Un dernier sourire

2_Mauvais souvenirs

_Ils viennent d'arriver ? Questionna la styliste

_Tout juste. J'ai fais pression sur le fournisseur d'Inde pour accélérer le processus sinon la cargaison ne serai venu que dans trois jours minimum. Répond son associé Italien

_Je ne doutais pas un instant que tu réussirai. Merci Jasy.

_Le maximum du plaisir me revient. N'oublie pas que je suis ton associé et que de tout façon, l'opération te bénéficie aussi bien à toi qu'a moi.

Lionna sourit devant la mine satisfaite de son ami. En effet, Jason Calderie ne refusait jamais d'éloges, bien qu'il reste humble à sa façon. Le jeune homme restait le garçon ambitieux de sa jeunesse. L'italien était son ami depuis l'université, quand ils avaient commencé ensemble à étudier la mode. Ça avait vite accroché entre eux et ils ne s'étaient plus quittés. Entre les coupes ratées, les entrées clandestines à des galas de mode privés et les petites blagues par ci par là, leur amitié s'étaient renforcer au point où ne plus se voir était inconcevable.

Aujourd'hui, Mr Calderie dirigeait avec elle leur entreprise : "The Dressing". Le nom et le logo revenait à Jason ou plutôt à sa mère.
Mme Calderie s'intéressait toujours à ce que faisait son fils et quand elle a appris leur collaboration, elle leur a tout de suite sorti cette idée. Aussi inattendue qu'était cette proposition, elle fut acceptée à l'unanimité.

Les débuts étaient difficiles mais avec les contacts qu'ils avaient amassé lors de leurs escapades, ils avaient vites gravi les échelons pour se fixer dans le top 50 des meilleures maisons des États Unis.

Lionna gérait la partie création. Elle dessinait les tenues tandis que Jason s'occupait du matériel des mannequins et des négociations. L'entreprise s'était rapidement agrandit et bien qu'ils n'aient plus besoin de se déplacer, les deux patrons voulaient tout vérifier par eux même. Voilà pourquoi, en cet après midi d'hiver, Lionna grelotait de froid devant le quai du port. Les tissus qu'elle avait commandé d'Inde étaient là et elle voulait les voir avant tout travail.

_Je peux les voir? Demanda t-elle doucement à Jason, la fumée blanche sortant des ses orifices faciaux.

_Bien sûr. Répond l'italien.

D'un geste, il fit ouvrir le premier conteneur par les ouvriers. Lionna passa sa main sur les bouts de tissus pour en juger le qualité. Comme toujours, elle ne trouvait rien à redire sur le velour de Boujrad. La qualité du tissu se sentait même sous ses doigts gelés.

_Alors? S'enquit Jasy.

_Comme d'habitude. Tout est nickel. Répondit-elle en souriant. Des fois, je me demande si tout ça reste nécessaire.

_Tu veux t' assurer que tout est parfait , ce n'est pas un crime. Tant que tu aime ce que tu fais...

Jason sourit devant la moue de son amie. De tout son entourage, Lionna était la femme la plus passionnée par son travail. Même à l'époque, dans son atelier de 25 mètres carrés, elle tenait quand même à ce que tout soit parfait. Rien n'était laissé au hasard, tout à sa place, tout comme il faut... du moins, comme elle le voulait. Elle n'est pas maniaque mais un peu trop sur les bords. Maintenant encore, elle préfère greloter de froid que de ne rien faire . Ce fut son éternuement massif et renversant qui le convint de lui proposer un café chaud.

C'est au cybercafé "Sur les flots" tout près du port que les deux adultes se sont installés, cafés et croissants sur la table, lancés dans une conversation légère. Les anecdotes loufoques de Jason leur arrachaient des fous rires, leur coûtant des regards en biais des autres clients. Mais ils en firent fit.

_Je te jure. Ronchonne Jason. Marie peut être vraiment pénible des fois.

_Elle est pourtant mignonne ta fille. Dit Lionna