Le pire ce n'est pas la douleur, c'est la peur que l'on s'afflige à soi-même.
J'ai perdu le compte des jours. Je ne sais plus quel jour on est. Je ne saurais dire s'il fait jour ou nuit. Tout est pareil pour moi.
Au début j'ai lutté, je me suis débattu. Mais j'ai vite compris que ça n'était pas la bonne solution. Si Buki est faché, il le fait payer d'une manière ou d'une autre.
Je suis attaché dans une pièce sombre et froide. Il n'y a rien d'autre qu'un robinet. Je suis dans un sale état. Je n'arrive pas à dormir, le froid m'en empêche. Néanmoins, je fini toujours par fermer les yeux. Mon corps ne peux pas lutter éternellement.
Je regarde d'un air las mes blessures. Je crois qu'il n'y a pas une seule partie de mon corps qu'il n'a pas touché. Il a tout ouvert, tout coupé, tout arraché. Je ressemble à une momie. J'ai mal de partout. Mais au delà de ça, je ne ressens plus rien. Rien à part cette peur.
La porte de la cellule s'ouvre. Buki entre avec la chaise où il va m'attacher. C'est reparti pour une nouvelle séance de torture.
Je me laisse faire. Résister est inutile. Il me sert au maximum. Il repart puis revient avec un tabouret.
- Bonjour Izuku. Comment tu te sens aujourd'hui ?
Je reste silencieux. Buki n'en est pas content.
- Ça n'est pas bien de ne pas répondre. Je voulais te proposer quelque chose. Mais si tu ne dis rien ça ne vas pas être possible. Tu ne veux pas récupérer ta veste ?
Un éclair traverse mon esprit. Un éclair d'espoir. Ma veste... J'y ai mis le portable de Katsuki ! S'il y est encore, s'il n'y a pas touché... Cela me paraît insensé mais c'est la seule chose qui me permet de m'accrocher.
- Ça serait quoi ? croassais-je.
- Tu dois choisir. Tu préfères garder ta jambe droite ou la gauche ?
Je frissonne de peur. Il ne va pas la couper quand même ? J'observe la personne en face de moi. Évidement qu'il va me la couper. Il n'aura aucun scrupule à le faire.
- La droite.
Buki souris. Il se met ensuite à chanter. Je n'ai pas l'énergie de me débattre. Je ne sais même pas si le téléphone y est encore... Mais je ne peux pas rester à attendre la mort.
Buki récupère des clous en dessous de son tabouret. Il change sa main en marteau. Il vient s'agenouiller à côté de ma jambe gauche. Là, il enfonce un clou sur ma rotule.
Je cris, ma voix se casse. Je le vois prendre son élan et taper le clou avec son marteau. Il y a un bruit sec. Mon os se brise dans une douleur incomparable. Le sang coule et gicle sur le masque. Buki rigole tandis que je vacille. Je serre mes mains. Le reste de mes ongles s'enfoncent dans ma peau. Mes plaies s'ouvrent mais ça n'est rien à côté de ce que je ressens dans mon genou.
Buki prend un nouveau clou. Je ferme les yeux. Je compte deux secondes avant de sentir le morceau de métal s'enfoncer dans ma chair et mon os. Je veux hurler mais ça ne marche pas. A la place, je me mets à cracher du sang.
La séance continue. Au total, il tape dans une dizaine de clou. Je ne sens plus ma jambe. Mon genou est en miette. Buki enlève patiemment les morceaux de métal, un par un. Il me fait un bandage avec une attèle. Il me détache de la chaise, me traine jusqu'à mes attaches et me remets les menottes aux pieds.
J'ai perdu trop de sang. Je tombe dans l'inconscience quand Buki sort la chaise de ma cellule.
Je me réveille à cause de la douleur dans ma jambe. Je suis appuyé contre le mur, ma jambe gauche tendue devant moi. Je n'ose pas la bouger. Ma rotule est en miette. Je ne pourrais sans doute pas m'enfuir même si Buki m'ouvre la porte.J'ai du sang sur le haut de mon T-shirt. Je tente de parler mais je ne fais que tousser. Je prends la bouteille d'eau. La toux se calme. Je n'ai plus le goût du sang dans ma bouche. Je soupire de fatigue. Il faut que je dorme.
Puis je la remarque enfin.
La veste est posé juste sur ma gauche. Je me plie en deux pour la récupérer. Je la serre contre moi. Mon coeur rate un battement. Il y est encore ! Je crois mourir. Je pleure de joie.
Tout va s'arranger. Je ne vais pas mourir.
Les lumières se coupent. Je me retrouve à nouveau dans le noir. Dès que Buki s'en va, il éteint tout. J'attends quelques minutes, seul dans le noir avec mes bras serrant la veste.
Je sors avec précaution le téléphone. Il n'est pas éteint, mais il n'y a pas de réseau. Je vois les dizaines de messages sur l'écran de vérouillage. Il viennent tous de Kirishima. Un seul m'interpelle :
Oï... Dis moi que t'es vivant. S'i...
Mon coeur se serre. Il date d'il y a quatre jours. Je me retrouve face à un dilemme. Que faire si je ne peux pas les appeler ? Il n'y a aucun réseau.
Je me mets à réfléchir. Ils savent que j'ai le téléphone, en tout cas ils savent qu'il est là où je suis. Dans ce cas, ils doivent surveiller le moindre signal provenant de lui. Je ne connais pas le code, mais je peux accéder à la barre de navigation.
Je la déroule, active la localisation et les données mobiles. Après ça j'adresse une prière silencieuse, remet le téléphone dans la veste puis la jette vers la porte. Avec de la chance, là-bas, le portable captera une barre.
Je suis soudain pris de tremblement. Je me mets du mieux que je peux sans bouger ma jambe. En touchant mon front je me rends compte que j'ai de la fièvre.
Je soupire en silence.
"Kacchan... Entends moi... S'il-te-plaît, viens me chercher... "
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M'entends-tu ? [ Katsudeku ] (Terminé)
FanfictionIzuku Midoriya, ex-héro et président d'une association, se retrouve enfermé. Seul, dans le noir complet, enchaîné, il fait la connaissance de son kidnappeur. Que lui réserve ce vilain ? Quel est son but ? Izuku ne connaît pas la réponse à ces quest...