Chapitre 8 I La grande roue

20 2 1
                                    

Les paroles de cette chanson résonnait toujours dans ma tête. Et bien que je n'avais pas revu Calum depuis plus d'un mois je ne pensais qu'à lui en permanence. La rentré était là et même si je préférais rester chez moi à profiter des derniers rayons du soleil qui se poseraient sur mon parquet, je n'avais pas d'autre choix que de me préparer. J'optai pour un jean bleu et un t-shirt blanc aux rayures marines. Je pense que tu t'en ai aperçu, mais pas mal de choses on changé pendant l'été. J'ai les cheveux coupés aux épaules et j'ai décidé de ne plus me vêtir uniquement de noir. Cela m'est venu comme ça, un beau matin d'août je me suis lever de bonne heure, j'ai bu un milk-shake et je suis allez chez le coiffeur. J'ai ensuite demandé à ma mère s'il elle était prête à faire chauffer sa carte de crédit et croit le ou non elle n'a pas hésité une seconde. A croire qu'elle n'attendait que ça depuis des années. 

Je descendit prendre une pomme et je me dirigea vers la salle de bain. Je devais me lever plus tôt pour avoir le temps de me préparer et avoir un maquillage digne de ce nom. Au début, j'avoue avoir trouvé cela compliqué d'être une fille mais pour ne rien te cacher j'y ai pris rapidement goût. Mon sac à dos était posé sur une chaise du salon et j'y glissa mon ordinateur pensant aux longues heures de cours où je n'aurais rien d'autre à faire. J'enfilai mes baskets et verrouilla la porte derrière moi. Le métro et les rues grouillaient de personnes pressées qui marchaient sans regarder où elles allaient,  ne pensant qu'à leur petit être. En fin de compte il n'y avait que moi qui était différente. 

Les vieilles pierres qui ornaient les mûrs du bâtiment reflétaient la lumière du soleil qui se hissait haut dans le ciel parfaitement bleu. Je fus surprise que ce spectacle simple dessine un sourire sur mes lèvres. Je marchais en directement du hall pour voir à quelle classe j'allais avoir à faire pendant ma dernière année. Je vus mon nom et scruta chaque nom de la liste. Michael Clifford. Je laissa échapper un soupir de soulagement. Je me retourna et tenta d'échapper à la foule massive qui voulait à tout prix voir son nom entouré de celui de ses amis. Je regarda autour de moi, cherchant ma tête brune. Il était nul part, pourtant il m'avait donné rendez-vous à cet endroit précis. Je sortis mon téléphone et l'appela. Sans réponse. J'essayai une seconde fois, puis une troisième. En vain. Je tourna sur moi même, scrutant chaque coin à la portée de ma vue. Ou était-il encore passé? Je l'appela une dernière fois, croisant les doigts. Mais quand j'entendis sa voix sur le répondeur la pression monta en moi. En six ans il n'avait jamais loupé un seul appel, normalement ce rôle m'appartenait. Je glissa mon téléphone dans la poche de mon sac et renonça à l'attendre. 

"Charlie!"

Ce cris arriva jusqu'à moi et je n'ai même pas eu besoin de réfléchir. Je me retourna et couru jusqu'à lui. Je sauta à son cou, passant mes jambes autour de sa taille. Il était bien plus grand que moi et je devais plus ressembler à un crapaud dans cette position qu'à autre chose mais il m'avait tellement manqué. Je m'étais privé de le voir parce que tout me rappelait que j'avais perdu Calum. Le soir seule dans mon lit, le chinois, les partitions vierges qui traînaient encore sur mon bureau, l'odeur d'un parfum, les films romantiques stupides et je commençais même à haïr l'hiver qui pourtant avait toujours été ma saison préférée. Mais le pire devait sûrement être la vision de ses amis, des miens aussi. Parce qu'on connaissait tous la même souffrance et les même remords. On s'en voulait tous un peu d'un côté. Michael me reposa au sol et posa ses mains chaudes sur mes joues.

"Regarde moi ça!"

Il attrapa ma main qui semblait ridiculement petite dans la sienne et me fît tourner sur moi même.

"Tu es magnifique. Si je ne te connaissais pas autant je tomberais sous ton charme.

-De quoi tu parles?

RejectWhere stories live. Discover now