfin des barques et montons les escaliers qui courent à l'intérieur de la montagne. Avec la nuit d'encre, ce n'est pas si facile, et nombre d'élèves ne cessent de trébucher et de glisser. Mais nous arrivons finalement sur une pelouse – certainement bien verte de jour –, devant le château qui nous écrase de sa grandeur.

Le géant qui nous a emmenés frappe trois coups magistraux à la porte, faisant trembler celle-ci, et une dame assez âgée, vêtue d'une robe de sorcière verte et affichant un air sévère, nous ouvre.

   — Professeur McGonagall, voici les élèves de première année, annonce notre convoyeur.

   — Merci, Hagrid, dit la sorcière, je m'en occupe.

   Nous entrons dans le château. La hauteur du plafond est telle que nous sommes obligés de lever la tête... pour pouvoir admirer l'obscurité dans laquelle il se dissimule. Les murs en pierre encadrent un prodigieux escalier de marbre... On se croirait dans un château médiéval ! Cette impression est d'autant plus renforcée par la ribambelle de torches accrochées aux parois, qui projettent une lumière d'un autre âge sur tous les élèves.

Depuis le premier jour [Fanfiction HP]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant