-1- L a t r a v e r s é e

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Un vent glacial les accompagnait, ils le savaient, encore quelques kilomètres quelques jours dans ce froid insoutenable. Une fois les montagnes de Kelo traversée, le temps sera plus clément, les jours enfin plus joyeux et une vie bien meilleure les attendra. Juste quelques jours et kilomètres à tenir rien de compliqué et pourtant...

Leur pensée et leur périple se fit interrompre par un vendeur itinérant, recourbé sur lui-même, un monocle lui servant de protection pour son seul œil encore fonctionnel :

« -Bien le bonjour cher marcheur, un peu d'eau pur peut être ? Pour vous je vous la fait à 10 Neo et ou 25 Tra, vous me semblez tellement mal en point... Je peux également vous en offrir pour moins cher si vous m'en prenez plusieurs

-Non merci

-Vous en êtes bien sûr ? Les temps sont si durs, il fait froid et la brise n'est pas près de s'arrêter, l'eau pure fait toujours du bien...

-Non, je vous ai déjà dit non, dois-je être plus clair ?

-Hum, je comprends excusez-moi, d'autres marchands m'attendent, bonne route... Dit-il en marmonnant son mécontentement.

- Je hais ces marchants, ils nous ralentissent, leurs produits ne sont pas fiables et chers, si seulement on était déjà arrivé...

-Arrête tu es fatigué, tu verras une fois arrivés se sera mieux, tu pourras te reposer tu iras mieux, je te le promets. Elle lui embrassa le haut du crane, puis ils se remirent en chemin.

Une grande bourrasque violente et glaciale leur remplir les narines de froid, le temps ne s'arrange pas, d'heure en heure les températures chutaient de plus en plus rapidement.

Plus ils s'approchaient de Kelos et plus le nombre de marchands se faisait rare, ce qui n'était pas pour déplaire à nos deux voyageurs.

D'horribles histoires se racontaient à propos de cet amas de montagnes, bandits, monstres en tous genre, enlèvements, centres de recherche clandestins travaillant sans foi ni lois, beaucoup d'histoires qui pour la plupart étaient sans fondement du moins c'est ce que disait ceux qui n'y croyaient pas...

La nuit venait de tomber de puis quelques dizaines de minutes, des bruits les entourés, le vent claquait contre les roches, des animaux hurlaient... Les bruits étaient de plus en plus fort, la nuit s'installait, eux qui était habitués au calme qui habituellement régnait était perturbé par tous ces bruits, la peur leur permettait d'essayer de rester éveiller.

« -On va s'arrêter dans cette crevasse pour la nuit, ça te va ? Il faut que tu te reposes, on continuera demain à l'aube.

-Oui tu as raison... J'en peux plus » Ces mots n'avaient jamais été aussi durs à prononcer de toute son existence. Ils se mirent naturellement à faire des rondes toutes les deux heures approximativement. Le froid essayait chaque minute de les attirer dans la tourmente du sommeil éternel.

« -Non, non, non, non, je me suis endormi ! Je me suis endormi ! t'es là ?! Répond moi par pitié !..

Un cri de rage profonde se fit entendre puis un torrent de larmes de peur et de désespoir.

Deux claques violentes retentirent.

« <-Réveille-toi ! Réveille-toi ! Tu t'es endormi pendant la ronde, tu ne te réveillais pas, et d'un coup tu te mets à parler crier, qu'est-ce qui t'arrive ?! Cet endroit me fou la chair de poule...

-Je... Je... Dormais ? Les sanglots reprirent

-Excuse-moi, j'ai peur, j'ai eu tellement peur, j'essayais de résister au sommeil puis plus rien, j'étais seul dans le noir, tous seul, un cauchemar... Je suis désolé...

Tous ces mots étaient interrompus par de lourds sanglots

-Ce n'est pas grave, la fatigue, c'est la fatigue, on est bientôt arrivés... J'aurais dû prendre un peu d'eau au marchand... On va se reposer quelques heures puis on repartira, l'aube devrait être là dans quelques heures.

Ils finirent le début de matinée l'un contre l'autre, givrés par le froid qui s'engouffrait dans le renfort de la crevasse.

Elle le réveilla délicatement

« -Il fait jour ! Le temps est plus clément qu'hier, tu m'écoutes ? Il faut que l'on parle de ton état, il s'aggrave de jour en jour !

-Oui, marcher, il faut juste marcher, je... Dois tenir...

-Depuis hier, ton état s'est aggravé drastiquement, tu es sûr que ça va ?

-Il faut que l'on rejoigne cette... Ville au plus... Vite, tout... I... Ra mieux après

-On n'ira pas loin si tu ne peux même plus marcher ! Dis-le-moi si tu veux que l'on reste ici encore un peu, ce n'est pas grave si on prend du retard, le principal c'est que nous arrivions dans cette ville tous les deux.

-Si... On reste là... Encore une nuit... On est mort gelés, c'est de la fatigue... Juste de la fatigue d'accord... ?! Allez, on continue... Tu as raison... Faut partir... Le temps est clément... Le rester a-t-il longtemps... ? Partir, faut partir !

La fatigue le bouffait de part en part. Elle ne l'avait jamais vue dans cet état, lui qui jusque-là était solide comme un roc, il s'effritait comme du papier à la moindre bourrasque, elle s'inquiétait pour lui... Pour le moment la priorité était de sortir de cet endroit tous les deux en vie.

KELOWhere stories live. Discover now