La pluie ne cessait de s'abattre bruyamment sur le pare-brise de la voiture, créant ainsi une ambiance à la fois paisible et pesante. Jimin, lui, adorait le son de la pluie, trouvant cette mélodie particulièrement belle et apaisante. Néanmoins, aujourd'hui, il était loin d'être calme. Il était d'ailleurs tout particulièrement angoissé, sa jambe ne cessant de se mouvoir de haut en bas, frappant inlassablement le sol de la voiture.
« Jimin, ne sois pas aussi stressé, tu vas vivre les plus belles années de ta vie ! Profites-en »
La voix de sa mère le sortit de sa tourmente. Il tourna alors son visage vers celle-ci, un léger sourire aux lèvres. Sa mère avait toujours eu la capacité de le rassurer, de l'encourager à se dépasser. Elle l'avait toujours poussé à se surpasser, accordant à son fils une confiance aveugle. Le jeune homme aimait cela chez elle. Tout le monde rêvait d'avoir une mère comme elle.
La voiture se gara finalement sur l'immense parking de l'Université de Séoul et Jimin mit quelques instant avant d'en sortir. Les bâtiments étaient immenses et il ne savait déjà plus où donner de la tête. Comment allait-il faire pour se repérer dans un endroit aussi grand que celui-ci ? Il n'en avait aucune idée. Il fut sorti de ses pensée par l'étreinte douce et chaleureuse de sa mère qu'il lui rendit instantanément malgré la pluie qui s'abattait sur eux. « Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas », avait-elle tout simplement murmurer à l'oreille de son fils avant de déposer un léger baiser contre sa joue. Ce geste fit sourire tendrement Jimin, qui se sentit comme beaucoup plus détendu à présent.
Le jeune homme alla rapidement prendre sa valise dans le coffre de la voiture qui était beaucoup plus lourde que prévu. En effet, il n'avait pas réussi à faire un réel tri dans ses vêtements et ses affaires, et avait donc tout emporter par peur de manquer de quoi que ce soit. Il ne pourrait que très rarement rentrer chez lui, il le savait, Busan étant à l'opposé de Séoul. Cette rentrée à l'Université marquait un tournant significatif dans sa vie et il voulait faire les choses du mieux qu'il pouvait.
Après des dernières embrassades émus avec sa mère, Jimin la vit s'éloigner jusqu'à ne plus du tout voir la voiture de celle-ci. Il prit une grande inspiration, comme pour essayer de relâcher toute son inquiétude tandis qu'il expirait. Puis, il finit par mettre la capuche de son sweat noir sur sa tête, en essayant de ne pas non plus avoir les cheveux trempés par cette pluie devenant de plus en plus battante.
Tandis qu'il marchait en direction des dortoirs de l'Université, il sortit un petit papier de la poche arrière de son jean où était inscrit le numéro de sa chambre « 103 ». S'en suivit de nombreux escaliers montés, de multiples couloirs se ressemblant tous les uns avec les autres parcourus, en vain. « Il va falloir revoir ton sens de l'orientation » s'était-il dit pour lui-même. Puis, il arriva enfin devant une porte rouge avec inscrit en gros dessus le numéro « 103 ». Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres et lorsqu'il entra dans sa chambre, il ne put s'empêcher de sautiller de joie. Elle ne faisait pas plus d'une quinzaine de mètres carrés mais cela lui suffisait amplement. Il avait tout le nécessaire pour vivre : une petite kitchenette, un lit, un bureau, et une salle de douche. L'Université allait peut-être lui plaire finalement, qui sait.
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Jimin courrait partout dans les couloirs, comme affolé de ne pas trouver la salle de son premier cours de littérature. Il ne voulait absolument pas arriver en retard. Celui-ci se faisait bousculer de tous les côtés par d'autres étudiants et commençait à perdre patience. Il remit en place une de ses mèches de cheveux qui lui retombait devant les yeux avant d'apercevoir au loin un jeune homme tout seul. La plupart des étudiants se déplaçait en groupe, mais pas lui. En prenant son courage à deux mains, il se faufila difficilement vers celui-ci et, une fois à sa hauteur, il mit furtivement une main sur son épaule comme pour l'alerter de sa présence.
« Excuse-moi... ? »
Le jeune homme se retourna et regarda Jimin avant de lui adresser un large et franc sourire. Il fut soulagé de voir que celui qui se trouvait désormais face à lui avait l'air de quelqu'un d'appréciable et prêt à l'aider.
« En fait, je suis totalement perdu », expliqua Jimin, gêné. « C'est mon premier jour ici et je ne trouve pas ma salle. Est-ce que tu pourrais m'aider ? », son ton était presque suppliant.
« Bien sûr, je m'appelle Jung Hoseok, et toi ? », dit-il d'un ton enjoué.
« Park Jimin, enchanté ! »,s'en suivit une poignée de main amicale.
« C'est mon premier jour aussi, mais j'ai fait les portes ouvertes alors je connais à peu près les lieux. C'est quoi ton cours ? »
« Littérature anglaise. C'est en salle 30B »
« Vraiment ? On est dans la même classe alors, c'est cool ! »
Jimin se sentit comme tout d'un coup soulagé, comme si un poids immense s'enlevait de ses épaules. Hoseok avait l'air vraiment sympas, et se faire un ami dès le premier jour, il en rêvait. Il ne se voyait certainement pas passer toute son année tout seul, à manger tout seul, et à ne jamais pouvoir sortir. Les deux jeunes hommes se dirigèrent donc vers la salle 30B en commençant à faire connaissance sur le trajet.
Mais Jimin se fit fortement percuter l'épaule par quelqu'un, ce qui lui valut un petit gémissement de douleur et une perte d'équilibre considérable. Cela lui avait vraiment fait mal, comme si la personne l'avait vraiment fait exprès. Il se retourna donc vers l'individus qui, lui, continuait sa route comme si de rien n'était, et vit qu'il n'était pas tout seul. Ils étaient cinq en réalité et étaient bien différents des autres étudiants, vêtus uniquement de noir, de vestes en cuir et de bottines. Ne voulant pas se créer d'ennuis dès le premier jour, il voulut continuer sa route mais la voix d'Hoseok retentit à ses côtés.
« Eh toi, tu pourrais t'excuser ! »
Les yeux de Jimin s'écarquillèrent, formant deux orbes totalement sous le choc. Est-ce que son nouvel ami les avait bien regardés ? Aucune excuse ne se fit entendre. À vrai dire, le jeune homme qui l'avait bousculé ne s'était même pas retourné. À la place, il avait fièrement brandi son majeur en leur direction, toujours en train de marcher suivit d'un « Va te faire foutre ». Qu'avait dit sa mère déjà ? Les plus belles années de sa vie ? Peut-être bien. Mais il savait d'ores et déjà qu'il ne fallait pas approcher ces cinq garçons qui, malgré le fait qu'ils ne soient que de dos, ne lui inspirait pas du tout confiance.
