Chapitre 3 PDV Pietro

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Je me retrouve avec les mains liées dans le dos et plaqué contre la porte de mon pick-up. Le mec avec qui je me suis battu est maintenu au sol, ce con n'a pas encore compris que plus il va se débattre et plus les flics vont lui faire mal. La gonzesse pleure, maintenue à l'écart par deux femmes officiers qui lui demandent si je l'ai violée. Elle remue frénétiquement la tête pour leur dire non et je me détends. Les flics me demandent ma version et je leur donne. Tout colle avec ce que raconte la fille que je viens de baiser.

Un jour il faudra que je me souvienne de leurs prénoms !

Le flic me retourne un peu fort et me colle le dos à ma voiture, il me toise et je ne baisse pas les yeux. Pour quelle raison je devrais baisser les yeux ? Ce connard m'a sorti de ma bagnole alors que j'avais encore le pantalon ouvert et il a cogné sa gonzesse.

- Il a de quoi être en colère, vous ne pensez pas ? Le flic me gronde comme si j'avais cinq ans.

- Ce n'est pas écrit sur son front qu'elle a un mec, je l'ai draguée, je lui ai proposé qu'on se détende, elle a accepté. Ce connard m'a sorti de ma caisse et a cogné le premier. Je n'ai même pas répondu.

- Vous étiez en train de le cogner quand on est arrivé.

- Il l'a frappée, elle, j'ai pété un plomb. Je crie et le flic se retourne vers la fille. Elle s'est un peu calmée mais elle sursaute quand son mec se remet à crier. Il ne sait pas gérer sa colère. On ne frappe pas une femme. Le flic acquiesce d'un hochement de tête et se dirige vers ses collègues qui rassurent encore ma conquête d'un soir.

Je n'aime pas les pleureuses !

Je jette un œil vers le mec qu'ils sont en train de mettre de force dans la voiture de patrouille et je croise les doigts pour ne pas finir au même endroit que lui. Si je finis au commissariat, je vais devoir appeler quelqu'un pour venir me récupérer, que ce soit Nino ou Harry, ils ne vont pas me lâcher et je ne parle même pas de Cassiopée. Ce que je crains le plus c'est que cette histoire remonte aux oreilles de mes parents. J'ai beau avoir vingt-sept ans, mon père m'en mettra une s'il apprend que je me suis battu sur le parking d'un bar. Mon père nous a élevé dans le respect de la femme, quand j'étais petit, il me disait de traiter les femmes avec le même respect que j'avais pour ma mère. Quand j'ai eu vingt ans, Giada est venue agrandir notre famille et mon père m'a demandé de traiter les femmes comme je voudrais que ma sœur le soit. Ses sermons ont très bien fonctionné sur Nino et Luigi, beaucoup moins sur moi. La façon dont je vais traiter une femme va dépendre d'elle. Une femme avec qui je couche au bout de cinq minutes de discussion n'aura pas tout mon respect, je la traiterai correctement pour ce qu'elle va m'apporter, je m'appliquerai à lui donner ce qu'elle demande, de la façon dont elle le demande mais ça n'ira jamais plus loin. Ce que j'ai fait ce soir et quasiment tous les soirs où je sors, pour mon père, c'est un manque de respect envers la femme.

J'entends le bruit des grosses cylindrées avant de les voir. Les motos passent devant nous, je reconnais celle de Dario en tête, je l'ai assez vu garée devant mon shop pour la reconnaître. Dario fait demi-tour au milieu de la route sans se soucier des autres véhicules, il béquille son engin, la dizaine de motos qui l'accompagnent laisse leurs moteurs tourner pendant que lui se dirige vers moi. Le flic vient vers nous rapidement et le Pres des Hadès l'interpelle.

­- Salut officier Clamp. Qu'est-ce qu'il a fait ? Il me désigne d'un mouvement de tête et l'officier se passe une main dans les cheveux.

- Bagarre sur la voix publique, des passants nous ont appelés.

- Il a cogné sa gonzesse, j'ai réagi. Je grogne.

Les frères Piquelli Tome 2 Pietro (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant