A 75 ans, Sophie pouvait se vanter d'avoir bien vécu. Oui ! Il n'était pas donné à tout le monde de vivre comme elle a vécu, se dit 'elle. Combien peuvent se vanter d'avoir aimé et d'avoir été aimé en retour par le même être inconditionnellement pendant cinquante huit longues années ? Elle oui ! Elle pouvait s'en vanter ! Elle avait aimé Ben son mari, et il l'avait aimé en retour jusqu'à ce que la mort les sépare ! C'était une grâce pensa t'elle avec conviction. Et malgré son chagrin, elle n'allait pas perdre son temps à se morfondre. Non ! Elle venait d'enterrer son amour certes ; mais elle allait célébrer leur amour en continuant à raconter leur histoire à la jeune génération, à l'enseigner sur les fondements d'un mariage solide. Elle allait continuer à faire vivre leur centre d'aide et d'accompagnement des couples en difficulté, jusqu'à ce qu'ils puissent se voir à nouveau selon la volonté su Seigneur. Tellement de couples avaient été restaurés grâce à eux ; non qu'ils en fussent pour quelque chose, mais c'était la grâce de Dieu, pensa t'elle sous le coup de l'émotion. On les appelait affectueusement Papy Ben et Mammy Sophie. Désormais il n'y aurait qu'elle.
Elle était perdue dans ses pensées quand sa jeune assistante vint lui annoncer l'arrivée du jeune couple qu'elle devait recevoir : Robert et Anne. Selon leurs lettres, ils étaient mariés depuis sept ans mais semblaient déjà ne plus se supporter. Chacun pointait du doigt les défauts de l'autre sans pour autant s'avouer les siens. Elle eut un léger sourire. Ce défaut était commun à la majorité des jeunes couples. Robert en voulait profondément à sa femme. « Elle a tué mon fils madame! Elle était toute ma vie ! J'avais confiance en elle, et elle a tué mon fils !», s'était 'il écrié au téléphone la semaine passée, quand elle l'avait contacté pour le convaincre d'accompagner sa femme aujourd'hui.
Elle se leva, pria un instant et se dirigea vers son bureau afin de les recevoir......
En entrant dans le bureau, Sophie fût premièrement frappée par leur langage corporel, assez expressif qui semblait crier : on n'a plus rien à faire ensemble !
En effet, assis aussi loin de l'autre que le permettait la configuration des canapés de la pièce, ils se tournaient en plus dos ! Ils se levèrent pour la saluer dès qu'ils la virent et lui présentèrent leurs condoléances pour son mari.
-Nous ne l'avons appris qu'à notre arrivée, sinon on ne vous aurait pas dérangé en pareil moment, lui dit Robert sur un ton d'excuse.
-Non, c'était à nous de reporter le rendez-vous s'il y avait lieu de le faire et ce n'est pas le cas. Vous vous attendiez c'est vrai à discuter avec mon mari et moi. Et je peux comprendre que vous puissiez douter de ma capacité à résoudre votre problème. Et vous auriez raison ! Mais la bonne nouvelle, c'est que même si Ben n'est plus là, le Seigneur qui nous a toujours guidés dans l'accompagnement de couples dans votre situation, est encore là aujourd'hui et il agira certainement pour restaurer votre foyer. Vous n'y croyez pas encore ; mais j'en suis persuadée.
Sur ce elle alla prendre place et les invita à faire de même sur le canapé en face. Quand ils le firent elle prit la parole.
-Ok ! Robert et Anne ! C'est avec joie que nous avons reçu votre courrier nous demandant de l'aide pour votre couple. Les circonstances dans lesquelles vous nous avez écrit n'ont rien de joyeux pour vous certes, mais pour nous c'est un pas vers la restauration de votre couple. Il n'y a pas de méthodes standards ; nous nous laisserons juste guider par la sagesse divine et aussi l'expérience acquise au cours de toutes ces années. Alors ; voici vos deux courriers, dit 'elle en sortant leurs lettres de leur dossier.
-Robert, je vais vous remettre la lettre de votre femme et vous la lirez à haute voix. Anne vous ferez de même ; et après nous discuterons. Devant leurs regards étonnés, elle expliqua.
-Le pourquoi est simple. Souvent les crises dans les couples sont dus au fait que les partenaires ne s'écoutent pas, ne communiquent pas. En lisant la plainte de votre femme vous serez forcé de l'écouter et elle de même.
Robert déplia la lettre de sa femme et commença à la lire d'un ton délibérément détaché.
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Chère Mammy Sophie,
Je vous écris suite à notre conversation téléphonique d'avant-hier où vous m'aviez demandé de mettre par écrit mon problème tel que je le vivais.
Je suis mariée depuis sept ans à Robert et ensemble nous avons eu deux enfants : une fille de cinq ans et un garçon qui aurait eu trois ans aujourd'hui. Mais il nous a quitté à 11mois et mon mari m'en tiens pour responsable. C'était un accident, un stupide accident, une seconde d'inattention et la catastrophe ! J'ai perdu mon bébé. Jamais il ne pourra m'en vouloir plus que je m'en veux moi-même. L'entendre dire que ce n'était pas de ma faute m'aurait sans doute aidé. Mais il n'a jamais prononcé cette fameuse phrase. Il ne me jamais dit qu'il me tenait pour responsable, mais il n'a jamais dit que je ne l'étais pas non plus. Depuis on a perdu notre complicité. On dirait qu'il ne me supporte plus. On se parle à peine, il mange rarement à la maison, et il ne me touche plus. Je le soupçonne même d'avoir une maîtresse. Je suis à bout mammy Sophie. Je pense que s'il n'y avait pas ma fille, j'aurais mis un terme à tout ceci pour retrouver mon fils. Je ne sais plus quoi faire !
Aidez-moi !
Anne
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Robert aurait bien voulu garder le même ton jusqu'à la fin de la lecture, mais au fur et à mesure qu'il évoluait dans la lecture, toute la colère accumulée depuis ces deux dernières années commençait à prendre le dessus. A la fin, il explosa, bondissant du canapé!
-Un accident ? Un stupide accident ? Elle a tué mon fils madame ! Rien de plus, rien de moins ! Et ma fille aussi aurait pu mourir ! Je lui avais interdit d'aller à cet anniversaire. Si elle avait obéi, elle n'aurait pas eu cet accident, et mon fils ne serait pas mort.
-Il était aussi le mien, t'en souviens-tu ? lui demanda Anne en sanglotant. Dès qu'il a été conçu il a été à moi. Il a grandit en moi, et pendant tout ce temps, il a été à moi. Il est né au bout de 32 heures de travail où j'ai atrocement souffert dans mon corps et dans ma chair ; tu en étais témoin ! Penses-tu que je l'aurais mis sciemment en danger ? Oui je t'ai désobéi ! Oui je me suis rendu à l'anniversaire de ta mère alors que tu me l'avais interdit ! Je l'avais pourtant fait dans ton intérêt. J'estimais que......
-Je me fiche complètement de ce à quoi tu pensais, dit Robert en la coupant. Tu n'avais pas à y être, c'est tout !
Sophie s'adossa au canapé et les observait sans les interrompre. C'était sans doute la seule vrai conversation qu'ils avaient depuis deux ans et elle se garderait bien de les interrompre, à moins que cela ne soit nécessaire.
-Tu étais malheureux d'en vouloir à ta mère. Tu avais besoin d'elle, mais ton orgueil t'empêchait de lui pardonner. Tu avais besoin d'elle Rob et tu as toujours besoin d'elle.
-Faux ! Je n'ai jamais eu besoin d'elle et tu n'avais pas à t'en mêler ! Ma mère est un tsunami ; elle détruit tout sur son passage ! La preuve, elle nous a détruit tu ne vois pas ? Et c'est toi qui lui as permis de le faire !
En les écoutant Sophie devint nostalgique. Elle les comprenait plus qu'ils ne pouvaient le croire. Elle avait aussi perdu un enfant. Sa fille aînée Déborah. C'est déjà terrible de perdre un enfant, mais penser que cela aurait pu être évité était pire. Elle en avait longtemps voulu à Ben. Elle était même persuadée de ne pouvoir jamais lui pardonner. Mais quand on comprend que dans un couple, la rancune est une prison dans laquelle on s'enferme soi même au bonheur, il devient plus facile de lâcher prise.
Revenant à eux, elle constata qu'ils s'étaient à nouveau enfermés dans le silence. Robert semblait toujours en colère et Anne en larmes.
Elle prit la parole et leur dit :
- Vous n'en êtes peut-être pas encore conscients, mais vous venez de faire un grand pas tous les deux. Un grand pas vers un mieux-être de votre couple. Car vous venez de communiquer. Vous avez plus parlé en ces quelques minutes que vous ne l'avez fait durant ces dernières années. Maintenant Anne ; vous allez lire la lettre de Robert.
****************************************************************DECOUVREZ LA SUITE EN PRENANT LE RDV DIMANCHE PROCHAIN !!!!!
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ILS SE SONT AIMES
Ficción GeneralILS SE SONT AIMÉS, ILS S'AIMERONT À NOUVEAU! MÊME S'ILS SE SONT HAÏS, ILS S'AIMERONT À NOUVEAU! ET S'ILS SE SONT TRAHIS, ILS S'AIMERONT À NOUVEAU! AVEC MAMMY SOPHIE, ET PAR LA GRÂCE DE DIEU, ILS S'AIMERONT À NOUVEAU! PUISQU'ILS SE SONT AIMÉS, ILS S'...