3 - Hypocrisie

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Ouvrant lentement les yeux, les paupières légèrement papillonnantes à cause de la lumière vigoureuse du jour, Léonardo rencontra les rideaux bleus électriques de ce qui était, depuis près de deux mois maintenant, sa chambre.

Le jeune homme se redressa à l'aide d'une pression sur ses coudes puis s'adossa à la tête de son lit. Son esprit était encore légèrement embrumé, comme à chaque fois qu'il sortait de cette excessivement longue mais néanmoins importante phase d'inconscience qu'était le sommeil. Il avait besoin d'immobilité pour mettre un peu d'ordre dans ses pensées, de calme pour ressentir pleinement la légère brise qui passait par la fenêtre de sa chambre, agitait ses rideaux et venait lentement caresser son visage dont les yeux étaient fermés pour profiter pleinement de cet instant d'ample ressourcement avec la réalité.

Il tapa ensuite deux fois dans ses mains : la première fois pour remercier les divinités de lui avoir permis de découvrir ce nouveau jour contrairement, certainement, à d'autres personnes dans le monde. Et la seconde pour leur demander cette fois, de permettre à ce que sa journée soit autant chargée en bienfaisance.

Le réveil était un moment important dans les coutumes de son pays.

Il se leva finalement après sa phase de prière quotidienne, passa par la salle de bain pour se brosser les dents et c'est en chantonnant délicatement qu'il descendit les escaliers qui menaient à la cuisine.

La boulangerie était déjà ouverte à cette heure,raison pour laquelle il ne trouva que Marinette qui s'était déjà affairée à dresser la table. C'était rare de voir la jeune femme debout de bonne heure, elle était pour ainsi dire une habituée de la grasse matinée, même quand celle-ci n'était pas de convenance.

Cependant, depuis l'arrivée de Léonardo dans sa vie, elle faisait en sorte d'écourter de quelques minutes la douce étreinte qu'elle partageait avec ses draps. En pyjama et ses cheveux noirs négligemment lâchés en de mèches filandreuses sur ses épaules, elle préparait le petit déjeuné quand la présence de Léonardo dans son dos attira son attention.

- « Bonjour Léo », le salua-t-elle gaiement tout en se retournant pour le regarder. « J'ai préparé le petit déjeuné, installe-toi », lui intima-t-elle avec le sourire qui était si caractéristique de sa bonne humeur permanente.

Pour Léonardo, Marinette était un vrai rayon de soleil, il y'avait pas d'autres explications appart qu'elle devait certainement provenir directement de la source ponctuelle. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un qui arrivait à sourire comme elle le faisait en toute circonstance et avec n'importe qui, même quand la situation paraissait si désespéré qu'il y'avait plus moyen d'y témoigner de l'optimisme. Elle était si gaie...si vraie qu'il suffisait au jeune homme de poser les yeux sur ses petites taches de rousseurs pour avoir le cœur soudainement très léger.

Quand il était de mauvaise humeur, quand il broyait du noir, quand il avait l'impression d'être si en colère que ses sentiments formaient dans son cœur plein de cumulonimbus chargés d'éclairs, prémisses d'une proche tempête, il regardait Marinette, son remède, son soleil qui éclaircissait le ciel de ses ressentiments d'un seul rayonnant petit sourire.

Comme maintenant.

- « Il ne fallait pas te donner tant de peine Mari », dit-il après avoir parcouru des yeux la myriade de délicieuses petites attentions dont était composé leur petit déjeuné, soigneusement disposé sur la table de la salle à manger. « Tu es adorable », approuva-t-il en lui embrassant les cheveux.

Elle laissa échapper un petit rire enchanté face à cette soudaine démonstration d'affection qui était de plus en plus courante entre eux.

La brune jeune femme regardait l'avancement de leur relation avec un petit sourire apaisé et un soupir mélancolique des anciens moments où ils n'arrivaient pas à combler les blancs gênant après une conversation, craignant tous les deux de sortir une imbécilité qui ne leur ferait pas paraitre experts. De ces anciens moments où ils ne savaient pas réellement comment se comporter correctement en présent de l'autre. Ne saisissant pas clairement si l'évolution de leur relation acceptait qu'ils se permettent l'action de tel ou tel acte.

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