9. S'en sortir

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Pdv Chanyeol

Hébété, j'étais assis dans la salle d'attente attendant un quelconque signal. Chaque tintement de l'aiguille qui retentissait me faisait penser à quel point le temps était long et semblait aujourd'hui s'écouler au bon vouloir des dieux. Deux heures que l'on séchait sur place. Je rongeais mon frein du mieux que je pouvais mais étais incapable d'empêcher ni mes doigts de se tordre entre eux ni ma jambe de tressauter involontairement. Soudain, une infirmière entra dans la pièce. Je me levais aussitôt tendu à l'extrême.


- " M. Park Chanyeol ?

- C'est moi !

- Veuillez me suivre s'il vous plaît. "


Elle me conduisit à grands pas jusqu'à une chambre.


- " Il est encore très faible, pas de gestes brusques ni de d'annonces chocs qui pourraient l'atteindre émotionnellement.

-..."


Elle ouvrit la porte et...mon Dieu. Baekhyun était allongé dans un lit recouvert d'un drap blanc dans une chambre de la même couleur. Il paraissait si éthéré avec son teint d'une pâleur extrême. Sous perfusion, je pus apercevoir quelques pansements et bandages. Je me précipitais vers lui, le mal aux tripes. Un sourire fatiguée s'étira sur ses lèvres quand il me vit. En pleurs, je serrais de toutes mes forces sa petite main.


-" Tu me refais plus jamais un truc comme ça Baek, compris ? Plus jamais ! C'est terminé, maintenant je suis là pour toi, dis-je reniflant. C'est terminé, ok. "


Il me sourit faiblement à travers ses propres larmes.


-"Alors comme ça tu tenais à moi ?

-Idiot, murmurais-je en riant à travers mes larmes.

-Pour une fois, je suis d'accord avec toi."


On se regarda dans le blanc des yeux. Ses orbes aigue-marine me fixèrent longuement et je sentis mon regard se poser sur ses lèvres pleines et rosées. Le temps sembla s'étirer. Comme aimanté par son aura, je m'approchais, de plus en plus. Ses yeux étaient pareils à un scintillement éternel regroupant toutes les nuances de bleu possibles parsemés de paillettes d'or sombre. Ils reflétaient son âme et les vagues à la crête blanche qui s'y formaient, étaient ses émotions. Si l'on regardait attentivement et plus en détail, le fin cercle noir qui entourait ses pupilles donnait cette impression feutrée, charbonneuse presque féline. Quelques rares tâches de rousseur parcouraient en touches délicates son teint de porcelaine qui évoquait celui de la Vénus de Botticelli. Et ses traits fins auraient rendus verte de jalousie Aphrodite elle-même. Enfin, ses cheveux noirs en bataille parcourus de mèches cuivrées ondulées ajoutaient une touche sauvage à ce tableau rempli d'incertitudes. Perdu dans cette contemplation, le bruit de la porte claquant nous fit sursauter de concert et nous sépara de la maigre distance entre nos lèvres par la même occasion. Une femme approchant la quarantaine ressemblant étrangement à celui que j'aimais vint aussitôt embrasser son fils.

ALONE   (Chanbaek)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant