Partie III :

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III

Mon petit monstre grandissait de ouf .

J'en doute même pas , c'st ma progéniture , elle est de moi cette petite chose qui me regarde avec ses yeuz graves noirs , cette grosse tête , cette petite bouche en cœur qu'elle tient de oim .

Argh ma princesse est magnifique !

Ma mère me met à l'amande ces derniers jours .

Je suis entre ses filets & même pour aller chez Bramane durant la journée c'st impossible .

C'st limite si depuis qu'elle est là elle m'attachait ap aux pieds de Ina.

J'ai donc appris à kiffer être avec ma petite.

Eh tu sais quoi Ali , la dernière fois ta fille m'a sourit.

Wallah le temps d'un instant je n'ai plus réfléchi à rien . Le temps d'un instant tout ce qui se défilait dans ma chienne de ive est passé.

Elle a senti que j'étais pas ienb ou belek c'st ma tête de narvalo qui l'a fait rire , ou même encore elle avait tiep de moi , je sais pas frère wallah. Mais elle a souri à son voyou de père.

Après ça , même après des ré-soi grave violentes , bouteilles de 16 à flots , barrettes bien pleines , discussions sales entre vermines j'essayait de revenir moins défoncé .

Des fois je me ramassais sur le parquet , juste à coté de sa cage , histoire d'être avec elle , de la bercer dès son premier cri : yemma avait trop de cernes , je devais prendre la relève .

Ouai , ma petite pleurnicheuse était devenu mon seul échappatoire pendant ces moments , un lampadaire dans une nuit noire , un oasis en plein désert , la seringue d'un tox' , la plus belle réussite à mes yeux.

Oh ! Laissez moi parler shab une tafiole de poète , ouai laissez moi vous montrer que je suis un youv avec un grand cœur.

[...]

Brams - Tu tiens le coup la famille ?

Moi - Ouai teukass

Salim - Vous avez la même bouille frère c'st énorme

Moi - Comment on met ce truc putain .

Salim - (rires) Salle loss-bo , tu l'as mit à l'envers wesh .

Moi - Ah ouai c'st bon et pour la descente je crois

Brams - Quoi ? Tu crois rien du tout .

Moi - Quoi , quoi ? Depuis quand t'es mon daron fils de chien ?

Brams - Ben t'y vas pas mon petit , t'es un ouf toi . Wallah j'ai hleuf t'y vas pas . C'est risqué , y'a la petite et tout on s'est pas où ça va aboutir et puis ..

Je l'écoutais même plus.

Il a sorti les grand mots, des hypothèses tah les paranos.

Je l'ai laissé dans sa matrice, c'est un baiser le renoi .

Brams il n'a pas la mentale du youv mais les couilles du mec de 6-T.

C'est le genre de gars à s'ajouter une peine le jour de sa sortie de zonz parce qu'il a baisé le maton qui lui a fait un regard de travers , ou un taulard qu'essaye d'insulter sa mère.

Le vrai youv il ne parle pas , on l'entend pas , on le voit pas. Il te piste , te suis , te sens avant de te crever sur ton propre territoire sans que tu ne vois rien venir. Ouai le youv il marche avec un secret dans la préparation et un cynisme et une sale cruauté dans l'exécution.

Dés lors le risque premier de notre "métier" se discute entre la place dans une prison ou celle dans un cimetière.

Mais ! mais même en enfer je tuerai pas pour de la coke, je ne ferai de quelqu'un un blase gravé sur une tombe seulement pour nourrir ma fille et ma reum , seulement pour ne pas que ma mif prenne perpet' avec moi . Contradictions de ouf dan mon vau-cer ! Je me contredits moi même zeubi.

Brams - Eh mais t'es bouché du cul ce matin ou quoi ?

Moi - Azi viens on va au grec .

Brams - Le premier arrivé en bas, paye

Moi - (rires) T'es un de ces narvalo toi en vrai.

Brams - Tu vas lui payer son grec au narvalo

Moi - Oh le salle tricheur de sa mère .

On a descendu les escaliers en o5-o5 . Des vrais gamins, laisse tomber !

[...]

o6 du mat et j'ai effrité tout mon bédo, ma soirée a été sale.

Je suis dans une autre 6-T , parfumé de ouf par Monsieur Jack ,je vois flou bref je suis défoncé jusqu'aux os .

Ma mère va me crever si je la trouve déjà debout.

- (en élévant la voix) Putain mais regarde où tu marches !

Moi - Parle bien je te monte en l'air en o2-o2 moi

- (d'un ton plus calme, paniquée) Quoi ? Mais c'est toi qui . Non c'est bon en faite , je dis rien wallah. Tfou

Elle a ramassé son sac à dos et à voulu tracer .

J'ai rigolé , mais wallah je me suis tapé des barres sous ma capuche. Elle me fait gol-ri avec son petit corps de crevette son petit jeu de bonhomme , ça parle plus fort que moi , ça se chausse en TN alors que rien du tout en vrai , une grosse tapette.

« Au passage j'en place une pour les sœurs qui se respectent, celles qui marchent tête baissée , calmes , discrètes . Les vraies femmes. »

Au moment où elle se bouge , un truc fou me passe par la tête , j'ai envie de jouer , j'ai envie de la hagar , j'ai vraiment envie de rester un peu avec elle encore .

Mari jeanne m'a foutu un sal effet cette nuit encore une fois , je crois .

"En faite non Jal' , laisse ça aux don juan , les petits dragueurs qui parlent de coupe au gel , de crête teintée en blond-pétasse , de veste en peau de crocro, les petits morveux de tess , mi gays , mi caillera "

Non , nique .

Je l'ai rattrapé par le bras , elle a un sourire au coin elle aussi , elle me nargue .

Je vais faire une connerie .

Putain, son visage est trop , j'espère qu'elle en vaut le coup.

"A la youv"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant