Stanislas est l'exemple vivant que même chez les plus puissants, le bonheur n'est pas toujours au rendez-vous. Hériter du trône supposé, Stanislas a toujours eu une santé fragile. Assez pour compliquer son éducation, en tout cas.
Enfant plus ou moins tenu à distance par son père, pour qui l'avis du peuple compte autant que celui de sa famille, Stanislas était en manque d'amour paternel. Ou alors avait-il besoin de seulement plus d'attention ? Qui sait. Aujourd'hui, il ne se pose même plus la question.
Lorsqu'à cinq ans, il est frappé par l'épidémie qui traverse le Continent, c'est le drame. Cloué au lit pendant des semaines, presque incapable de bouger, il se voit mourir en boucle. Il se nourrit à peine, ne dort que lorsqu'il est épuisé. Les médecins prédisent rapidement sa mort. Mais il survit.
Lorsque Stanislas guérit, il n'est plus le même. La maladie a laissé des traces irréversibles dans son esprit.
Paranoïaque, effrayé par son ombre et maladivement timide, Stanislas n'a plus et n'aura plus jamais l'étoffe d'un dirigeant. Il est incapable de supporter la pression et s'effondre dès qu'on hausse le ton envers lui. Peu de temps après, Théodore le destitue. C'est un nouveau coup dur. Désormais, c'est sa petite sœur, Raphaëlle, qui prend son rôle.
Mais Stanislas n'en veut pas à sa sœur. Il n'est même pas jaloux. Il l'aime tellement, à Raphaëlle. Ils sont très proches depuis tout petits, et elle est la seule qui l'écoute vraiment -sa mère était là aussi, avant, mais elle est de moins en moins présente-. Il est heureux pour elle. Lui, le mouton noir de la famille.
Certaines personnes à la Cour se plaisent à dire que Stanislas est fou. Mais gare à celui qui ose dire cela à portée d'oreille de sa sœur.
L'héritier ne garde pas de séquelles physiques de cette période douloureuse. Ses troubles sont psychologiques : on ne les remarque que lorsqu'on l'aborde.
Presque plus grand que son père, les épaules un peu larges, Stanislas semble parfois encombré de son corps. On dit souvent que son visage ovale, sa barbe taillée, ses longs cils blonds et ses sourcils haut perchés lui correspondent très bien. Avec ses longues jambes, il a tendance à trébucher.
Il aime beaucoup écrire, amour qu'il a hérité de sa mère, et il a toujours un stylo dans les mains. Il a besoin de s'occuper les doigts pour éviter de se les tordre d'angoisse. Raphaëlle est sa plus grande lectrice. Elle n'a pas peur de critiquer ses écrits lorsqu'elle les juges indignes de son talent.
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Le Monde des Premiers : Carnet d'écriture
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