Raphaëlle est une petite fille. Elle a déjà quinze ans, mais on prédit qu'elle ne sera pas bien grande une fois adulte. À défaut, elle compense sa taille et son corps fluet par des hauts chignons savamment structurés et des chaussures à petits talons, malgré les regards de désapprobation qu'on peut lui lancer.
Ce qui est sûr, c'est que Raphaëlle détonne dans le tableau familial par une chose : son sourire éclatant, magnifique, dont elle use autant pour exprimer sa joie que pour charmer son monde. Elle a également hérité du faciès de son père, ainsi que de son regard couleur chocolat.
Elle a de très longs cils foncés, complètement à l'opposé de son grand-frère, qui rendent jalouses les autres filles de son âge. En fait, Raphaëlle a surtout hérité du physique paternel, car elle a des cheveux aux teintes similaires. On dit souvent qu'ils sont tressés de fer et de miel. Lisses et souples, elle peut les manipuler à volonté.
Raphaëlle est l'exact contraire de son frère. En avance sur son affiliation depuis l'enfance, elle a toujours été une jeune fille ouverte et sociable. Au sein de la Cour, elle a vite trouvé sa place. Elle sait comment s'y prendre pour trouver du soutien quoiqu'il arrive et charmer le sexe opposé. C'est d'ailleurs assez surprenant à voir, car elle peut mener certains jeunes hommes par le bout du nez. Mais à quinze ans, il est bien souvent temps de se marier au sein de la noblesse, alors ces messieurs se prêtent assez facilement au jeu.
Raphaëlle, c'est l'archétype de la jeune femme faite pour la Cour, mais il ne faut pas s'y tromper. Elle a un esprit bien plus profond qu'on pourrait le croire et une conscience plutôt aigüe de la réalité des choses.
Elle apprécie discuter et passer du temps avec ses domestiques lorsqu'elle est seule, d'une part car elle a besoin de compagnie, et d'autre part car elle aime écouter les anecdotes de "la vraie vie des vrais gens", comme elle dit.
Raphaëlle a peur de succéder à son père, car elle n'a aucune idée de si elle sera à la hauteur du statut qui lui revient.
Elle est très proche de Stanislas, qu'elle connaît presque mieux que lui-même. Ils partagent de vrais moments de bonheur ensemble, des instants fugaces, simples et purs. Elle lit tout ce qu'il écrit et elle n'a aucun scrupule à lui secouer les puces lorsqu'elle juge ses œuvres trop mauvaises. En tout cas, Stanislas ne se sent jamais mal lorsqu'elle le remet à sa place.
Il fut également un temps où elle était proche de ses parents mais, plus elle grandit, plus elle a l'impression de les voir s'éloigner. Elle sait que c'est normal : tous les jeunes gens deviennent adultes et autonomes un jour. Mais quand bien même, à quinze ans, ça reste difficile de devoir se séparer ainsi de sa famille. Petit à petit, elle doit abandonner son rôle d'enfant pour endosser celui de Dame, de dirigeante, d'épouse, de Première.... De tout ce qui s'ensuivra.
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Le Monde des Premiers : Carnet d'écriture
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