il y a ta main qui caresse ma nuque
tes dents qui glissent contre tes lèvres
tu vas me lâcher et je le sais
la pression de ta peau contre la mienne s'estompe
les lumières défilent sur nos visages
mais mes yeux ne bougent pas
tu ne sais pas vraiment ce que tu veux
me laisser me briser m'embrasser
me laisser
tu as peur de la foule autour
alors qu'il n'y a jamais personne qui ne voit rien
tu te préoccupes de l'autre bout du monde alors que nos corps sont à quelques centimètres
je t'attrape le poignet, tu baisses la tête
je me demande ce que tu vas me faire
ce qu'il va advenir de nous sous ce plafond miteux
les tympans sont prêts à percer
pourtant chez nous c'est le silence
ils dansent, s'agitent, se déhanchent
et nous on est immobiles, incapables de rompre ce moment
moment qui transpire la fin et creuse les coeurs
blessés dans nos égaux, dans nos amours
tu lâches ma main et tu me souris
tu commences à t'éloigner en dansant
tu chopes un gobelet en plastique
et tu rigoles
ton corps se défoule
ton corps se défile
tu danses avec des inconnus
je te rattrape
tu ne me regardes pas
tu ne me regardes plus
et tu continues de danser
et tu continues de danser
