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Je prends le bus pour rejoindre Julia en ville cet après-midi, 

Toujours avec ma musique, je pense à ce que je ferai dans deux mois,

 dire que je m'apprête à quitter cette ville pleine de souvenirs pour entrer vers l'inconnu, dire que je m'apprête à vivre une relation à distance avec Tom, dire que je m'apprête à laisser tomber tout ce que j'ai entrepris ici, depuis 17ans. 

Je m'installe sur la terrasse pendant que Julia va chercher nos Monaco, et que je m'allume une cigarette. 

"Mais ça ne s'est pas bien passée hier soir avec Tom? Qu'est-ce qu'il ne va pas Jo?"

"C'est juste... je pars dans deux mois et je me rend compte que cette vie était quand même genial, je veux dire, j'ai deux parents qui m'aiment, un chat, un copain génial, des amis géniaux, et je ne sais pas si je veux vraiment partir au final..."

"Joana, est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu es prise dans la meilleure école de France ! Arrête un peu de te plaindre et profite ! Tom et toi vous vous aimez, tout ira bien, et nous, on sera toujours là Jo, je vois pas de quoi tu t'inquiètes !"

Nous finissons notre verre en parlant de tout et de rien, c'est ce que j'aime avec Julia, son sens de l'orientation conversationnel : On commence une discussion et elle arrive à la continuer à travers d'autres, et je l'admire pour cela ! Elle est géniale et elle le sait, c'est ce qui la rend encore plus fabuleuse. 


Léna m'appelle, quand je suis au bord du lac avec Julia et qu'elle me confie sa soirée de la veille avec un mec beaucoup trop bourrée pour qu'elle puisse faire quoique ce soit, pris dans un fou rire, je répond : 

"Allo?"

"Oui, je dérange ?"

"Non non du tout, qu'est-ce qu'il y a?"

"Je peux te rejoindre?"

Léna nous rejoint 30minutes plus tard, le temps de trouver où on est, avec une bouteille de whisky.

"Wooo, c'est pas un peu tôt là?"

"Il est jamais assez tôt pour le whisky" dis-je en m'enfilant la première gorgée. 

Je sais que Julia raisonne, mais on a finis les examens, on est au bord du lac, en quoi ne peut-on pas fêter un peu ça? 

A peine une heure plus tard Julia est dans un état bien pire que le mien, finalement, c'est encore moi qui suis une mauvaise fréquentation par tout ce que je lui fais faire. Elle se met à danser au milieu de l'herbe et je vois bien tout ceux qui la regardent et qui ont envie de la dévorer, je les regarde moi aussi à mon tour, mais beaucoup moins gentiment. 

Je me met à chanter pour apporter de l'ambiance à sa danse très recherchée, et Léna apporte le rythme en faisant du beatbox. Nous finissons toutes les trois par danser et rire comme des gamines de 12ans : c'est ce que j'aime le plus avec mes copines, les fous-rires interminables. 

Je finis par rentrer, les laissant toutes les deux sur le quai du bus, avant d'enfiler mes écouteurs et faire repartir Romeo Elvis dans mes oreilles. 

Tom m'attend quand j'entre chez moi, pour la première fois depuis 3jours, il voit mon état et sans me poser de questions, me donne un citrate de bétaïne avant de me laisser m'endormir, et de continuer sa discussion avec ma mère, qui a surement du voir aussi que j'avais bu. 

"Hangover : When you love partying and you don't like the day after" c'est exactement le tee-shirt qu'il me faut, pour tous les lendemains de soirées où j'ai eu envie de mourir, surtout celui-là d'ailleurs. 

Tom est parti hier soir tard, et je le remercie pour ça, car il sait à quel point j'aime dormir dans mon lit quand je décuve et à quel point je ne veux pas être dérangée. 

Ma journée à été remplie de nourriture, écrans et sommeil. Il faut bien que je récupère avant de continuer à sortir autant. 


CelleWhere stories live. Discover now