Partie XXV :

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XXV

Je suis passé récupérer des loves chez un p'tit gars dans un trou paumé.

Cet endroit est trop scred , trop sale. Le peu de bâtiments qui s'y trouve , lance sévère un sos aux bulldozer , le bitume n'y pousse plus , full 'teilles de 22 éparpillées au sol , trop de pétards et de mégots en cendre , tout les gars qui y nichent prient de rejoindre les cieux : ouai un p'tit enfer sur terre.

J'y vais que la nuit moi .

Façon pour n'importe quels bails la nuit reste le moment propice à mes sales actions. Elle correspond généralement à l'absence de règles , c'est moins lassant, moins bruyant , pas de logiques de dingo , de règles , d'interdit comme dire bonjour , marcher avec quelqu'un ... et c'est surtout sombre. Aussi sombre que ma ive , mon âme , ma te-tê. Ouai la noirceur de la nuit me soutient vraiment dans mon ascension dans ce monde fasciste et ça ne peut que foutre du bien de savoir parfois qu'on est pas seul dans la merde . Bordel qu'est ce que j'suis parfois lâche !

- Yo Jalil !

- Ouaa qu'est ce tu fous là mac ?

Mac, macchabée ou zombie.

Je croyais qu'il était enfin retourné dans son bled définitivement putain mais j'étais vraiment à coté de la plaque.

Un vrai cadavre ambulant ce mec wallah il vit pas au sens propre du terme. Et pourtant il avait tout pour lui zebi . Même quelques pouilleux l'enviaient jusqu'aux artères.

Enfin « tout » c'est un gros mot pour lui. Il avait juste des tass , des billets , des turv' , le genre de gars qui deale avec sheitan pour la frime et la trime à la fois mais en dépit de tout ce luxe une seule chose lui manquait , la plus vraie , la plus importante : une famille. Ouai ce luxe n'est pas offert à tout le monde malheureusement .

Son histoire stagne encore dans ma gorge bordel.

L'histoire de mac' c'est celle de tout les frères, la mienne, la vôtre peut être , c'est l'histoire d'« être au mauvais endroit , au mauvais moment. » bordel un cas de fils de pute !

Ouai on s'y voit tous en quelque sorte mais il n'y a qu'à lui que cette histoire a insufflé un gout de rage , de regret , de peine , de suicide. Wallah j'me demande bien d'où lui vient cette force de ne pas tailler ses veines ou de gerber ses trippes.

Macchabée nichait seul-tout avec sa p'tite sœur , les darons au de-blé après le drame.

Une meuf sobre et astiquée wallah , on baissait tous les yeux devant elle.

Ils étaient tout le temps fourrés ensemble , il la protégeait jusqu'aux dents , trop jaloux , trop possessif , trop fière d'elle pour en faire profiter les autres. Il la laissais jamais : des putains de siamois ma gueule.

La seule fois où il pouvait pas l'escorter après son taff , deux , trois , quatre daleux , les bactéries les plus infectes d'une autre tessi , des habteu qui laissent jamais leur habta , neurones consumés , bon sens consumé , surtout humanité consumée.

Ces chiens de la casse sont passé à plusieurs sur elle, ils ont violé et violenté son innocence. Elle était toute petite wallah , trop de problocs sur ses épaules sûrement : l'espoir de darons immigrés , dignité du rat qui lui servait de reufton , un putain de bel avenir devant elle contrairement à beaucoup de putes dans le tiek.

Il s'en ai voulu , il s'en veut , il s'en voudra jusqu'à son dernier souffle de pas avoir été là pour elle.

On était tous passé en gav' le lendemain pour avoir cloué un des enculés sur un lit d'hosto à moitié mort. Ca n'a servi à rien parce que même si ce bâtard est aujourd'hui en fauteuil roulant , il n'a jamais lance-bas ces assoc' et ça n'a pas fait revenir la petite de mac non plus.

"A la youv"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant