Chapitre 4

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Le réveil fut brutal pour Yoongi le lendemain de la soirée.

Avant même d'ouvrir les yeux, il avait mal à la tête.
Avant même d'ouvrir les yeux, il avait envie de courir vomir ses tripes.
Avant même d'ouvrir les yeux, il savait où il était, et il savait qu'il ne devait pas être là.

Cette putain d'odeur d'encens. Il la connaissait par cœur. Il l'avait appréciée. Et s'il devait être honnête avec lui même, il l'appréciait encore.

Il n'avait toujours pas ouvert les yeux. Il releva son corps endolori et la couverture qui était sur lui tomba. La sensation sur sa peau lui confirma qu'il était nu.
Pourtant, il ne paniqua pas. Il était juste déçu de lui même.

Il n'avait pas encore passé en revue sa soirée de la veille, mais il savait le plus important.

Il avait replongé. Ils avaient replongé.
Encore une fois, il était retourné dans sa zone de confort.

Lentement, il ouvrit un œil puis le referma, plus rapidement cette fois. Les volets n'étaient pas fermés et la lumière était trop agressive. Les volets n'étaient jamais fermés ici. Il était sûrement déjà tard. Fin de matinée, ou début d'après midi. Il n'allait pas aller en cours aujourd'hui. Ça veut dire qu'il était déjà en week-end. Quel formidable début de week-end.

Il se leva, toujours aveugle, et se dirigea vers le coin cuisine. Putain il connaissait cet appartement beaucoup trop bien. Il se servit un verre d'eau en tâtonnant avec ses mains dans les placards. Ses yeux s'ouvraient peu à peu.

Hoseok le rejoignit, lui aussi en tenue d'Eve. Chacun devant l'évier, ils burent silencieusement, à tour de rôle, se passant le verre. Leur soif étanchée, ils restèrent muets.

Il n'y avait rien à dire. Alors Yoongi ramassa ses affaires éparpillées un peu partout, se rhabilla et parti. Aucun regard ne fut échangé.

-

Il mis son téléphone en charge dès qu'il rentra dans son studio, ce dernier n'avait  comme à son habitude plus de batterie.

Macao dormait sur la mezzanine de l'étudiant et choisi de ne pas se réveiller quand son propriétaire appela son nom. Il avait passé la nuit dehors, il était donc de rigueur de faire la gueule au moins dix minutes avant de lui accorder de l'attention. De toute façon, la chatte avait déjà fait pipi sur un tas de fringues qui traînait par terre pour manifester son mécontentement.

Le temps de laisser charger un minimum son appareil et sans réponse de son animal, Yoongi décida d'une douche. Il avait à réfléchir, et il avait à laver.

La douche fut longue. La soirée de la vieille fit son chemin dans les souvenirs de l'étudiant. L'eau presque bouillante qui passait sur son visage étaient mélangées à des larmes, mais il n'était pas triste.

Plus les minutes passaient sous le jet d'eau, plus il se rapprochait du sol de la cabine de douche jusqu'à s'y asseoir finalement.

Un miaulement le réveilla de sa transe introspective. Macao avait trouvé que la douche de son propriétaire prenait trop de temps. Il était maintenant temps qu'il lui donne toute son attention et qu'il remplisse sa gamelle de croquettes.

Yoongi plia aux exigences de son chat. Ça ne servait à rien de ressasser. C'était déjà arrivé, et ils s'en étaient remis. Ça arrivera sûrement encore, et ils s'en remettraient.

Macao retourna à sa place après avoir mangé quelques croquettes, bailla et se recoucha. Elle avait senti l'odeur que son humain avait quand il est rentré. A chaque fois qu'il avait cette odeur de transpiration, mêlée à celle d'un autre être humain, cette odeur rance, la chatte savait qu'il irait se recoucher. Elle attendait seulement que sa bouillotte humaine la rejoigne.

Alors que Yoongi s'asseyait sur son canapé, en dessous de sa mezzanine, il alluma son téléphone. Il avait clairement une énorme gueule de bois et il était désorienté.

Le temps que son appareil se réveille, il se roula une cigarette. Puis il l'alluma, en tira quelques taffes et fini par l'abandonner dans son cendrier. Il n'aimait pas fumer après une soirée, mais il l'oubliait à chaque fois. Il se leva pour se rincer la bouche de ce goût qu'il trouvait horrible et en profita pour chercher dans ses placards un doliprane ou tout autre antidouleur. Il trouva beaucoup de boîtes de médicaments, mais rien qui pouvait l'aider actuellement.

Soudainement, il eut besoin de savoir l'heure. Il n'avait pas d'horloge. Et la flemme d'allumer son ordinateur qui n'était pas de première jeunesse. Il fallait qu'il connaisse l'heure. Un repère, peu importe lequel.

Il alla regarder sur son téléphone qui lui demandait un code pin. Il n'entra pas le code, il n'en avait pas besoin pour connaître l'heure.

16h22.

Ah, il avait faim.

Mais il se retrouva comme son félin m'avait prédit dans son lit, à dormir profondément à côté de sa boule de poil heureuse.

D'automne | yoonminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant