« Je pose nue,
Devant le chevalet d'un peintre aveugle.Mise à nue,
Mise en abyme,
Muse des abysses.Ne reproduis pas mes cicatrices,
Embellie le mirage.
Callipyge innocente,
Inconsciente des orages.Suis lentement mes courbes
Du bout de tes doigts.
Lis le braille de mes grains de beauté,
Et comprends mes constellations.Les caresses de la mine sur le papier,
Et la volupté des ombres estompées.
La délicatesse d'un sourire esquissé,
Et la finesse d'un cheveu tracé.Retire un à un mes vêtements,
Gomme les artifices,
Et efface les caricatures,
Pour ne laisser que ta réalité.Dévore mes hanches,
Dérobe mes sens,
Déshabille les traits de crayons,
Démaquille les traits d'eye-liner.Je pose nue,
Devant ton chevalet.Dessine ce que tu veux,
ce que tu vois,
ce qui es à toi,
Et ce que tu ne connais pas. »Orane
(août 2019)