- Joyeux anniversaire Remus ! S'exclame ma mère.
Mon visage de fend d'un large sourire tandis qu'Espérance Howell allume onze bougies sur le gâteau posé au centre de la table.
C'est une belle soirée d'Août que mes parents ont choisi afin de célébrer mon anniversaire en regardant le soleil se coucher sur notre petit jardin anglais.Mon père passe le bras autour de mes épaules et me serre contre lui.
- Onze ans, se réjouit le bel homme qu'est Lyall Lupin en plongeant ses yeux dans les miens, l'âge le plus important chez les petits sorciers comme toi.
- Papa...
- Tu vas rentrer à Poudlard Remus ! La plus prestigieuse école de sorcellerie au monde !
- Mais...
- Tu vas parcourir les mêmes couloirs que les plus grands sorciers et sorcières !
- Je ne veux pas y aller, Papa !
Mon coeur se serre tandis qu'il s'agenouille devant moi, le visage attristé, comme chaque fois que ce sujet douloureux revient.
- Remus Lupin, déclare-t-il dans un souffle, tu as la vie plus dure que n'importe quel autre petit garçon de ton âge. Mais... (Il regarde un instant la lune pleine monter dans le ciel déjà sombre) Je veux que tu te batte pour avoir la vie que tu veux, quels que soient tes problèmes. Parce que tu veux aller à Poudlard et je le sais. Parce que ton avenir dépend de cette école et je veux ce qu'il y a de mieux pour toi. Parce que tu as le droit d'avoir ce que tout enfant sans ton... problème a.
Des larmes roulent sur mes jours et je me détourne. Si ce jour abominable n'était jamais arrivé... Si je ne m'était pas enfoncé seul dans cette forêt... Alors...
- Et n'oublie pas que ce n'est pas ta faute.
Je sens les regards emplis de tristesse de mes deux parents posés sur moi tandis qu'ils se rasseyent à table en silence.
- Remus... ? M'appelle doucement ma mère. Tu viens manger ? Avant que... heu... Le gâteau ne refroidisse...
Avant que le soleil ne soit entièrement couché.
Je soupire et me lève en jetant un dernier regard à la lune. Elle est entière ce soir et brille innocemment comme si tout allait bien. Mais c'est ces soirs qui me font trembler. Ces soirs que je redoute et où je reste terré dans ma chambre jusqu'à ce que les premiers effets se fassent sentir.
Ma transformation.
Je suis un loup-garou et je ne l'assume pas. Comment assumer tel secret ? Peu importe à qui appartient la faute de ma monstrueuse existence, les gens me détesteraient pour ce que je suis. Un monstre.Je m'assois face à ma mère qui me sourie. Ses yeux noirs profonds reflètent une immense tristesse. Celle qui ne nous a jamais quitté depuis ce jour fatidique où ma vie à été chamboulée.
Je prends une part de gâteau en essayant de paraître le plus joyeux possible mais il fait de plus en plus noir et ma peau me picote. Mon visage se contracte et je me lève précipitamment.
Ça y est. Ça commence.Mon père comprend tout de suite et accoure me poser une main sur l'épaule. Il m'entraine comme chaque mois au fond de notre jardin, là où les voisins ne peuvent plus rien voir ni entendre. Là où se dresse une minuscule cabane de jardin sans fenêtre.
On s'arrête devant la porte et je dépose un baiser sur la joue de mon père. Je vois une larme couler sur sa joue tandis qu'il me regarde en souriant tristement. Je lui sourie à mon tour avant de pénétrer dans la cabane.
Ma peau me gratte, me brûle tandis que j'attend, impuissant que ma monstrueuse nature prenne le dessus. Je fixe les murs de bois en essayant de penser à autre chose mais tout d'un coup, une vague de douleur me traverse de toute part. Mon corps entier me pique comme si on m'enfonçait des centaines de milliers d'aiguilles partout. Je sers les poings en retenant un gémissement. Je sens de la fourrure me pousser sur les bras et mes mains se métamorphoser petit à petit en pattes animales.
Je hurle, cette fois. Mon cerveau s'embrouille et les sensations de brûlures qui m'indiquent que mon corps se transforme s'accentuent de plus en plus.
Je sens mes pieds gonfler emprisonnés dans mes chaussures. Je les arrache à grands coups de griffes et découvre avec horreur de grandes pattes recouverte de fourrure grise.
Ma vue se brouille et mes cordes vocales produisent un rugissement affreux contre ma volonté. Je ne sais plus qui je suis... Qu'est ce que je fais là ?
Je me jette contre les murs, griffe le bois sec en hurlant. Il faut que je sorte. Du sang. Je veux du sang.
Mais ma prison reste inébranlable, indifférente à mes prières.Je me recroquville sur le sol, soudain assailli par les brûlures de mes nombreuses blessures et je me sens sombrer dans l'inconscience.
Toc toc toc
Le grincement de la porte qui s'ouvre me réveille en sursaut. Ma peau me picote, signe que je viens de me retransformer. La douce lueur de l'aube qui filtre à travers le plafond branlant me fait cligner des yeux tandis que je me tourne vers mon père, debout dans l'encadrure de la porte, la mine soucieuse.
- Remus, s'exclame-t-il, tu t'es blessé !
Il me prend dans ses bras et je répond à son étreinte, trop heureux de ce réconfort après cette affreuse nuit.
- Viens vite.
Il me traîne vers la sortie et nous remontons le chemin en silence, jusqu'à notre terrasse où ma mère serre le petit-déjeuner.
- Mon chéri !
Elle me prend dans ses bras à son tour et me fait asseoir à un bout de table.- Viens donc manger tu dois mourrir de faim !
Je commence à manger en ignorant la douleur lancinante dans mes doigts pleins de sang séché.
Mais une ombre dans le ciel attire mon attention. Une ombre qui semble se rapprocher à une vitesse folle.
Un hibou.
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Méfait Accompli
Random☆Tous ces instants, depuis notre rencontre à ce jour fatal où notre groupe a été brisé par la mort, méritent d'être racontés. Notre rencontre à changé nos trois vies. A jamais☆