Chapitre 12: Un couteau dans la plaie.

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On est arrivés chez Erwan, toujours omniprésente, je laisse Nathan me guider vers la chambre. Je suis tétanisée, je réalise à chaque instant que j'aurai pu y rester. Je sais que cette guerre n'est qu'un début, je sais qu'il tiendra sa promesse et qu'il reviendra. Ça cible ce n'est pas moi: c'est Nathan. Son objectif est de le faire souffrir et je suis persuadée qu'il utilisera tous les moyens, même les pires pour l'atteindre.

Pendant que je me perds dans mes pensées Nathan fais le lit, il se pointe devant moi et soupire. Je lève la tête vers lui, il essuie de son pouce le reste de sang que j'ai sur la lèvre. Il m'amène dans la salle de bain et me désinfecte doucement. Je le regarde faire, ça m'apaise de le voir aussi doux avec moi. Il finit par quelques coins de mon visage et me dépose un bisous sur les lèvres. Bisous que je lui rend avant de filer à la douche. L'eau brûlante pique mes plaies. A vrai dire la douleur n'est pas aussi forte que la cruauté des images que j'ai en tête. Les yeux ouverts je laisse l'eau me les brûler sans les fermer. Je laisse l'eau couler un moment, sans pour autant bouger. Je reste assise sur le bac de la douche adossée à la paroi en verre. Je regarde droit devant moi, recomposant les moindres détails du visage de mon agresseur. Son sourire carnassier, ses yeux défoncés par la drogue mais noir de haine, rouge de vengeance.

Pendant ce temps Nathan et Erwan parlent de moi, de mon état.

Erwan: Comment elle va ?
Nathan: Elle est muette, son silence me ronge. Ça me rend fou !
Erwan: C'est normal.. Vraiment un batard ce mec pour s'en prendre à une fille ! Surtout s'en prendre à Louna quoi, il n'y a aucun intérêt !
Nathan: Il m'atteint par Louna, j'aurai été aussi dingue que lui j'aurai utilisé la meme stratégie. La prochaine fois que je le croise je le descend... Enfin bref je préfère pas la laisser seule trop longtemps, on va aller se coucher. Merci mec.
Erwan: Ouais vas-y et t'inquiète pas je te dois bien ça.

Lorsqu'il remonte je suis dans le lit, le regard vide observant le plafond. Il vient se mettre contre moi. Je finis par parler un peu, me livrer sur cette aventure folle et cauchemardesque. On arrive à rigolé en se moquant de Jeremy. C'est ce qui fait sûrement la force de notre couple. Même dans les pires moments on arrive à lacher un rire. Pourtant la situation est plutôt dramatique mais rire nous fait du bien.

Je le regarde et je réalise que je l'aime plus que tout, que sans lui je ne suis absolument rien. J'appartiens entièrement à cet être devant moi. J'en suis dépendante c'est effrayant et magique à la fois. Je pourrais lui donner ma vie entière s'il le fallait. Je souris lorsqu'il m'embrasse tendrement, sa main sur ma nuque. Je m'endors peu après exténuée, Nathan ne tard pas à me rejoindre. Cette nuit la, de multiples cauchemars me hantent. J'ai l'impression de revivre chaque instant seconde par seconde. Je me réveille en sursaut, je dégage le bras qui m'entoure et je cri :

Moi: Me touche pas !! Lache moi !
Nathan: Louna ! Louna !
Moi: Dégage arrête !

Je le pousse hors du lit en me levant de mon côté. Alors que je m'apprête à sortir de la chambre, Nathan me rattrape contre lui.

Nathan: Mon coeur stop, c'est moi là calme toi ! C'était un cauchemar je suis là, c'est finis.

Il bloque légèrement ma tête contre lui jusqu'à que je cesse de crier et que je réalise que oui c'est bien lui. Il desserre son étreinte peu à peu tandis que je reste coller à lui. Nathan caresse ma tête doucement en me chuchotant des mots doux. On se rallonge, il semble dérangé par la situation. Je le vois à sa tête confuse et embarrassée. Se demandant si chaque nuit sera pareille. Il me tient contre lui pour m'endormir. Sa chaleur et son odeur me rassure. Mon corps se calme doucement, tandis que mon intérieur hurle de détresse. Je n'accepte pas ce qu'il m'est arrivé. Vais-je devenir assoiffée de vengeance ? Fugitive ? Je ferme les yeux aussi fort que je le peux pour y trouver du noir uni, sans aucune apparition d'images, de flash. Je supplie mon cerveau d'ôter mes pensées cruelles. Plusieurs heures après, Nathan s'est endormi et je le regarde, assise sur le lit.  Je n'arrive pas a fermé l'œil ni à rester allongé. Rien que de penser que tout ces abrutis sont dehors, libres et peu amoché... Ça me rend dingue. Complètement dingue. J'en deviens paranoïaque je pense... Chaque bruit de parquet, de volet qui claque me fait sursauter.. Je finis par voir le mal partout toute la nuit. A l'aube je finis par m'assoupir contre le dos de Nathan.

You and MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant