Les frères Piquelli Tome 2 Pietro (Terminée)

Chapitre 4 PDV Pietro

J'aimerais pouvoir dire qu'il se passe plein de trucs excitants dans ma vie, mais ce n'est pas le cas. C'est juste une série de truc chiant. Je sors à l'instant du commissariat, le mec de l'autre fois a voulu porter plainte contre moi. Mais sa demande a été rejetée, par contre sa copine a porté plainte contre lui et j'ai dû fournir un témoignage. L'agent Clamp m'a fortement conseillé de porter plainte aussi mais ce n'est pas mon truc. Rien ne vaut une bonne bagarre.

Je monte dans mon Dodge et la moto de Dario se gare juste à côté de moi. Je vais finir par croire que ce mec me suit.

- Tu me suis ou quoi ?

- Si c'était le cas, ce serait un problème ? Me répond le motard et j'avale difficilement ma salive.

- Je pense oui. J'ai la bouche pâteuse mais hors de question que Dario s'aperçoive qu'il m'impressionne, même un peu.

- Alors rassure toi, je ne te suis pas. Je suis juste chanceux, j'ai besoin de te parler et le shop était fermé.

- Suis-moi jusqu'à là-bas. Je dois préparer le box pour une session ce soir.

Dario hoche la tête et je démarre mon pick-up. Je sifflote tranquillement en conduisant, j'essaie d'avoir l'air le plus normal possible extérieurement mais à l'intérieur c'est le bordel. Les questions se bousculent dans ma tête. J'essaie de comprendre ce que Dario me veut. Et j'ai beau me dire que je vais le savoir dans pas longtemps, ça ne suffit pas à calmer mes pensées. Je descends de ma voiture et lève le rideau de la boutique. Je regarde Dario mettre sa moto sur la béquille. Il n'a pas de casque à retirer, il roule sans, c'est plus rapide. Il prend appui contre le mur et regarde au loin, j'ouvre la porte et rentre dans le salon. J'allume les lumières et me dirige vers mon espace de travail. Dario jette une cigarette au loin et me rejoint. Il prend place sur le fauteuil qui me sert à tatouer le dos de mes clients, il croise les bras sur le dossier et me regarde m'activer. J'occupe mes mains pour ne pas qu'il les voie trembler. Je suis stressé comme un puceau qui va baiser sa première pute et ça ne me ressemble pas du tout.

- Tu pourrais t'asseoir, s'il te plait. J'ai besoin de toute ton attention Pietro.

Je ne dis rien, je me contente de poser le bidon de désinfectant sur ma desserte, je fais glisser mon tabouret et m'installe dessus, face à lui. Je plante mon regard dans le sien et Il sourit.

- Merci. Avant tout, sache que tu as le droit de refuser ce que je vais te demander. Je comprendrai et je ne t'en voudrai pas. J'opine et il continue. J'ai une sœur, petite sœur. Que j'ai tenue à l'écart de Fresno et de nos magouilles. Seulement sa mère était plus occupée à se droguer et faire le tapin. Ce qui fait qu'Aninia n'a pas eu les bonnes fréquentations. Quand je l'ai su, je l'ai collée dans un internat à l'autre bout du pays...

- Quand tu parles de mauvaise fréquentation ? Je l'interromps.

- Je parle de petite frappe, un petit gang de bikers qui deale sa cam. Le mec qui les dirige a su que c'était ma sœur et il voulait m'emmerder. Il n'en a pas eu le temps. Seulement j'aurais dû le mettre hors service car avec le temps, son petit groupe s'est agrandi et Aninia est revenue. Je ne veux pas qu'il l'approche à nouveau et je ne veux pas voir ma sœur de dix-sept ans déambuler au milieu des brebis. C'est là que j'ai besoin de toi. Tu es la seule personne qui ne fait pas partie des Hadès en qui j'ai confiance.

- Je ne comprends pas Dario.

- Peux-tu héberger ma sœur, le temps que je dégage le gang des Ghost ? Une fois que ce blaireau sera hors jeu, ma sœur pourra reprendre une vie normale.